iPhone, Huawei, Nokia... votre portable émet-il trop d’ondes ?
Alors que la réglementation fixe un niveau maximum de rayonnement électromagnétique pour les téléphones mobiles, certains modèles dépassent la limite imposée. Quels sont les smartphones dans la ligne de mire des autorités ? 60 millions de consommateurs a mené l'enquête.
Dans son dernier numéro, 60 millions de consommateurs dresse une liste de portables avec lesquels il vaudrait mieux raccrocher. En cause : la quantité d’ondes émises par certains appareils. En France, c’est l’Agence nationale des fréquences (ANFR) qui gère l'ensemble des fréquences radioélectriques. Si la réglementation est stricte, certaines marques dépassent parfois les limites. Lorsqu'elles sont repérées, elles reçoivent alors un rappel à l'ordre. Des données publiques disponibles sur le site de l'ANFR.
La revue indique "qu’en l’espace d’un an et demi, elle a épinglé dix-sept modèles pour non-respect du débit d’absorption spécifique (DAS) autorisé." Il s’agit d’un indice indiquant la puissance des ondes radiofréquences absorbée par l'usager d'un appareil radioélectrique. "Exprimé en watt par kilogramme (W/kg), il ne doit pas dépasser 2 W/kg au niveau de la tête, 2 W/kg également au niveau du tronc, et 4 W/kg au niveau des bras ou des jambes", précise le magazine de consommateurs. La recrudescence des alertes sur les ondes des mobiles s'explique d’ailleurs par le durcissement des normes datant 2016, avec la mesure au niveau du tronc.
Wiko, Huawei et Nokia sur liste rouge
Si Samsung, leader mondial du marché du mobile, est un bon élève en matière d’émissions d’ondes, Huawei, numéro 2 des ventes, n’affiche pas les mêmes résultats. En mai 2018, la firme chinoise a été dans le collimateur de l’ANFR pour son Honor 8.
Wiko, Archos, Echo, Alcatel ou encore Nokia ont également été épinglés par l'agence. Nokia a d’ailleurs été rappelé à l'ordre à trois reprises entre avril et juillet 2019.
Toutefois, pour la plupart des modèles, une simple mise à jour du système d’exploitation permet de modifier le comportement du téléphone, et de répondre aux normes en vigueur. Problème : si elle est proposée automatiquement-normalement-, elle n'est pas forcément acceptée par l’utilisateur.
Rares sont les cas où le produit fait l’objet d’un rappel national. Cela est arrivé pour la première fois en juillet dernier. Le Leagoo S8 et le Allview X4 Soul Mini S, deux marques peu connues, ont été visées. Une issue radicale alors que les deux fabricants avaient fait la sourde oreille quant aux alertes de l’ANFR.
En 2018, la société Orange avait, elle-même, par mesure de précaution, rappelé le modèle Hapi 30 qu’elle distribuait.
Apple, sur le fil ?
Si en France, Apple n’a fait l’objet d’aucun rappel à l’ordre durant la période étudiée, le 21 août 2019, le journal Chicago Tribune pointait du doigt l’iPhone 7. Selon le titre américain, le modèle émettait deux fois plus que les données affichées. Ainsi, le niveau d’ondes du smartphone se situait entre 2,50 et 2,81 W/kg (mesures à 5 mm).
Les tests, effectués par un laboratoire indépendant, ont été contestés par Apple. En France, ce modèle a été jugé conforme. Un constat différent qui peut résulter des variations protocolaires de mesure selon les pays, explique 60 millions.
Ondes et risques sanitaires
A ce jour, les diverses études sur les effets sanitaires des ondes électromagnétiques émises par les portables ne sont pas encore parvenues à une conclusion définitive. Malgré tout, l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) recommande aux personnes passant beaucoup d’appels d’utiliser un kit mains libres. L'an dernier, elle a aussi conseillé, à "tous les utilisateurs, de privilégier l’acquisition de téléphones affichant les débits d’absorption spécifique (DAS) les plus faibles".