Les couches lavables, comment ça marche ?
Contrairement aux idées reçues, les nouvelles couches lavables ont plus d’un atout ! Comment ça marche ? Suivez le guide !
Vous avez forcément entendu parler des couches lavables et vous êtes (peut-être) réticent, voire carrément réfractaire ! Vous imaginez des tonnes de lessive, des langes de grand-mère qui fuitent, les mains à mettre dans le caca… alors que les jetables sont si pratiques. Un vrai retour en arrière, diront certains ! Bonne nouvelle, il existe des nouveaux modèles de couches lavables, proches des jetables. On va vous expliquer les bases, les bons réflexes et astuces à connaître pour se lancer (et tenir) dans l’aventure des couches lavables . Et quand on sait qu’une couche met cinq cents ans à se détruire dans la nature et qu’un bébé en mettra environ 4500 jusqu’à la propreté, soit une tonne de déchets… cela fait réfléchir.
Les couches lavables pour économiser sur le change
Les économies sur le budget change est un des principaux arguments pour oser franchir le pas. En effet, en optant pour des lavables, vous déboursez, en moyenne, pour un premier enfant entre 500 et 900 €, tout compris (achat des couches, coût d’entretien avec lavage tous les 2 jours) de la naissance jusqu’à la propreté contre 1300 € (en moyenne) en jetables. Et à partir du deuxième enfant, voire les suivants, c’est encore plus rentable ! En effet, l’investissement de base a déjà été fait, donc il ne restera plus que les coûts d’entretien (eau, EDF, lessive)et éventuellement l’achat de voiles jetables, soit 440 € environ, pour trois ans. Difficile de faire plus économique !
Dernière bonne nouvelle, les couches lavables surtout celles des « grandes » marques, se revendent très bien sur le marché de l’occasion.
Pour bien comprendre de quoi on parle, quand on est novice sur le sujet, voici les principaux termes à connaître, c’est à dire le vocabulaire de base, afin que vous ne soyez pas perdu(e) si l’aventure des couches lavables vous tente.
Le vocabulaire « spécial couches lavables »
Couche TE1 (tout en un)
C’est le modèle qui se rapproche le plus de la couche jetable d’un point de vue esthétique et pratique. La partie absorbante est liée directement à la couche imperméable (elle peut être fixe, c’est à dire cousue dans la couche ou amovible). Il existe des TE1 avec ou sans poche.
Couche TE2 (tout en deux)
Dans ce cas, la partie absorbante (l’insert) est amovible, totalement indépendant. On le pose au fond de la culotte imperméable.
Couche TE3 (tout en trois)
Il y a 3 éléments indépendants : une partie qui n'est pas imperméable, c’est la culotte (1). Une nacelle amovible (2) imperméable, que l’on fixe à la culotte. Et enfin, l’insert (3) – on peut en mettre plusieurs si besoin- que l’on pose dans la nacelle.
Couche à poche
Ce sont des TE1. L’insert (amovible ou non) est dans une poche, en suédine ou en polaire. Ce système permet de moduler l’absorption et le tissu de la poche apporte un « effet au sec » pour les fesses de bébé.
Couche classique
On parle souvent de couche moulée, qui suit bien la morphologie de bébé. Elle est totalement absorbante, mais pas imperméable. Il est donc indispensable de rajouter par-dessus un shorty/culotte en PUL ou laine. Pour augmenter l’absorption, on pose à l’intérieur un ou plusieurs inserts.
PUL
C'est l'abréviation de PolyUréthane Laminé. C’est un enduit synthétique, assez souple et relativement respirant. Cette matière imperméable est utilisée pour la confection de culottes de protection (notamment pour les TE2 ou TE3) et aussi pour rendre imperméable l’extérieur des couches lavables TE1.
