La méthode kangourou serait bénéfique au développement cérébral de tous les nourrissons
Selon une nouvelle étude américaine, le contact peau à peau entre la mère et l'enfant s'avérerait essentiel au développement neurophysiologique dès la naissance.
La méthode kangourou, qui implique de tenir le bébé contre la peau nue de la mère (dans la plupart des cas), serait bénéfique au développement cérébral de tous les nourrissons et non des seuls prématurés.
Une équipe de chercheurs de la Florida Atlantic University a étudié un groupe de 33 jeunes mères qui ont appris cette méthode auprès d'un professionnel agréé.
Après la naissance, 16 des mères l'ont mise en pratique sur leurs nouveau-nés à raison d'une heure par jour pendant six semaines, en consignant tous les détails dans un carnet. Les 17 autres femmes ont reçu un coussin d'allaitement et un carnet pour consigner les repas de leur progéniture pendant six semaines.
A l'âge de 3 mois, les bébés ont été équipés d'un bonnet extensible en Lycra permettant de mesurer l'activité cérébrale.
Un niveau d'ocytocine plus élevé et des bébés moins stressés
Les niveaux d'ocytocine (hormone associée au comportement affectif) et de cortisol (hormone impliquée dans la réponse au stress) ont également été mesurés grâce à des prélèvements d'urine et de salive.
Publiés dans la revue Infant Behavior and Development, les résultats montrent que chez les bébés ayant bénéficié de la méthode kangourou, la zone frontale gauche du cerveau des nourrissons (impliquée dans la régulation cognitive et émotionnelle) est davantage stimulée.
De plus, les niveaux d'ocytocine sont plus élevés chez les enfants comme chez les mères du groupe pratiquant la méthode kangourou, tandis que leur réactivité au stress est effacée.
Les chercheurs en concluent que la méthode kangourou aurait une influence favorable sur le neuro-développement.
"Nos résultats démontrent un lien entre la dimension de soutien des soins maternels et le neuro-développement de l'hémisphère gauche chez les nourrissons […] Les bébés nés à terme, tout comme leurs mères, tirent profit de l'interaction bénéfique que constitue la méthode kangourou", affirme Nancy Aaron Jones, auteure principale de l'étude et professeure agrégée à la Florida Atlantic University.