Marée noire au Brésil : le cliché frappant de ce jeune garçon illustre la catastrophe
Cette image dévoilant un jeune garçon sortant de l'eau, les yeux fermés, dévasté, le torse recouvert d'un sac poubelle souillé du pétrole, résume le drame qui touche actuellement les côtes brésiliennes.
Les côtes du Brésil sont actuellement touchées par une marée noire s’étendant sur plus de 2.000 kilomètres au Nord-est du pays, dont l’origine demeure inconnue. Ce cliché, saisissant, d’un jeune garçon, sortant de l’eau souillé de pétrole, a fait le tour de la toile. La photo a été prise par un photographe pigiste de l'AFP, sur la plage d'Itapuama, à Cabo de Santo Agostinho, dans l'Etat du Pernambouc.
Ce jour-là, Everton Miguel dos Anjos, 13 ans, ses quatre frères et plusieurs cousins étaient volontaires, comme 500 autres personnes, pour retirer les galettes de pétrole qui recouvraient la plage et s’incrustaient dans les rochers. S’il portait au début un t-shirt, il a fini par l'enlever parce qu'il était complètement taché. C'est pour cela qu'il a décidé de se tailler une sorte de tunique avec un sac poubelle.
200 localités touchées
La mère d'Everton se trouvait dans un autre secteur de la plage. Le jeune Brésilien a raconté au photographe qu'elle n'était pas contente quand elle a découvert la photo publiée dans les plus grands médias brésiliens et étrangers. "Je lui avais demandé l'autorisation d'aider les gens à nettoyer la plage et elle m'avait dit oui, mais à une condition : que je ne me salisse pas !", a-t-il expliqué.
Le ministère de la Santé du Brésil a rappelé la semaine dernière que l'inhalation de vapeurs de pétrole ou le contact physique avec ces substances toxiques représentait des risques importants pour la population. Quatre jours après la diffusion de la photo et cette médiatisation, il ne restait que des fragments de pétrole sur la plage. L'armée avait pris en charge les opérations et décidé que, désormais, les enfants ne seraient plus autorisés à y participer.
Au total, plus de 200 localités ont été touchées par ces galettes d’hydrocarbures et plus de 1.000 tonnes de résidus pétrolier ont déjà été recueillis, indique la Marine.
Les ONG ont dénoncé la lenteur de la réaction du gouvernement et le manque de moyens employés face à ce que les spécialistes considèrent comme le pire désastre environnemental du littoral brésilien.