Que contient réellement le Nutella ?

Nutella
Que contient réellement le Nutella ?
© Pixabay
Par Dorothée Blancheton publié le
Journaliste indépendante
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Souvent décriée, notamment d’un point de vue nutritionnel, le Nutella continue pourtant de séduire les consommateurs. Cacao, noisettes, huile de palme… Que contient vraiment cette pâte à tartiner ? On fait le point.

La pâte à tartiner Nutella est sans conteste la préférée des Français, au point de déclencher des émeutes dans les supermarchés lorsque ses pots sont en promotion. Pourtant, le produit est régulièrement décrié en raison de ses effets néfastes sur la santé et de son impact sur l’environnement.
Sa composition est ainsi pointée du doigt. La pâte à tartiner Nutella est composée de 7 ingrédients, avec par ordre d’importance : du sucre, de l’huile de palme, des noisettes (13 %), du lait écrémé en poudre (8,7 %), du cacao maigre (7,4 %), des lécithines de soja en guise d’émulsifiant et de la vanilline. Ainsi pour 100 g de Nutella, on retrouve 30,9 g de matières grasses dont 10,6 g d’acides gras saturés et 57,5 g de glucides dont 56,3 g de sucres. Plus de la moitié de la pâte à tartiner est donc faite de sucre et 30 % de graisse.

Nutella : quels apports nutritionnels ?

La composition de la pâte Nutella présente donc peu d’intérêt d’un point de vue nutritionnel. "L’huile de palme contient très peu d’oméga 6, des omégas 3 de façon insignifiante et un peu de vitamine E. En revanche, elle est riche en acides gras saturés qui, consommés en excès, favorisent les maladies cardiovasculaires et l’obésité", prévient Ysabelle Levasseur, diététicienne-nutritionniste à Cagnes-sur-mer et co-auteure de « Chassez la graisse abdominale » aux éditions Alpen. Mais l’huile de palme a deux atouts pour elle : celui de rester solide à température ambiante pour assurer la bonne tenue de la pâte à tartiner et d’être économique pour en faire produit abordable… Malgré tout, cet ingrédient reste controversé. 

La marque produite par Ferrero met en avant sa belle teneur en noisettes (13 %). Mais comme il est conseillé de ne pas consommer plus de 15 g de pâte à tartiner par jour en raison de ces apports en graisse et en sucre, les bénéfices de ces fruits secs sont donc relativement faibles. Les lécithines de soja sont des émulsifiants souvent utilisés dans l’agro-alimentaire qui apportent de l’onctuosité à la pâte.  Quant à la vanilline, c’est un produit de synthèse qui délivre, à moindre coût qu’une gousse, un parfum de vanille.
"Le Nutella est majoritairement composé de sucre et de gras végétal, tout comme la plus célèbre pâte à tartiner bio, Nocciolata. On a à peu près la même teneur en sucre et en matières grasses (la pâte Nocciolata utilise en revanche de l’huile de tournesol et non de l’huile de palme, Ndlr). Cela reste des produits plaisir très caloriques (539 kcal pour 100g de Nutella, quand les apports nutritionnels de référence pour un adulte type sont aux alentours de 2000 kcal par jour, Ndlr). Si on en mange une cuillère à café, c’est comparable à de la confiture sur une tartine de beurre. Ca reste raisonnable, tout est question de quantité", explique Ysabelle Levasseur. A chacun donc de savoir se raisonner et de ne pas enchaîner les tranches de brioche tartinées de pâte…

Son impact sur l’environnement

L’autre aspect souvent critiqué chez Nutella, c’est son recours à l’huile de palme et son impact souvent déplorable sur l’environnement. "Si les pratiques mises en œuvre ne sont pas responsables, sa culture peut dévaster des forêts entières, des populations d’animaux sauvages, des communautés et contribuer au bouleversement climatique", prévient l’Organisation Non Gouvernementale WWF (World Wide Fund For Nature) sur son site. Toutefois, dans son évaluation sur les acheteurs d’huile de palme publiée en janvier 2020, la WWF a salué les efforts de Ferrero qui produit la pâte à tartiner Nutella et qui s’est classé à la première place avec un score de 21,5 sur 22. Selon cette évaluation, la marque italienne recourt à une huile de palme certifiée durable et dont la traçabilité est attestée pour sa chaîne d’approvisionnement. Elle est même allée plus loin en évitant la déforestation et en soutenant les investissements sur place pour promouvoir cette durabilité.

La marque produite par Ferrero met en avant sa belle teneur en noisettes (13 %). Mais comme il est conseillé de ne pas consommer plus de 15 g de pâte à tartiner par jour en raison de ces apports en graisse et en sucre, les bénéfices de ces fruits secs sont donc relativement faibles. Les lécithines de soja sont des émulsifiants souvent utilisés dans l’agro-alimentaire qui apportent de l’onctuosité à la pâte.  Quant à la vanilline, c’est un produit de synthèse qui délivre, à moindre coût qu’une gousse, un parfum de vanille.
"Le Nutella est majoritairement composé de sucre et de gras végétal, tout comme la plus célèbre pâte à tartiner bio, Nocciolata. On a à peu près la même teneur en sucre et en matières grasses (la pâte Nocciolata utilise en revanche de l’huile de tournesol et non de l’huile de palme, Ndlr). Cela reste des produits plaisir très caloriques (539 kcal pour 100g de Nutella, quand les apports nutritionnels de référence pour un adulte type sont aux alentours de 2000 kcal par jour, Ndlr). Si on en mange une cuillère à café, c’est comparable à de la confiture sur une tartine de beurre. Ca reste raisonnable, tout est question de quantité", explique Ysabelle Levasseur. A chacun donc de savoir se raisonner et de ne pas enchaîner les tranches de brioche tartinées de pâte…

Mais six mois après, de nouveau visé par des associations et un article du journal britannique The Guardian, le groupe a reconnu n’arriver à assurer la traçabilité que de 49 % de ses noisettes et espère parvenir à 100 % en 2020. En attendant, Ferrero a lancé une enquête pour examiner la situation et prendre les décisions nécessaires tout en indiquant que cette chaîne d’approvisionnement était particulièrement complexe et ne pouvait être transformée par un seul acteur… Le groupe a précisé que les prix étaient définis par le Turkish Grain Board et qu’ils avaient significativement augmenté cette saison. Reste à savoir si cette mesure permettra aux adultes d’être mieux rémunérés pour ramasser les noisettes et évitera aux enfants de travailler…

Opter pour des produits labellisés bio, et si possible français, est donc un gage de qualité, qui permet d’éviter ces pratiques. Les plus courageux et gourmands pourront aussi réaliser leur propre pâte à tartiner maison. Une manière de se régaler en choisissant les meilleurs ingrédients !


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