Le nouveau coronavirus circulait-il en France dès fin décembre ?

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Le nouveau coronavirus circulait-il en France dès fin décembre ?
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Par AFP /Relaxnews publié le
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Le nouveau coronavirus serait-il arrivé en France dès fin décembre, comme le suggère une nouvelle étude ? Ce ne serait pas surprenant, estiment des experts, qui suspectaient déjà une apparition du virus avant les premiers cas officiels fin janvier.

Les trois premiers cas de contamination au Sars-Cov-2 en France datent du 24 janvier : un couple de trentenaires chinois originaires de Wuhan, berceau de l'épidémie, et un Bordelais de retour d'un voyage en Chine. Mais le Pr Yves Cohen, chef du service de réanimation des hôpitaux Avicenne et Jean-Verdier, en Seine-Saint-Denis, a annoncé dimanche sur BFMTV un cas positif remontant au 27 décembre. "On a ressorti tous les dossiers de patients hospitalisés en réanimation à Jean-Verdier et Avicenne du 2 décembre au 16 janvier, qui avaient une pneumonie mais une PCR négative", a-t-il expliqué lundi à l'AFP, en référence aux tests alors effectués.

Ces tests avaient été faits pour détecter une éventuelle contamination par la grippe ou par d'autres coronavirus, mais pas par celui qui a causé la pandémie, puisqu'il n'était pas encore connu. A la lumière de l'épidémie, les prélèvements, congelés, ont cette fois-ci été testés pour le nouveau coronavirus. "Sur les 14 patients, un était positif", a-t-il précisé. Il s'agit d'un homme de 42 ans, hospitalisé et testé le 27 décembre, selon l'étude parue dans International Journal of Antimicrobial Agents. La preuve que "le Covid-19 se propageait déjà en France fin décembre 2019, un mois avant les premiers cas officiels", écrivent les auteurs.

Selon le Pr Cohen, une hypothèse serait qu'il ait été contaminé par sa femme, elle-même asymptomatique, qui travaille au rayon poissons d'un supermarché "à côté du stand des sushis avec des personnes d'origine asiatique". Cet homme aujourd'hui guéri serait-il alors le cas le plus précoce de Covid-19 à ce jour en France ? Certains experts attendent une validation des résultats de la nouvelle étude pour se prononcer. Mais dans tous les cas, cela ne ferait que confirmer ce dont de nombreux scientifiques se doutaient. "Ça interroge, mais ce n'est pas révolutionnaire", a commenté le Pr Olivier Bouchaud, chef du service des maladies infectieuses de l'hôpital Avicenne. "On pouvait le pressentir puisqu'il s'est passé un peu la même chose en Chine : ce virus a la particularité de se diffuser à bas bruit dans la population, sans qu'on en décèle la présence, et dans un deuxième temps il fait des formes cliniques", a-t-il expliqué à l'AFP.

"Jamais rien caché"

Ainsi, Pékin a informé l'Organisation mondiale de la Santé d'un foyer de pneumonies d'origine inconnue à Wuhan le 31 décembre. Mais le premier cas remonterait au 8 décembre selon les autorités sanitaires de Wuhan. Au 1er décembre, selon une étude publiée dans The Lancet.
Les diverses études phylodynamiques - qui analysent les variations génétiques du virus pour recréer son "arbre généalogique" - conduisent aussi à une origine probable de l'épidémie en Chine "en novembre ou décembre 2019", selon Erik Volz, épidémiologiste à l'Imperial College à Londres.

Selon le Pr Cohen, une hypothèse serait qu'il ait été contaminé par sa femme, elle-même asymptomatique, qui travaille au rayon poissons d'un supermarché "à côté du stand des sushis avec des personnes d'origine asiatique". Cet homme aujourd'hui guéri serait-il alors le cas le plus précoce de Covid-19 à ce jour en France ? Certains experts attendent une validation des résultats de la nouvelle étude pour se prononcer. Mais dans tous les cas, cela ne ferait que confirmer ce dont de nombreux scientifiques se doutaient. "Ça interroge, mais ce n'est pas révolutionnaire", a commenté le Pr Olivier Bouchaud, chef du service des maladies infectieuses de l'hôpital Avicenne. "On pouvait le pressentir puisqu'il s'est passé un peu la même chose en Chine : ce virus a la particularité de se diffuser à bas bruit dans la population, sans qu'on en décèle la présence, et dans un deuxième temps il fait des formes cliniques", a-t-il expliqué à l'AFP.

"Concernant l'origine de la vague épidémique en France, les données actuelles la situent entre la mi-janvier et le début février", a-t-il expliqué à l'AFP, notant que "moins de 2,5 % des scénarios simulés" conduisent à une origine plus précoce. "Il est toutefois possible que des cas isolés aient été importés avant, donnant potentiellement lieu à des chaînes de transmission qui se sont éteintes", a-t-il noté.

Est-ce que Anna, Parisienne de 33 ans, pourrait faire partie de ces cas précoces ? Le 13 janvier, de retour de Thaïlande, elle tombe malade : "Ça a duré presque trois semaines, j'étais complètement cassée", raconte-t-elle à l'AFP. Toux, fièvre, mais aussi perte du goût et de l'odorat, symptômes alors inconnus du Covid-19. "On ne saura jamais, je n'ai pas été testée."

A Marseille, Jacques, médecin, s'interroge aussi sur le cas de sa femme Aïcha, hospitalisée mi-janvier pour une détresse respiratoire aigüe.

"Ses médecins disent que si elle avait fait ça mi-février, personne ne se serait posé la question", a-t-il indiqué à l'AFP, déplorant que tous les tests réalisés depuis sur sa femme qui enchaîne les rechutes ne soient pas concluants.

"Le virus probablement circulait depuis plus longtemps qu'on pensait en France", estime ainsi le Pr Bouchaud. Mais pour autant, "personne n'a jamais rien caché", assure-t-il, notant que souvent, les médecins ne recherchent pas le germe précis responsable d'une pathologie pulmonaire.