Abeilles : des résidus de néonicotinoïdes retrouvés dans les zones non-traitées
Des traces de trois néonicotinoïdes, insecticides considérés comme nocifs pour les abeilles, restent présents en quantité dangereuse pour les insectes dans des parcelles, malgré un moratoire en vigueur depuis 2013, selon une étude publiée mercredi.
L'UE avait imposé un moratoire partiel, interdisant l'usage de trois de substances (clothianidine, thiaméthoxame et imidaclopride) sur les cultures qui attirent les abeilles, comme le maïs, le colza et le tournesol, alors que les populations de ces insectes pollinisateurs étaient décimées.
La France a depuis interdit en septembre 2018 cinq néonicotinoïdes (les trois déjà cités plus la thiaclopride et l'acétamipride) de tout usage phytosanitaire.
Des résidus sur du nectar de colza
Mais selon une étude de chercheurs du CNRS, de l'Inra et de l'Institut de l'abeille (Istap), publiée dans la revue Science of the total environment des résidus des trois produits soumis au moratoire se retrouvent dans des prélèvements réalisés de 2014 à 2018 sur des échantillons de nectar de colza.
Sur 536 échantillons, prélevés sur 291 parcelles du CNRS dans les Deux-Sèvres, l'imidaclopride a ainsi été détecté chaque année, au total dans 43 % des échantillons, avec de fortes variations d'une année sur l'autre (90 % des parcelles testées positives en 2016, contre 5 % seulement en 2015).
Des résidus sur du nectar de colza
Mais selon une étude de chercheurs du CNRS, de l'Inra et de l'Institut de l'abeille (Istap), publiée dans la revue Science of the total environment des résidus des trois produits soumis au moratoire se retrouvent dans des prélèvements réalisés de 2014 à 2018 sur des échantillons de nectar de colza.
Les évaluations de mortalité à partir des relevés "suggèrent un risque non négligeable pour les abeilles butineuses", avec entre 2014 et 2016 "environ 50 % des butineuses susceptibles de mourir de l'imidaclopride dans 12 % des parcelles étudiées".
Les auteurs estiment en conséquence que leurs résultats "confortent l'idée que les résidus d'imidaclopride persistent et se diffusent dans l'environnement" et soutiennent l'extension de l'interdiction à "toutes les cultures en extérieur".