Le "meilleur déchet" est celui qu'on ne produit pas
Vous avez réussi à réduire drastiquement le plastique de votre quotidien ? C'est un excellent début. Mais attention à ne pas penser uniquement au plastique dans votre démarche écoresponsable, soulignent 13 experts anglais de l'université de Nottingham, auteurs d'une étude publiée le 22 octobre.
Cet article paru dans la revue Wires Water souligne l'omniprésence des campagnes de sensibilisation liées aux enjeux de la pollution plastique, parfois abordés à travers des images choc d'animaux étouffés par des déchets plastiques, vouées à susciter l'émotion du grand public.
Or, pour les chercheurs qui signent cette étude, ce type de communication risque "d'inculquer à la société une certaine complaisance à l'égard d'autres problèmes environnementaux qui ne sont pas aussi tangibles que la pollution plastique."
Promouvoir d'autres questions environnementales
"Nous constatons un engagement sans précédent du public à l'égard des questions environnementales, en particulier la pollution des plastiques et nous pensons que cela représente une occasion unique de promouvoir d'autres questions environnementales", estime Thomas Stanton, auteur principal de l'étude.
Ces autres questions environnementales évoquées par le chercheur concernent par exemple l'utilisation de polluants intervenant dans les activités humaines tels que les résidus de combustibles fossiles ou encore la pollution liée à l'usure des pneus et des freins de véhicules usagés.
"Les impacts écotoxicologiques de certains de ces matériaux sont moins bien connus que la pollution des plastiques et des microplastiques, mais ils pourraient avoir des répercussions importantes", soulignent les experts.
Inciter l'usage de matériaux recyclables
Les auteurs pointent également l'incitation à remplacer les contenants à usage unique par des matériaux recyclables tels que le verre, l'aluminium ou le papier. Si ces options s'avèrent sans nul doute plus écologiques que le plastique, "elles contournent toutefois l'objectif de modifier des pratiques de consommation qui sont à l'origine du problème", estiment les auteurs de l'étude.
Ces derniers concluent qu'une approche de science comportementale devrait être adoptée pour évaluer la relation que nous entretenons avec la "culture du jetable". En clair, ils nous incitent à faire de notre mieux pour réduire nos déchets au quotidien (même si l'on sait que le terme "zéro" n'est pas à prendre au pied de la lettre), en gardant bien en tête que le "meilleur déchet" reste celui que l'on ne produit pas.