Fasciathérapie : pour renouer avec son corps et soigner divers maux
Invisibles, mystérieux et gélatineux, les fascias sortent de l’ombre du corps humain. Il s'agit de tissus conjonctifs qui enrobent nos muscles et nos organes à la manière du film protecteur des quartiers de mandarine. Dans son dernier ouvrage, Christian Courraud, fasciathérapeute, vante les vertus de la manipulation de ce réseau de tissus interconnectés qui constituerait le nouvel organe clé de notre santé.
Visualisez l’image d’une huitre sur laquelle on presserait un jus de citron. A l’instar du mollusque, nos fascias situés autour de nos viscères et nos muscles peuvent se crisper, se rigidifier et même arrêter leur mouvement sous l’effet d’un choc physique ou émotionnel. "A la différence de l’ostéopathie, la fasciathérapie, prend en compte l’unité corps/psychisme et propose au patient de développer la perception du corps en indiquant des exercices de gymnastique sensorielle et de méditation", explique Christian Courraud.
Redonner de la mobilité
Constitués à 60 % d’eau, de fibroblastes, de cellules productrices de collagène et d’acide hyaluronique, ce réseau fibrillaire continu au diamètre variable, visible à l’échographie, garantit la fluidité de nos mouvements, la souplesse et la circulation des fluides. Tandis que le kinésithérapeute s’occupe de la mécanique du corps et agit de manière segmentée, le fasciathérapeute se concentre sur son ressenti lorsqu’il pose ses mains sur la personne. Cette écoute sensorielle du corps par le toucher repère les zones de tensions, dites d’adhérence des tissus, et évalue le mouvement intérieur du corps.
Apaisement, vitalité, regain d’énergie. On en rêve tous. Le relâchement des fascias peut changer la perception du corps, la façon de se mouvoir et augmenter son niveau de bien-être. "Lorsque nous sommes bien dans nos fascias nous sommes bien dans notre corps et bien dans notre tête", avance Christian Courraud qui conseille une à trois séances pour ressentir des premiers bienfaits.
Une thérapie anti-douleur ?
Selon le spécialiste, la fasciathérapie peut être un bon recours pour soulager des douleurs non spécifiques aux causes inexpliquées : des problèmes de dos chroniques, musculaires, digestifs, des maux de tête. Pour les patients anxieux ou souffrant de douleurs chroniques (fibromyalgie, lombalgie etc.), la fasciathérapie aurait toute sa place dans une prise en charge globale car la tension des fascias produit de l’inflammation. Des études montrent que le tissu des fascias, très innervé, est relié au système nerveux et donc réactif au stress, indique Christian Courraud dans son livre.
Comment chouchouter ses fascias ?
Pour stimuler les fameux fibroblastes et favoriser la lubrification des tissus conjonctifs, faire du sport et des étirements actifs régulièrement est recommandé. Pour prévenir l’enraidissement, on fuit la sédentarité, au bureau notamment, par des pauses régulières. Pour adopter de bonnes postures, pensez au swiss ball pour remplacer la chaise et ainsi garder le dos droit. A la maison, l’option du rouleau de massage est une astuce à retenir pour favoriser le glissement des tissus et limiter leur adhérence.
Enfin, le Yin yoga, doux et immobile, est particulièrement adapté pour travailler les fascias. Les postures spécifiques qui durent 3 à 5 minutes laissent le temps au corps de s’adresser aux couches plus profondes du corps.
- Pour trouver un spécialiste : le site de l’association FasciaFrance
- Pour aller plus loin : "Fascias, le nouvel organe-clé de votre santé", Editions Leduc