Culotte/shorty imperméable (on trouve aussi le terme « protection »)
C’est une culotte ou shorty (qui couvre bien les fesses jusqu’en haut des cuisses) en PUL que l’on met par dessus des langes ou une couche non imperméable pour qu’il n’y ait pas de fuites. La matière synthétique du PUL peut être remplacée par de la laine pour les plus écolos.
Insert
C’est la partie absorbante des couches lavables. De forme rectangulaire avec des bords souvent arrondis, l’insert est constitué de plusieurs couches de tissus. Coton (bio ou non), microfibre, chanvre, bambou… tout dépend du fabricant. L’insert peut être intégré dans la couche ou être indépendant. Il peut avoir des pressions pour tenir dans la couche ou pas. Il existe aussi des inserts jetables, pour les déplacements/voyages, afin d’éviter le stockage de produits sales et faciliter l’utilisation des couches lavables.
Booster
Il est plus fin que l’insert et existe en différentes matières. Le but est de faire gagner en absorption, si l’insert ne suffit plus.
Le voile de protection
Il se pose dans la couche. Deux options : jetable ou lavable. Dans le premier cas, en fibres naturelles, il est présenté sous forme de rouleau avec des feuilles prédécoupées (comme le papier toilette) ou avec des feuilles individuelles (comme dans une boîte à mouchoirs). Mais n’est pas indispensable (si on est très écolo). Le voile jetable permet d’éviter de manipuler les selles. Ainsi, quand il y en a, on l’enlève et on jette tout directement à la poubelle (et pas dans les toilettes ! ). Si bébé a juste fait un pipi, le voile jetable peut être lavé en machine avec le reste de la couche et réutilisé plusieurs fois ! Bon pour la planète et le porte-monnaie !
Il existe aussi des voiles jetables ET compostables.
En mode lavable, le voile est en polaire, pour que les fesses de bébé profitent d’un effet « au sec ». Si vous utilisez ce type de voile, il est déconseillé de mettre du liniment ou autre corps gras sur les fesses de votre bébé ou alors il faudra laver ces voiles séparément. A défaut, il vont encrasser vos autres couches lors du lavage en machine.
Système D : on peut fabriquer ce type de voile en découpant dans une couverture polaire.
Les langes
Ces simples carrés de coton (bio de préférence) peuvent notamment être utilisés pour remplacer les inserts, en les pliant selon différentes méthodes. Ils peuvent être aussi utilisés en remplacement d’une couche classique (comme le faisait nos grands-mères) et dans ce cas, il faudra utiliser un snappi pour maintenir le tissu. Il existe aussi des langes à nouer avec des liens. Dans ces deux cas, une culotte/shorty imperméable doit être utilisé.
Le snappi
Un petit accessoire plastique en forme de T qui permet de maintenir les pans d’une couche classique ou les langes (à la place de l’épingle à nourrice).
L'entretien des couches lavables
Une bonne routine de lavage est déterminante pour une aventure pérenne avec les couches lavables. A défaut, vous aurez des fuites, votre bébé des rougeurs sur les fesses et vous finirez par abandonner.
Couche lavable : les clés d'un bon lavage
Bien connaître les couches lavables pour rentabiliser son investissement
Avant d’acheter, prenez le temps de bien pour informer sur les avantages et inconvénients de chaque modèle/marque, l’organisation à adopter et surtout les bons réflexes d’entretien. A commencer par le lavage en 2 cycles : un premier à 30 °C maximum, d'au moins 30 min, avec 1/3 de dose de lessive recommandée, puis autre « long » d'au moins 1h30, à 40° C ou 60 °C avec une dose complète de lessive compatible, sans glycérine ajoutée. En effet, les fuites sont très souvent causées par une mauvaise routine d’entretien car au fil du temps, les couches s’encrassent, et ne sont plus absorbantes. De plus, l’encrassement peut aussi causer des rougeurs sur les fesses de bébé. Et du coup, beaucoup de jeunes parents abandonnent. Dommage ! Attention, si vous utilisez une lessive écologique ou faite maison, les quantités de lessive sont plus importantes que pour une lessive « industrielle » et il faudra ajouter systématiquement 2 cuillères à soupe de percabonate lors du second cycle dans votre tambour.
