Le sureau : une plante aux vertus médicinales et culinaires

les bienfaits du sureau
RitaE de Pixabay
Par Justine Cerqueira publié le
Journaliste
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Utilisés à la fois en cuisine ou en médecine naturelle, les fleurs, baies, feuilles, écorces et bourgeons de sureau regorgent de bienfaits. Exerçant dans le XIe arrondissement de Paris, Hélène Comlan, naturopathe et spécialiste du rééquilibrage alimentaire par des méthodes naturelles, nous révèle de précieux conseils pour bénéficier des vertus du sureau.

Plante médicinale découverte à l’Antiquité, le sureau a toujours été apprécié pour ses multiples propriétés, aussi bien culinaires que médicinales. La naturopathe Hélène Comlan est à l'origine de l'ouvrage "tisane aux 1 000 vertus" Ed.Marie Claire , un livre de conseils santé naturels avec pleins de recettes de tisanes. Pour elle, "chaque partie du sureau possède des vertus". Elle nous délivre ses secrets. 

Un petit arbuste aux multiples ressources

Mesurant entre trois et sept mètres de hauteur, le sureau a la forme d'un petit arbuste. Il peut pousser en plaine mais aussi en montagne, et peut vivre plus d’une centaine d’années. Il apprécie les lieux ensoleillés, c'est pourquoi on le trouve surtout dans les lisières.

Après la floraison, il faudra attendre près de six semaines avant de pouvoir en cueillir les baies, soit vers les mois d'août et septembre, selon la région. Les fleurs, feuilles et baies sont disponibles en herboristerie et en pharmacie  sous forme de gélules, ampoules, tisanes, jus, sirops, etc. La dose quotidienne recommandée à ne pas dépasser est de 500 mg d'extrait sec de sureau, mais il est préférable de consulter un médecin ou un pharmacien avant tout début de traitement.

Des feuilles, aux baies, aux fleurs, à l'écorce, le sureau possède de nombreuses propriétés qui se retrouvent dans les différentes parties de la plante :

  • Anti-inflammatoires
  • Antirhumatismales
  • Antivirales
  • Expectorantes
  • Anti-histaminiques
  • Antioxydantes
  • Diurétiques
  • Antidiabétiques

Les baies de sureau

"L’utilisation la plus courante des baies de sureau concerne les cas d’affections inflammatoires de la sphère ORL. C’est pour cela qu’elle est pour moi une plante d’automne-hiver, car elle permet de soigner les rhumes, grippes, sinusites", explique la spécialiste. "Le jus est intéressant en cure pour soulager ou en prévention d’infection respiratoire, vous pouvez en trouver en commerce bio. En revanche, attention aux petites baies à ingérer directement qui peuvent être vomitives si elles ne sont pas mûres", poursuit-elle. Mais pour éviter tout problème : "vous pouvez cuire les fruits pour une confiture, un jus, un vin…", recommande Hélène Comlan.

Les baies sont gorgées de vitamines de type A, C et B6. Elles contiennent également une remarquable concentration en fer, flavonoïdes et caroténoïdes, acides aminés et tanins. "Les baies de sureau sont également utilisées depuis très longtemps comme diurétique (qui favorisent la transpiration et la sécrétion des urines)", explique la spécialiste.

Les feuilles

Les feuilles concentrent tanins, nitrate de potasse et acide valérianique aux propriétés calmantes."Elles sont utilisées en usage externe en cataplasme, à appliquer directement sur la peau comme un pansement pour des problèmes cutanés : du simple eczéma à une petite brûlure. Elles possèdent une action cicatrisante et apaisante".
Vous pouvez également tremper des compresses dans des préparations maison de sirop ou tisane et les appliquer localement. Utilisées en tisane, les feuilles de sureau possèdent également des actions diaphorétiques et antivirales qui permettent de lutter efficacement contre les rhumes et les grippes, tandis que son action antiallergique aide à rétablir la santé des muqueuses en cas de sécrétions trop abondantes comme lors de rhumes des foins.

Les fleurs

Les fleurs de sureau se préparent en tisane pour mieux gérer une fièvre, faciliter les sécrétions des bronches et stimuler modérément le système immunitaire. Pour cela, faîtes infuser deux cuillères à café de fleurs séchées de sureau dans de l'eau chaude. Vous pouvez également les incorporer à vos sauces, farines, pains, gâteaux, ou pour des boissons comme la limonade, le vin pétillant et différentes boissons alcoolisées. Laissez parler vos envies et votre imagination avec leur goût floral !

L’écorce

L'écorce se veut riche en acide cyanhydrique qui peut être toxique à trop forte dose. "Lorsque l’on dit que l’on utilise l’écorce, il ne s’agit pas de la première couche sèche mais celle en-dessous de cette première couche. Riche en tanin, antioxydant, il faut la consommer en décoction à ne pas confondre avec l’infusion pour extraire ses bienfaits", précise la naturopathe.
Pour ce faire, portez à ébullition de l'eau chaude additionnée de feuilles et d'écorces. Après filtration, consommez jusqu'à trois tasses quotidiennes. Cette décoction peut également se faire avec les baies uniquement (1 cuillère à café de baies séchées) quelques minutes avec l’eau. L’écorce est utilisée pour les problèmes d’arthrite, d'arthrose, de rhumatismes pour son pouvoir antioxydant, antiradicalaire et antiangiogénique, mais aussi pour les infections urinaires.

Le bourgeon

"Dans le bourgeon, on retrouve toutes les propriétés de la plante. C’est finalement le concentré d’une plante adulte, aux propriétés digestives, diurétique et apaisantes. Il permettra avec seulement quelques gouttes de soulager les maux mais de manière plus douce qu'avec les autres formes de la plante", explique la naturopathe.

Quelques précautions d'emploi

Des effets secondaires ont été observés, notamment en cas de surconsommation. Le sureau peut entraîner des troubles digestifs passagers ainsi qu'une odeur de transpiration prononcée, liée aux propriétés diaphorétiques de la plante. Hélène Comlan précise : "Attention, il existe une sorte de sureau toxique. Pour reconnaître le sureau "bienveillant", vérifiez s'il a des petits grappes de fruits qui poussent vers le bas. En cas de doute, n’hésitez pas à montrer votre récolte en pharmacie ou directement à un naturopathe".

De plus, le sureau est déconseillé chez les personnes souffrant de diabète : il entraîne des troubles du traitement par insuline explique la spécialiste. Il est également proscrit en cas d'anémie ou de porphyrie. "Il n’y a pas de contre indication particulière pour les enfants. Concernant les femmes enceinte, je ne recommande l’écorce afin d’éviter un effet détox. En revanche, un peu de jus peut être recommandé en cas de problème ORL".


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