Les jeunes youtubeurs exposent aussi vos enfants à la malbouffe, alerte une étude
Alors que plus de 41 millions d'enfants dans le monde étaient en surpoids en 2016 (OMS), une nouvelle étude révèle que les parents doivent faire face à une nouvelle problématique : la promotion de la junk food par les enfants influenceurs sur YouTube. Qu'il s'agisse de placements de produits ou de publicités assumées, la malbouffe fait partie intégrante des vidéos regardées par les enfants. Face à ce constat, les chercheurs appellent à renforcer la réglementation autour de ces publicités.
En septembre dernier, plusieurs associations réclamaient en France l'interdiction des publicités pour la malbouffe destinées à un public jeune. Une problématique qui touche de nombreux pays dans le monde, d'autant plus que l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a d'ores et déjà fait savoir que le marketing alimentaire était l'un des moteurs de l'obésité infantile. Cette nouvelle étude menée par des chercheurs de la NYU School of Global Public Health et la NYU Grossman School of Medicine, publiée dans le journal Pediatrics, pointe du doigt une nouvelle forme de publicités pour la malbouffe : celle réalisée par les enfants influenceurs sur YouTube.
Si vous pensiez que seuls les adultes pouvaient avoir le statut d'influenceurs, vous aviez tout faux. Les enfants ont eux aussi leur propre chaîne YouTube destinée à divertir un public généralement très jeune. C'est d'ailleurs la chaîne d'un youtubeur américain de 8 ans, Ryan, qui a rapporté le plus de revenus l'an dernier, soit 26 millions de dollars, selon le magazine Forbes. Films d'anniversaire, drôles, ou même pédagogiques, les vidéos ont parfois dépassé le milliard de visionnages se révélant incontournables pour le marketing de certaines entreprises, et notamment celles du secteur alimentaire.
Un maximum de junk food, un minimum de produits sains
Pour les besoins de cette étude, les auteurs ont identifié les cinq enfants influenceurs âgés de 3 à 14 ans les plus populaires sur YouTube en 2019, et ont décrypté les vidéos les plus visionnées. Un échantillon de 418 vidéos a été passé au crible, dans lesquelles les chercheurs ont vérifié si l'on y montrait de la nourriture et des boissons, puis ont déterminé quels articles et quelles marques étaient mis en avant, évaluant par la suite leur qualité nutritionnelle.
Les résultats sont sans appel. Près de 43% des vidéos les plus populaires de ces influenceurs faisaient la promotion de nourriture et de boissons, et plus de 90% des produits présentés étaient des aliments ou des boissons de marque de malbouffe, avec un accent porté sur la restauration rapide, suivie par les bonbons et les sodas. Seule une poignée de vidéos mettaient à l'honneur de la malbouffe sans marque associée comme des hot dogs, de la nourriture saine sans marque type fruits, ou encore de la nourriture saine de marque comme certains yaourts.
Ultime constat et non des moindres, les chercheurs indiquent que certaines vidéos mettant en évidence des placements de produits de malbouffe ont été vues plus d'un milliard de fois. "C'est inquiétant de voir que les enfants influenceurs font la promotion d'un volume élevé d'articles de malbouffe dans leurs vidéos YouTube, et que ces vidéos génèrent énormément de temps d'écran pour ces produits qui ne sont pas sains", déclare Marie Bragg, coauteure de l'étude. Un constat qui pousse les chercheurs à faire appel aux autorités pour mieux encadrer ces publicités, et identifier de nouvelles stratégies pour protéger les enfants d'éventuels problèmes de surpoids, voire d'obésité.