Prolifération des tiques à pattes rayées dans le sud de la France
L'Hyalomma marginatum prolifère dans le sud de la France. Cette tique représente un danger pour l'Homme car elle est porteuse du virus de la fièvre hémorragique de Crimée-Congo, mortelle dans certains cas.
Après l'apparition d'un foyer de cas d'encéphalite à tiques confirmés ou probables chez 26 habitants de l'Ain, la prolifération de l'Hyalomma marginatumn, appelée aussi tiques à pattes rayées, inquiète les scientifiques. En effet, si cette dernière est innofensive chez l'animal, elle peut transmettre à l'Homme le virus de la fièvre hémorragique de Crimée-Congo. N'hésitez pas à consulter votre médecin en cas de suspicion de tique.
Une des particularités de cette tique est qu’elle n’infecte que deux hôtes durant son cycle, contre trois pour les autres espèces. La larve se fixe sur un petit mammifère ou sur un oiseau au sol, se nourrit de son sang puis se transforme en nymphe sur l‘animal sans se détacher. Elle est plus grosse que les tiques habituelles, possède des pattes rayées et se déplace rapidement.
Les chevaux : en première position sur la chaîne de contamination
Frédéric Stachurski, vétérinaire acarologue au Centre de coopération internationalee en recherche agronomique pour le développement (Cirad) de Montpellier, et sa collègue Laurence Vial, interrogés par Midi Libre, enquêtent depuis 2017 dans le sud de la France, à la recherche de ces tiques, notamment dans des élevages de chevaux. "Lorsque cette tique est présente sur une zone, elle se fixe en priorité sur les chevaux. C’est l’espèce sentinelle. Puis, lorsqu’elle est en grand nombre, elle s’attaque à d’autres bêtes d’élevages (ruminants) ou sauvages (sangliers…) et à l'homme", explique le vétérinaire.
Une tique venue d'Espagne
Leurs résultats montrent une proportion importante de zones infestées : près des Pyrénées-Orientales et des Corbières, à la limite de l'Hérault et du Gard dans le secteur du Pic Saint-Loup, au sud de l’Ardèche, au nord du Gard, entre la vallée du Rhône et les contreforts cévenols et enfin autour du massif des Maures dans le Var.
"Il est possible qu’elle soit entrée avec des chevaux ou des bovins car les éleveurs de Camargue échangent beaucoup d’animaux avec leurs homologues espagnols. Les chevaux se déplacent aussi beaucoup pour des concours. On a appris récemment par l’Office français de la biodiversité que des lapins ou des lièvres espagnols avaient été introduits et ils auraient pu être porteurs de cet acarien. Autres hypothèses, les oiseaux migrateurs ou encore les sangliers… ", explique le chercheur.
La Turquie, aussi touchée par le virus
Tout comme en Espagne où le virus circule, faisant deux morts depuis 2016, en Turquie, la tique à pattes rayées est bien installée depuis plusieurs années. Elle est à l'origne d'un triste record d'une dizaine de morts par an.