Déconfinement : comment aider les enfants et les adolescents à réguler leur sommeil ?
A partir de la semaine prochaine, certains enfants, adolescents et parents reprendront progressivement le chemin de l'école et du travail. Notre rythme de sommeil est totalement bouleversé depuis deux mois, alors comment reprendre un rythme régulier ? Eléments de réponse avec la Dre Sylvie Royant-Parola, psychiatre spécialisée dans les troubles du sommeil, interrogée par ETX Studio.
Pour un bon nombre d'entre nous, le confinement a profondément chamboulé nos habitudes. L'une des conséquences de ces conditions de vie inédites est un rythme de sommeil décalé, explique à ETX Studio la Dre Sylvie Royant-Parola, psychiatre spécialisée dans les troubles du sommeil et présidente du Réseau Morphée. A l'approche du déconfinement le 11 mai, la médecin fournit quelques pistes pour nous aider à réguler notre horloge biologique, en particulier pour les jeunes qui s'apprêtent à reprendre le chemin de l'école.
ETX Studio : Quelles sont les stratégies à adopter pour aider les enfants et les adolescents à retrouver un rythme "normal" de lever et de coucher ?
Dre Royant-Parola : La première des choses à faire est de limiter l'usage des écrans le soir. Chez les enfants et les pré-adolescents, il est préférable d'arrêter dès 19h. Pour les adolescents, on peut aller jusqu'à 21h. Mais cela n'exclut pas de regarder un film à la télévision. Le plus important étant de limiter l'usage des écrans trop près des yeux, en particulier ceux des téléphones.
La deuxième chose à faire est de retrouver des horaires de lever réguliers. Il est préférable d'avancer les heures de lever, de préférence plusieurs jours avant le retour en classe. Pour les jeunes qui reprennent le chemin de l'école dès lundi, il faudrait dans l'idéal qu'ils ne se lèvent pas après 8 heures samedi et dimanche prochains. Si cela s'avère trop dur pour l'ado, le fait que toute la famille se cale sur le même rythme peut aider.
Dre Royant-Parola : La première des choses à faire est de limiter l'usage des écrans le soir. Chez les enfants et les pré-adolescents, il est préférable d'arrêter dès 19h. Pour les adolescents, on peut aller jusqu'à 21h. Mais cela n'exclut pas de regarder un film à la télévision. Le plus important étant de limiter l'usage des écrans trop près des yeux, en particulier ceux des téléphones.
L'angoisse liée au contexte actuel peut-elle jouer sur le sommeil ?
Dre R-P : Oui, car nos modes de vie actuels sont directement liés à une situation très inquiétante, y compris sur ce qu'il va se passer après le déconfinement. Il faut éviter de se nourrir d'informations au contenu anxiogène tout au long de la journée et arriver à se changer les idées avec des activités relaxantes comme la lecture ou la méditation. Il ne faut pas non plus négliger le côté angoisse chez les petits, car les enfants sont de vraies éponges et retiennent tout ce qui se dit autour d'eux, que cela viennent des parents ou de ce qu'ils entendent à la radio ou à la télé.
De manière générale, les enfants comme les adultes, risquent-ils de faire face à une fatigue supplémentaire en retrouvant un rythme école/travail/maison ?
Dre R-P : Il y a un phénomène assez intéressant autour de la fatigue. Certaines personnes se sentent fatiguées alors qu'elles bougent moins que d'habitude et ont l'impression de dormir suffisamment. Or, il faut savoir que chacun a son temps de sommeil idéal. Une récente enquête réalisée par le Réseau Morphée montre d'ailleurs que le confinement peut avoir du bon : 33% ont un sommeil détérioré mais 10% déclarent une amélioration de leur sommeil. Ce n'est pas fréquent, mais ça existe notamment pour les individus dits "du soir" pour qui le confinement réduit ou enlève la contrainte de se lever tôt le matin. Ces derniers vont donc être beaucoup plus en accord avec leur rythme de sommeil spontané.