3 autres points importants
- pour l'essorage, il doit être entre 1000 et 1200 tours pour être efficace.
- quant au sèche-linge, il est très bien pour adoucir les inserts devenant rêches et/ou pour sécher ses couches en hiver, mais toutes les couches ne le supportent pas. Ou alors il faut avoir l'option délicat. Lisez bien l'étiquette de vos couches avant.
- Enfin, le stockage. Il se fait en principe dans une panière aérée pour éviter les odeurs et la prolifération de bactéries. Néanmoins, pour la crèche/la nounou, les couches sales pourront être stockées pendant une journée dans un sac étanche fermé.
Décrasser ses couches d'occasion et/ou qui sentent fort
Vous avez acheté des couches d'occasion ou vos couches fuitent/sentent fort le pipi ? Un décrassage s'impose, à faire dans une bassine ou baignoire. Il consiste à plonger tous les éléments (couches, culottes en PUL, nacelles, inserts) d'abord dans un bain de vinaigre blanc et eau tiède (50/50) pour casser la barrière de calcaire, pendant 1 heure maximum. Puis rincez et essorez en machine. Ensuite, plongez vos couches dans un bain d'eau chaude (entre 40°C et 60 °C) et de percabonate (1 cuillère à soupe pour 2 litres d'eau) pendant 4h, minimum, en brassant régulièrement les couches. Essorez et rincez en machine jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de mousse. Avant de plonger vos couches dans ce bain, prélevez un peu d'eau chaude au percabonate dans un verre, qui vous servira de témoin. Après 4h, si l'eau avant/après trempage est de le même couleur, c'est bon, sinon vous devrez recommencer un nouveau bain d'eau chaude et percabonate.
Votre eau devient sale avant 4h ? Essorez, rincez et recommencez un nouveau bain d'eau chaude et percabonate.
Une fois que vous avez fini vos bains, faites un cycle long de 60 °C avec une dose complète de lessive, puis idéalement laissez sécher au soleil (en mettant les culottes en PUL à l'ombre pour ne pas les abîmer) ou à défaut au sèche-linge.
Se faire aider pour bien démarrer ou en cas de problème
En cas de doute, pour simplement partir sur de bonnes bases ou lors de difficultés, Internet est un précieux allié !
Le groupe Facebook « couches lavables pour tous : entraide et bienveillance » regroupe de nombreux fichiers explicatifs pour les novices (quelle lessive choisir, quel dosage, comment éviter les encrassements, que faire en cas de fuites...). Grâce à ce groupe « privé », vous pourrez faire valider votre routine de lavage, poser des questions et profiter des conseils/expériences d’autres parents. "Testé et approuvé !", recommande Laurent, jeune papa utilisateur de couches lavables pour sa fille de 22 mois.
Couches lavables : "Je suis parent solo, est-ce gérable ?"
Être maman ou papa célibataire, travailler et se lancer dans les couches lavables n’est pas incompatible. Il suffit de trouver sa bonne organisation. Par exemple, il est possible de faire sa ou ses lessives le week-end. Dans ce cas, il faudra prévoir un bon stock de couches, etre 25 et 50, à partir de la naissance, selon le système choisi, afin de tenir toute la semaine, si votre enfant est 100 % en lavable. A partir de 6 mois, le nombre de changes par jour diminue, donc vous aurez besoin de moins de couches.
"Personnellement, je suis seule à m’occuper du lavage et du montage des couches et sur notre groupe Facebook nous avons pas mal de retour de parents qui vont dans ce sens. Bref, être seul(e) avec un bébé en couche lavable est tout à fait gérable ! ", explique Florence, administratrice du groupe Facebook « couches lavables pour tous : entraide et bienveillance ».
Vous avez désormais toutes les cartes en main pour tenter l'expérience !