Santé : Prescrire dévoile les médicaments à éviter
Comme chaque année depuis maintenant dix ans, la revue médicale “Prescrire” a récemment publié son analyse concernant les risques d'utilisation de certains médicaments munis d’une autorisation de mise sur le marché (AMM) française ou européenne. Quels sont les traitements à risque ? On fait le point.
Certains traitements peuvent faire plus de mal que de bien. Selon diverses analyses réalisées entre 2010 et 2021 et récemment publiées par Prescrire, une poignée de médicaments actuellement mis en vente représente un danger pour la santé du patient. Au total, 105 traitements dont 89 commercialisés en France munis d’une autorisation de mise sur le marché (AMM) française ou européenne sont listés comme étant à risque. Selon la revue, "la balance bénéfices-risques est défavorable dans toutes les situations cliniques dans lesquelles ils sont autorisés". Le bilan dévoile pour la dixième année consécutive sa liste de médicaments actifs, anciens, récents, ou dont l'efficacité n'est pas prouvée, à éviter.
Ces 3 médicaments sont à proscrire selon Prescrire
Concernant les médicaments commercialisés en France, le tibolone (Livial ou autre) fait partie de la longue liste des traitements dans le collimateur de la revue. Utilisé en gynécologie et spécifiquement en endocrinologie, Livial est catégorisé comme étant un médicament à risque. Selon Prescrire, sa consommation expose le patient à des troubles cardiovasculaires, des cancers du sein ou de l'endomètre… "Quand un traitement hormonal est choisi, malgré les risques, une association estroprogestative la plus faiblement dosée et pendant la durée la plus courte possible est l’option la plus raisonnable".
Le defibrotide autrement dénommé Defitelio fait également partie de cette longue liste de médicaments pour lesquels la balance bénéfices-risques est défavorable. Cet antithrombotique, "autorisé dans la maladie veino-occlusive hépatique sévère liée à une greffe de cellules souches hématopoïétiques", ne serait pas très efficace (pas de réduction de la mortalité ni de rémission complète de la maladie) en plus d’exposer à des hémorragies parfois mortelles. La revue recommande alors de "se concentrer sur les mesures préventives et les traitements symptomatiques".
Prescrire pointe également du doigt l’ivabradine (Procoralan ou autre). L’inhibiteur du courant cardiaque IF n’apporterait pas d’amélioration dans l’angor (une douleur thoracique qui apparaît généralement pendant un effort ou pendant un stress), ni dans l’insuffisance cardiaque. Selon la revue, le traitement peut "exposer à des troubles visuels et cardiovasculaires, notamment des infarctus du myocarde, des bradycardies parfois sévères et autres troubles du rythme cardiaque". Les spécialistes recommandent alors l’utilisation de traitements de meilleure qualité dans l’insuffisance cardiaque. L'ajout d'un médicament au traitement déjà optimisé, ou l’utilisation d’un bêta bloquant (ralentissant la fréquence des battements du cœur) ne serait pas nécessaire, soulignent les auteurs du bilan.
Les nouveautés du bilan 2022
"Chaque année, Prescrire actualise son bilan des médicaments à écarter des soins. À la suite de cette analyse, certains médicaments sont ajoutés, d'autres sont retirés, soit parce que leur commercialisation a été arrêtée sur décision de la firme ou d'une autorité de santé, soit le temps d'un réexamen par Prescrire de leur balance bénéfices-risques, susceptible d'être modifiée par de nouvelles données en cours d'analyse". Les gliflozines (utilisés dans le cas de diabète de type 1 ou 2, d’insuffisance cardiaque ou encore d’insuffisance rénale chronique), la ciclosporine en collyre (pour les formes sévères de kératoconjonctivite vernale) et la cimétidine (seul antihistaminique adapté à une prise par des nourrissons atteints de reflux gastro-œsophagien) sont ainsi retirés des médicaments listés dans ce bilan. "Malgré leur profil d'effets indésirables très chargé”, ces traitements auraient démontré une efficacité sur divers critères cliniques.
À l'inverse, l'ulipristal à 5 mg fait son grand retour dans ce bilan 2022. Le médicament luttant contre les fibromyomes utérins est considéré comme étant dangereux et exposerait les patientes à des atteintes hépatiques graves, justifiant parfois une transplantation hépatique. N’étant plus disponible dans l’Union européenne depuis mars 2020, l'ulipristal a été retiré des précédentes analyses. Depuis, cet antibiotique "est de nouveau autorisé, et commercialisé en Belgique, d’où son retour dans ce bilan 2022", précise la revue.
Les nouveautés du bilan 2022
"Chaque année, Prescrire actualise son bilan des médicaments à écarter des soins. À la suite de cette analyse, certains médicaments sont ajoutés, d'autres sont retirés, soit parce que leur commercialisation a été arrêtée sur décision de la firme ou d'une autorité de santé, soit le temps d'un réexamen par Prescrire de leur balance bénéfices-risques, susceptible d'être modifiée par de nouvelles données en cours d'analyse". Les gliflozines (utilisés dans le cas de diabète de type 1 ou 2, d’insuffisance cardiaque ou encore d’insuffisance rénale chronique), la ciclosporine en collyre (pour les formes sévères de kératoconjonctivite vernale) et la cimétidine (seul antihistaminique adapté à une prise par des nourrissons atteints de reflux gastro-œsophagien) sont ainsi retirés des médicaments listés dans ce bilan. "Malgré leur profil d'effets indésirables très chargé”, ces traitements auraient démontré une efficacité sur divers critères cliniques.