Workcamper, une nouvelle tendance ?

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Workcamper, une nouvelle tendance ?
Par Claire Villard publié le
Journaliste indépendante

On les appelle workcampers, digital nomades ou, en français, travailleurs nomades. Tous exercent un métier qui ne nécessite ni bureau fixe, ni de pointer le matin. Alors, puisqu’ils peuvent choisir, ils l’exercent où ça leur chante. On fait le point sur les avantages et les inconvénients de ce type de travail, qui fait de plus en plus d’adeptes partout dans le monde.

Vous en avez certainement déjà croisé. Dans les coffee-shops des capitales européennes, dans les halls des hôtels, oreillettes connectées en permanence au smartphone. Jeunes -et dynamiques !- la plupart du temps, ces travailleurs ont choisi le nomadisme comme mode de vie. Ils s’installent pour quelques jours ou quelques mois, selon leurs obligations professionnelles, puis changent de lieu selon l’humeur du moment. Certains en ont fait leur fond de commerce : ils sont influenceurs, youtubeurs, mannequins, photographes, et inondent la toile de leurs expériences aux quatre coins du monde. Les clics, convertis en argent, leurs permettent de continuer à se balader. 

Ce n’est bien sûr pas la majorité. Les métiers les plus représentés parmi les workcampers sont plutôt community manager, designer, rédacteur web, traducteur, vendeur en e commerce, etc. En somme, toutes les activités qui peuvent s’exercer de chez soi, avec une seule connexion internet. Et la première chose dont il faut s’assurer avant de se lancer est la viabilité de son activité en ligne, pour ne pas se retrouver deux mois plus tard, sur une plage de Bali, mais le bec dans l’eau sans billet de retour. 

Les workcamper : une communauté

Ambroise Debret est spécialiste de la question et a commencé à voyager pour les études dès l’âge de 18 ans. À 24 ans, il a décidé de devenir digital nomade pour de bon. Il vend ses compétences en web-marketing aux entreprises et particulier et délivre également des formations en ligne pour devenir freelance. « Je conseille toujours aux personnes tentées par le nomadisme numérique de tester avant de se lancer. Les personnes salariées peuvent par exemple prendre une semaine de congés, louer une maison dans un endroit agréable et avancer sur un projet personnel pendant cette période. Car ce mode de vie n’est pas fait pour tout le monde », reconnaît Ambroise. De son côté en tout cas, il a trouvé son équilibre. La solitude ne lui fait plus peur...simplement parce qu’il n’est plus jamais seul. À force de bouger - 37 pays à son actif aujourd’hui- il s’est constitué des « bases » dans plusieurs endroits : Montréal, Lisbonne, Lyon, Buenos Aires… Et connaît du monde partout. Car ces indépendants se sont constitués en communauté, se retrouvant parfois dans des coliving, sorte d’auberges de jeunesse de luxe offrant une chambre privative et des open spaces. « Comme n’importe où, pour rencontrer des gens, il faut aussi proposer : se rejoindre en fin de journée, aller boire un verre ensemble, etc. »

Séparer vie pro et vie perso

La difficulté principale, admet Ambroise Debret, c’est de résister à la tentation de « faire trop le touriste ». En somme, savoir bien doser son temps de travail. « Quand j’ai pris un aller simple pour Bangkok en 2017, j’ai passé un mois à visiter en travaillant. Je me suis épuisé. D’autant que tu passes ton temps à réfléchir où tu vas aller le lendemain, réserver les hébergements, les transports… » Une cadence infernale pas compatible avec un emploi. Un emploi du temps précis et une rigueur au quotidien sont donc indispensables pour s’épanouir dans ce mode de vie. L'idéal : conserver un rythme « classique », avec des horaires de bureau, de vrais week-ends, et même des périodes de vacances. 

Les workcamper : une communauté

Ambroise Debret est spécialiste de la question et a commencé à voyager pour les études dès l’âge de 18 ans. À 24 ans, il a décidé de devenir digital nomade pour de bon. Il vend ses compétences en web-marketing aux entreprises et particulier et délivre également des formations en ligne pour devenir freelance. « Je conseille toujours aux personnes tentées par le nomadisme numérique de tester avant de se lancer. Les personnes salariées peuvent par exemple prendre une semaine de congés, louer une maison dans un endroit agréable et avancer sur un projet personnel pendant cette période. Car ce mode de vie n’est pas fait pour tout le monde », reconnaît Ambroise. De son côté en tout cas, il a trouvé son équilibre. La solitude ne lui fait plus peur...simplement parce qu’il n’est plus jamais seul. À force de bouger - 37 pays à son actif aujourd’hui- il s’est constitué des « bases » dans plusieurs endroits : Montréal, Lisbonne, Lyon, Buenos Aires… Et connaît du monde partout. Car ces indépendants se sont constitués en communauté, se retrouvant parfois dans des coliving, sorte d’auberges de jeunesse de luxe offrant une chambre privative et des open spaces. « Comme n’importe où, pour rencontrer des gens, il faut aussi proposer : se rejoindre en fin de journée, aller boire un verre ensemble, etc. »

Workcamper en mode éthique et écolo, c’est possible ?

La communauté des digital nomades est multiple, et chacun a ses raisons de vouloir travailler loin de chez soi. Mais forcément, lorsqu’on part, on privilégie les pays où le coût de la vie est peu cher. Des pays moins riches que le nôtre, donc. Certains workcampers choisissent leur future destination via un site web comparatif, qui a de quoi interpeller. Les lieux y sont notés en fonction de leur taux de « fun », de sécurité, du coût de la vie et du bon fonctionnement d’internet. Une compétition de villes, classées en fonction de leur ratio beauté des paysages/intérêt économique. Ce sont de simples destinations, vidées de leur population, qui se consomment et se comparent. Passer huit heures par jour sur son pc à s’enrichir sur une plage de Thaïlande, en dégustant du poisson pêché par des travailleurs sous-payés : l’image est un peu cliché, mais la réalité de certains digital nomads ne semble pas très éloignée.

Il est heureusement possible de devenir un workcamper un brin plus éthique et écolo. D’abord, en limitant les déplacements en avion. Qui a dit qu’il fallait forcément partir loin ? On peut tout à fait imaginer un freelance parisien qui décide de passer les six prochains mois sur la côte atlantique, en louant des gîtes ou des auberges de jeunesse, de la Bretagne au Pays basque. L’option camion ou van aménagé est à choisir pour les plus indépendants. L’été, il arrive également de croiser des workcamper à vélo. Ils réservent  des  auberges ou même des campings tout équipés pour ouvrir leur ordinateur chaque jour, avant de passer la soirée à se balader sur le sentier du littoral. L’investissement est moindre et la sensation de liberté décuplée grâce à ce mode de déplacement. 

Une parenthèse de quelques semaines dans l'année ou un mode de vie durable ? À chacun, selon ses envies , de son tempérament et de ses exigences, d'imaginer sa propre manière de travailler en voyageant. 

Le site d'Ambroise Debret : https://ambroisedebret.com/

Photo : Ambroise Debret