Santé : attention à ces deux compléments alimentaires
Dans un article publié début février, la revue Prescrire alerte sur les dangers des compléments alimentaires contenant de la vinpocétine et ceux à base de curcuma. Explications.
Régulièrement, l’Anses alerte sur les mésusages et potentiels effets délétères de certains compléments alimentaires sur les populations à risque. En novembre dernier, elle rapportait dans un avis que les compléments à base de berbérine étaient déconseillés aux diabétiques, enfants, ados, femmes enceintes ou qui allaitent, ou encore aux personnes souffrant de troubles hépatiques ou cardiaques. Quelques mois avant, elle mettait en garde ces populations concernant les compléments alimentaires à base de glucosamine ou de chondroïtine sulfate.
La dernière recommandation en date provient de la revue médicale Prescrire qui rappelle les possibles méfaits de deux types de compléments alimentaires : ceux contenant de la vinpocétine et ceux à base de curcuma. La revue indépendante estime que les "consommateurs sont mal protégés".
Malformations congénitales
Comme le rappelle la revue Prescrire, en juin dernier, la Food and Drug Administration (l'administration américaine des denrées alimentaires et des médicaments) mettait en garde les femmes enceintes et celles désirant un enfant sur la consommation de compléments alimentaires contenant de la vinpocétine. Ce dérivé de la vincamine est un alcaloïde de la petite pervenche. "Elle est vendue avec le statut de complément alimentaire et promue, sans preuve, pour améliorer les performances cognitives, accroître l'énergie et réduire la graisse corporelle", indique Prescrire. Or, plusieurs études réalisées sur des animaux ont montré que la vinpocétine pouvait provoquer des pertes embryonnaires, un faible poids du nourrisson à la naissance et des malformations congénitales graves. Et ce, "pour des concentrations sanguines du même ordre que celles observées dans l'espèce humaine avec une dose de 10 mg".
Atteintes hépatiques
Autre complémentaire dans le collimateur des autorités sanitaires : ceux à base de curcuma. Ceux-ci entraîneraient des atteintes hépatiques. C’est une vaste recherche italienne qui a notamment mis en lumière ce potentiel danger. En octobre 2019, les centres régionaux de pharmacovigilance du pays publiaient un rapport portant sur 27 cas d'atteintes hépatiques liées à la prise de compléments alimentaires à base de curcuma, survenus entre novembre 2018 et juin 2019 en Italie.
"Dans presque tous les cas, l'effet indésirable notifié était une hépatite aiguë. La cause précise de cette série est restée indéterminée", peut-on toutefois lire sur Prescrire. Ce n’est pas la seule étude ayant incriminé cet élément puisqu’en 2009, un complément alimentaire à base de curcuma a été associé à 11 atteintes hépatiques en Suède et 5 en Norvège dont des cas mortels.
"Le complément alimentaire contenait du nimésulide, un anti-inflammatoire non stéroïdien connu pour ses atteintes hépatiques. Certaines poudres qualifiées de curcuma sont parfois contaminées par de la poudre d'autres espèces de curcuma que Curcuma longa, dont le plus fréquent est le Curcuma zedoaria de toxicité reconnue."
Pour la revue Prescrire, l’appellation de complément alimentaire "ne garantit pas grand-chose en matière de composition des produits". D’où l’importance de toujours demander conseil à un spécialiste ou à son médecin avant d’en acheter. Autre point essentiel : adopter un régime alimentaire équilibré et varié pour éviter les carences.