Loi antigaspi : les principales mesures en 10 points
Chasse au plastique à usage unique, nouvelles filières pollueur-payeur... Voici les principales mesures du projet de loi contre le gaspillage et pour une économie circulaire, adopté en première lecture par l'Assemblée dans la nuit de jeudi à vendredi.
1. La chasse au plastique
Le texte, adopté en première lecture par l'Assemblée dans la nuit de jeudi à vendredi, inscrit dans la loi l'objectif de 100 % de plastique recyclé d'ici le 1er janvier 2025. Il vise l'interdiction de mise sur le marché des emballages plastiques à usage unique d'ici 2040. Autre ambition : une réduction de 50 % d'ici à 2030 du nombre de bouteilles en plastique à usage unique vendues.
Également adopté, la fin du plastique ou des contenants à usage unique pour les repas servis sur place dans les fast-foods, au plus tard le 1er janvier 2023. Fini aussi le plastique pour les jouets offerts avec les menus enfants.
La fabrication de tous les produits à base de plastique "oxodégradable" qui, en se fragmentant, participe à la pollution des océans, est interdite. La distribution gratuite de bouteilles en plastique dans les établissements recevant du public (plus de 300 personnes), sera ne sera plus autorisée dès le 1er janvier 2021.
L’ajout intentionnel de plastique dans les cosmétiques, les détergents, les produits d'entretien ou les dispositifs médicaux sera interdite d'ici à 2027, afin de lutter contre ces particules qui polluent les océans.
La fabrication de tous les produits à base de plastique "oxodégradable" qui, en se fragmentant, participe à la pollution des océans, est interdite. La distribution gratuite de bouteilles en plastique dans les établissements recevant du public (plus de 300 personnes), sera ne sera plus autorisée dès le 1er janvier 2021.
Par ailleurs, une amende forfaitaire de 1.500 euros pour le dépôt sauvage de déchets a été créée.
3. Information du consommateur
L’indice de "réparabilité" pour les équipements électriques et électroniques, sur le modèle de l'étiquette énergie devra être affiché. Il permettra au consommateur de savoir si le produit est facilement réparable ou non. Il sera aussi obligatoire d'informer sur la disponibilité des pièces détachées nécessaires à la réparation des équipements électriques, électroniques et des biens d'ameublement.
4. La destruction des invendus
Le texte interdit la destruction d'invendus non alimentaires neufs et crée une obligation de réemploi (incluant le don), de réutilisation ou recyclage. Pour les produits de première nécessité, notamment d'hygiène, le recyclage est même interdit et le don obligatoire. Un fonds de réemploi à hauteur de 30 millions d'euros destinés aux recycleries, ressourceries et autres structures de l'économie solidaire, voire aux entreprises privées, sous condition, a également été créé.
5. Développement du vrac
Le projet de loi favorise la vente en vrac et prévoit que tout consommateur "peut demander à être servi dans un contenant apporté par ses soins, dans la mesure où ce dernier est visiblement propre et adapté à la nature du produit acheté".
6. Consigne... en pointillé
Alors que le gouvernement souhaitait mettre en place initialement une consigne pour les bouteilles plastique, il laisse finalement aux collectivités jusqu'en 2023 pour tenter de montrer qu'elles peuvent améliorer la collecte des bouteilles, sans passer par la consigne. Dans le cas contraire, le gouvernement "définira la mise en oeuvre" d'une consigne après concertation. En attendant, des expérimentations sont possibles dans les territoires volontaires.
7. Le tri
Le texte veut généraliser la signalétique sur le geste de tri, via le logo "Triman". Avec des règles écrites expliquant clairement dans quelle poubelle l'emballage ou le produit doit être jeté. Il vise à harmoniser la couleur des poubelles sur l'ensemble du territoire d'ici le 31 décembre 2022 : jaune pour les plastiques, métaux et tous les autres matériaux ; bleu pour le papier-carton si la collectivité le collecte à part ; vert pour le verre ; marron pour les déchets naturels comme les épluchures et biodéchets ; gris pour les ordures ménagères.
8. Médicaments à l'unité
Le projet de loi ouvre la voie à la délivrance de certains médicaments à l'unité dans les pharmacies à partir du 1er janvier 2022, laissant toutefois la liberté aux pharmaciens de le faire ou non. Engagement de campagne d'Emmanuel Macron, cette mesure sera précisée lors de décrets d'application.
9. Perturbateurs endocriniens
Les fabricants devront mettre en ligne et en "open data" (exploitable sur le net) des informations sur la présence éventuelle de perturbateurs endocriniens dans leurs produits. Contre l'avis du gouvernement, l'Assemblée a voté un amendement LR pour que les fabricants apposent un pictogramme "déconseillé aux femmes enceintes" si leurs produits contiennent des perturbateurs endocriniens présentant des risques.
10. Tickets de caisse
Enfin, la fin de l'impression systématique des tickets de caisse, sauf demande expresse du client, fait partie des mesures votées. Seront concernées les transactions en dessous de 10 euros à partir du 1er septembre 2020, de 20 euros au 1er janvier 2021, puis en dessous de 30 euros à l'horizon du 1er janvier 2022.