Le potager reconnu produit de première nécessité
Les horticulteurs et les jardineries, frappés de plein fouet par le confinement en pleine saison des plantations, ont gagné "une petite victoire" avec le revirement du gouvernement qui vient d'autoriser la vente de plants potagers, qualifiés produits de première nécessité.
Habituellement, à cette époque de l'année, les 50 % des Français possédant balcon, jardin ou potager se pressent pour choisir légumes, fleurs, arbres et arbustes fruitiers et d'ornement. "La pleine saison de production et de commerce de l'horticulture va du 15 mars à fin mai. Comme tous les magasins sont fermés depuis les mesures de confinement on n'a rien vendu", déplore Emmanuel de Chaumont, dirigeant de Frimont horticulture, basée en Gironde. La crise sanitaire "tombe en plein boom pour l'activité", constate aussi le président en Nouvelle Aquitaine du Syndicat national des producteurs horticoles et pépiniéristes (SNPHP), Antoine Daganaud, déplorant que "tous les jours des horticulteurs sont obligés de jeter" des produits "à maturité en une quinzaine de jours maximum".
La vente de semences finalement autorisée
Au début du confinement, le ministère de l'Agriculture a décrété que seules les enseignes vendant de la nourriture ou des aliments pour animaux, déclarés produits de première nécessité, étaient autorisées à ouvrir, autorisant de facto les jardineries mais excluant les horticulteurs indépendants. Mais mercredi, la Secrétaire d'État auprès du ministre de l'Économie et des Finances, Agnès Pannier-Runacher, a autorisé aussi "la vente des semences et de plants potagers considérés comme un achat de première nécessité".
Une décision considérée comme une "petite victoire face à une injustice" par Mickaël Mercier, président de Val'Hov, l'interprofession de l'horticulture, de la fleuristerie et du paysage (53.000 entreprises, 170.000 emplois). Mais ceux qui ne vendent pas d'alimentation animale ne savent plus sur quel pied danser, par manque de directives claires sur le type de magasins concernés. "Les producteurs détaillants sont vent debout, ils ne comprennent pas pourquoi ils ne peuvent pas ouvrir alors que leurs produits sont désormais considérés de première nécessité. Ce n'est pas clair du tout", s'agace M. Mercier.
Le président du SNPHP, Julien Legrix, conseille à ses adhérents de se tourner vers les préfectures qui "ont pris la liberté d'apporter des cadrages plus clairs qu'au niveau national". Ainsi selon lui, des producteurs indépendants ont pu ouvrir leurs serres, effectuer des livraisons ou organiser des systèmes de drive. Il dit attendre "une communication du ministère" afin d'"assainir des situations de concurrence déloyales entre départements".
Une décision considérée comme une "petite victoire face à une injustice" par Mickaël Mercier, président de Val'Hov, l'interprofession de l'horticulture, de la fleuristerie et du paysage (53.000 entreprises, 170.000 emplois). Mais ceux qui ne vendent pas d'alimentation animale ne savent plus sur quel pied danser, par manque de directives claires sur le type de magasins concernés. "Les producteurs détaillants sont vent debout, ils ne comprennent pas pourquoi ils ne peuvent pas ouvrir alors que leurs produits sont désormais considérés de première nécessité. Ce n'est pas clair du tout", s'agace M. Mercier.
Néanmoins, il assure que ses adhérents "respecteront" les autorisations officielles, et ne vendront pas de plantes ornementales, même si les jardineries s'estiment elles aussi lésées face aux supermarchés qui ont gardé leur rayon jardinage. Mickaël Mercier espère que "les directives vont s'assouplir avec la fin du confinement". D'autant, dit-il, que "les jardineries sont ouvertes totalement en Belgique, en Allemagne, aux Pays-Bas et même depuis vendredi en Italie".