S’endormir sereinement : pensez à l’auto-hypnose
Créer un rituel (lire, écouter de la musique, respirer une huile essentielle) avant de dormir est bénéfique pour plonger dans les bras de Morphée. Parmi les méthodes favorisant l’endormissement, l’auto-hypnose fait appel aux sensations corporelles et mobilise les ressources positives grâce à l’imaginaire. Les conseils d’Héloïse Delavenne-Garcia, médecin psychiatre hypnothérapeute.
Conduire, écrire, faire la cuisine ou encore rêver le nez à une fenêtre. L’hypnose est un état naturel que nous expérimentons tous lorsque nous sommes profondément absorbés par une tâche ou une activité. "Il s’agit d’un état spontané, une pause de concentration qui permet de venir au contact de ses sensations et de ses émotions", explique Héloïse Delavenne-Garcia, médecin psychiatre hypnothérapeute, auteure du livre "l'hypnose : adieu l'anxiété ! Stress, insomnies, crises d'angoisse".
S'entraîner à être absorbé
La pratique s’explore le plus souvent avec un thérapeuthe formé (médecin, psychologue, infirmière etc..). Se familiariser chaque jour avec cet état de conscience modifié est cependant possible par des actions simples comme fermer les yeux ou suivre le trajet de sa respiration.
Autre induction intéressante : plonger dans une activité artistique avec ses mains (poterie, dessin, piano, peinture, écriture à la main etc..). "Ce sont des moments privilégiés où l’on peut exprimer, digérer et transformer ses émotions. Sentir n’est pas raconter", explique la thérapeuthe. Selon elle, 15 % de la population est plus réceptive à l’hypnose et rentre en transe plus profonde.
Utilisée pour réduire les états de stress et la douleur, l’hypnose s’avère efficace en cas de troubles du sommeil récents ou ponctuels. En particulier au moment de la phase d’endormissement, sujette aux ruminations, contrariétés, stress ou anxiété.
Auto-hypnose : 4 exercices clés
Une fois que l’on a veillé à créer des conditions propices au sommeil (un dîner léger, pas d’écran ni d’activités stimulantes, une température n’excédant pas 19°C dans la chambre...), on peut mettre en place un rituel d’auto-hypnose personnel pour lâcher-prise. "Certaines personnes sont plus réceptives aux images (“visuels”), d’autres au son, à la voix (“auditifs”)", précise le médecin.
- Une fois allongé(e), sources lumineuses éteintes sans être dérangé(e), portez attention sur votre respiration et laissez les pensées venir. Ne luttez pas contre le flux, acceptez.
- Concentrez-vous sur la lourdeur de chaque membre du corps qui s’enfonce dans le matelas, des pieds jusqu’au sommet de la tête.
- L’exercice du coucher de soleil : visualisez le soleil qui progressivement décline vers la mer. L’intensité lumineuse décroît, les couleurs changent. La nuit tombe.
- Une visualisation positive : concentrez-vous sur une situation qui fait du bien vécue ou imaginaire, ou un lieu où vous avez très bien dormi. L’objectif est de laisser les images s’exprimer dans cet environnement et être acteur dans ce monde que l’on convoque.
Apprendre le Training Autogène
Le Training Autogène de Schultz (TAS) est une technique issue de l’hypnose, élaborée par Johannes Heinrich Schultz, un médecin psychiatre allemand au début du siècle. A partir de l’observation du vécu de ses patients ayant suivi de nombreuses séances d’hypnose, il a remarqué des sensations de lourdeur et de chaleur accompagnées d’un effet remarquable de récupération. Son protocole consiste à faire éprouver ces sensations corporelles à ses patients de façon à les mettre dans un état voisin de l’hypnose. Le TAS permet également de créer un effet amortisseur de nos émotions et à réduire le stress. Il s’apprend avec un sophrologue, un psychologue ou via des vidéos sur internet.
En cas d'insomnie chronique, l'auto-hypnose est intéressante pour renforcer le travail effectué avec un hypnothérapeute, un psychologue ou un psychiatre.
Pour aller plus loin : “L'hypnose : adieu l'anxiété ! Stress, insomnies, crises d'angoisse”, Dr Heloïse Delavenne-Garcia, In Press Eds.