Blocages et manifestations dans toute la France contre la relance des activités "toxiques"
Usines de pesticides, cimenteries, Amazon... Des centaines de militants écologistes ont organisé des blocages un peu partout en France mercredi contre la "réintoxication du monde", un mois après le début du déconfinement.
Les militants sur le front dès l'aube
A Saint-Barthélémy-d'Anjou, près d'Angers, une quarantaine de militants écologistes et de "gilets jaunes" ont bloqué la cimenterie Lafarge dès 6h30, selon la police, qui a décrit une manifestation "sans difficultés". "L’industrie de la construction est la plus polluante après celle de l'énergie ! C’est pourquoi plusieurs collectifs participent à la journée contre la #réintoxication du monde afin d’alerter la population sur la catastrophe écologique que représente le domaine du BTP", a écrit sur Twitter l'organisation Youth for Climate Angers.
A Toulouse, c'est aussi une usine Lafarge qui a été bloquée dès 5h00 par une vingtaine de militants de l'ANV-Cop21 qui se sont enchaînés au portail, empêchant les employés d'accéder au site, selon les organisateurs. "Coulons les cimenteurs" ou "laisse béton", pouvait-on lire sur de grandes banderoles. "C'est un appel à ne pas revenir au monde d'avant", explique Mélanie, 28 ans, l'une des participantes à l'action.
A Marseille, une trentaine de militants du mouvement Extinction Rebellion et quelques "gilets jaunes" ont empêché un camion rempli de soufre d'entrer dans l'usine Cerexagri, qui fabrique des pesticides et autres produits agrochimiques, filiale du groupe indien UPL, ont constaté des journalistes de l'AFP. "C'est l'exemple d'une usine déconnectée du terrain, qui sous prétexte de devoir remplir des objectifs financiers, continue son activité sans aucune contrainte environnementale internationale", dénonce Cyprien. Le jeune homme pointe aussi "la relégation" de cette usine dans un quartier pauvre de la ville sur un site Seveso, non loin d'une école.
Amazon, de nouveau décrié
A Paris, 40 militants ont déposé un colis géant devant le ministère de l'Économie "pour dénoncer les impacts nocifs d'Amazon (emploi, social, climat, évasion fiscale ...)", a annoncé Attac sur Twitter.
A Marseille, une trentaine de militants du mouvement Extinction Rebellion et quelques "gilets jaunes" ont empêché un camion rempli de soufre d'entrer dans l'usine Cerexagri, qui fabrique des pesticides et autres produits agrochimiques, filiale du groupe indien UPL, ont constaté des journalistes de l'AFP. "C'est l'exemple d'une usine déconnectée du terrain, qui sous prétexte de devoir remplir des objectifs financiers, continue son activité sans aucune contrainte environnementale internationale", dénonce Cyprien. Le jeune homme pointe aussi "la relégation" de cette usine dans un quartier pauvre de la ville sur un site Seveso, non loin d'une école.
Ces militants protestent contre le projet d'implantation d'un centre de tri Amazon de 38.000 m2 à Fournès, près du joyau du patrimoine mondial. Raphaël Pradeau, porte-parole d'Attac France, a dénoncé la "mauvaise qualité des emplois" créés par Amazon, les emplois détruits par ailleurs, "l'évasion fiscale", la "surconsommation poussée à l'extrême" et "l'artificialisation des terres" engendrés par le développement du géant américain.
A Saint-Étienne, une quinzaine de militants d'Extinction Rébellion a bloqué de 07H00 à 11H00 l'accès à une concession automobile (de marques Porsche, Honda), "symbole de la pollution pour le plaisir" à leurs yeux, en s'enchaînant au portail. La police est intervenue avec des pinces coupantes pour les déloger.
Près de Rouen, 80 personnes se sont rassemblées pour la défense de la forêt du Rouvray, menacée par plusieurs projets d'urbanisation, selon la police.
"Aller simple pour le crash climatique", proclamait une banderole tendue à l'entrée de l'aéroport de Nantes par une trentaine de militants dénonçant les vols vers Paris "alors que les TGV font le trajet en 2 heures" avec "40 fois moins de gaz à effet de serre", selon les organisateurs.
Un peu plus loin sur la Loire, à Montoir-de-Bretagne (Loire-Atlantique), une centaine de manifestants ont installé barnum et banderoles, sous une pluie torrentielle, devant l'usine d’engrais chimiques du groupe norvégien Yara, qui a reçu le "prix Pinocchio 2020" du greenwashing, a constaté un photographe de l'AFP.
D'autres actions étaient organisées dans toute la France contre la relance de "la machine infernale" de l'économie, notamment à Montreuil, Gonesse, Besançon ou Annecy.