Virus de la tomate : risque important de propagation par les jardiniers du dimanche selon l'Anses
Les jardiniers du dimanche et leurs potagers représentent un risque important de propagation du virus de la tomate ToBRFV ou tomato-virus, qui fait courir un grave risque économique pour les producteurs français, a souligné lundi l'agence de sécurité sanitaire Anses.
Le virus de la tomade ne cesse d'inquiéter les autorités sanitaires. "La difficulté, c'est qu'aujourd'hui à peu près 50 % des plants en France sont commercialisés vers le grand public, vers les jardins potagers et là, comme c'est un virus très résistant dans l'environnement, il peut passer d'un plant à l'autre par le fruit, par les feuilles, par les outils et donc contaminer de jardin en jardin", a déclaré Roger Genet, directeur général de l'Anses, lors d'un point de presse au salon de l'agriculture. "On peut avoir une vraie situation épidémique difficile à réguler, et c'est évidemment très difficile d'aller décontaminer les jardins et les outils des gens, donc on est extrêmement vigilant sur ces introductions et, quand il y a un point d'infection, à remonter à la source pour pouvoir circonscrire", a-t-il ajouté.
Sans risque pour l'homme mais dévastateur pour les cultures
Selon l'Anses, le tomato-virus peut infecter jusqu'à 100 % des plantes sur un site de production, ce qui le rend redoutable pour les cultures à haute densité de plantation comme les cultures sous serre. En revanche, il n'a pas d'impact sur l'homme. Selon M. Genet, le risque pour un jardinier d'acheter des plants ou des semences contaminés n'est à l'heure actuelle "potentiellement pas écarté".
"Les mesures d'urgence qui ont été décidées au niveau européen datent seulement de novembre dernier, donc forcément tous les matériaux végétaux qui ont été l'objet de flux commerciaux avant la mise en place de ces mesures d'urgence n'ont pas été ciblés par les contrôles systématiques qui désormais sont mis en place", a précisé Philippe Reignault, directeur de la santé des végétaux de l'Anses.
Le foyer français est pour l'instant cantonné à deux serres d'une exploitation dans le Finistère. Les plants incriminés proviennent du Royaume-uni mais sont issus de semences produites aux Pays-Bas. Trois autres exploitations identifiées comme ayant reçu le même type de plant font l'objet de prélèvements dans le cadre de l'enquête de traçabilité.