Coronavirus : ces compléments alimentaires perturberaient les défenses immunitaires alerte l’Anses

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Coronavirus : ces compléments alimentaires perturberaient les défenses immunitaires alerte l’Anses
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Par Elodie-Elsy Moreau publié le
Rédactrice en chef
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S’il est important de renforcer son système immunitaire en cette période d’épidémie de Covid-19, certaines plantes, et notamment des compléments alimentaires, constitueraient des facteurs aggravants en cas de contraction de la maladie indique l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail.

Face à l’épidémie actuelle, et en l'absence de traitement, nombre de consommateurs ont choisi de renforcer leur système immunitaire avec des huiles essentielles ou diverses supplémentations. Mais attention à certains produits avertit l’Anses. "Certaines plantes contenues dans les compléments alimentaires peuvent perturber les défenses naturelles de l’organisme en interférant notamment avec les mécanismes de défense inflammatoires utiles pour lutter contre les infections et, en particulier, contre le Covid-19", écrit-elle. Pour dresser ce constat, un Groupe d’expertise collective d’urgence a passé au crible les études les plus récentes sur le sujet.

Des plantes qui agissent comme des anti-inflammatoires non stéroïdiens

Parmi les plantes que l’Agence conseille d’éviter, on retrouve la saule ou le peuplier. Leur particularité ? Elles peuvent agir comme des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), et perturber ainsi les défenses immunitaires. Or, pour rappel, le 14 mars dernier, le ministre de la Santé Olivier Véran a annoncé, que la prise d’anti-inflammatoires pourrait être un facteur d'aggravation de l'infection à coronavirus. 
La saule, la reine des prés, le bouleau, le peuplier, la verge d’or, les polygalas par exemple, contiennent des dérivés de l’acide salicylique, comme ceux contenus dans l’aspirine. Les anti-inflammatoires végétaux de l’harpagophytum, des échinacées, du curcuma, de la griffe du chat (liane du Pérou), ou encore des  plantes Boswellia et Commiphora pourraient également entraîner des effets délétères en cas de contraction de la maladie informe l'Anses. 

La réglisse fait aussi partie des plantes contre-indiquées. Pourtant, en 2003, ce sont ses bienfaits contre le SRAS qui avaient été mis en avant. Des chercheurs allemands avaient alors démontré, en laboratoire, les bénéfices de la glycyrrhizine, substance issue de la réglisse. Celle-ci était jusqu'à cinq fois plus efficace pour freiner la reproduction du virus, en plus d'en limiter la pénétration dans les cellules.

Principe de précaution

Si la littérature scientifique est plus exhaustive sur certaines plantes que d'autres, les experts estiment qu’elles "sont toutes susceptibles de perturber la réponse immunitaire et la réaction inflammatoire bénéfique développée par l’organisme au début des infections." Ainsi, l’Agence recommande aux personnes consommant ces compléments alimentaires dans un but préventif d’arrêter les prises dès l’apparition des premiers symptômes du nouveau coronavirus.
Par ailleurs, si ces supplémentations sont prises dans le cadre de pathologies inflammatoires chroniques, il est impératif de se tourner vers son médecin, qui jugera de la pertinence ou non de continuer le traitement. De nombreux professionnels ont en effet mis en place la téléconsultation et même des consultations par téléphone pour les patients qui ne disposeraient pas de matériel informatique ou de smartphone.

La réglisse fait aussi partie des plantes contre-indiquées. Pourtant, en 2003, ce sont ses bienfaits contre le SRAS qui avaient été mis en avant. Des chercheurs allemands avaient alors démontré, en laboratoire, les bénéfices de la glycyrrhizine, substance issue de la réglisse. Celle-ci était jusqu'à cinq fois plus efficace pour freiner la reproduction du virus, en plus d'en limiter la pénétration dans les cellules.

La récente mise sur le marché d’ "un remède" contre le coronavirus à base d’artémisia à Madagascar donne de l’espoir à certains. Toutefois, les preuves cliniques pour ce traitement naturel sont aujourd’hui insuffisantes. Comme lors de l’épidémie de Sras en 2003, la Chine a egalement fait le choix de se tourner très tôt vers la médecine traditionnelle (MTC) pour lutter contre le Covid 19. Si certaines études semblent encourageantes, des données concluantes manquent encore pour confirmer son efficacité.

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