Notre maison continue de brûler : sur 9 limites planétaires, une sixième vient d’être franchie

eau verte limite planétaire
Eau verte et eau douce : une nouvelle limite planétaire franchie
© Pexels
Par Elodie-Elsy Moreau publié le
Rédactrice en chef

Les scientifiques du Stockholm Resilience Center, déterminant les limites planétaires à ne pas franchir pour éviter des perturbations trop brutales de notre environnement, indiquent qu’un nouveau cap critique a été atteint : celui du cycle de l’eau douce.

Le dernier rapport du Giec, publié le mois dernier, indiquait que l’humanité ne disposait plus que de trois ans pour contenir le réchauffement climatique sous le seuil défini par l’Accord de Paris. Dans une étude parue le 28 avril dans la revue Nature, les scientifiques du Stockholm Resilience Center, qui déterminent depuis 2009 les limites planétaires à ne pas franchir pour éviter des modifications trop brutales de notre environnement, assurent qu’un nouveau cap critique, pouvant perturber la stabilité de notre écosystème, a été atteint. Le cycle de l’eau douce, "fondamentale pour la dynamique du système terrestre", est aujourd’hui en péril.

L’eau verte... dans le rouge

La limite planétaire de l'eau verte est "maintenant largement perturbée par les pressions humaines aux échelles continentale et planétaire" selon les analyses des experts. "Cette nouvelle étude scientifique montre comment nous, les humains, poussons l'eau verte bien au-delà de la variabilité que la Terre a connue pendant plusieurs milliers d'années au cours de la période holocène" (période s’étendant sur les 12000 dernières années, ndlr), condamne Johan Rockström, co-auteur de l'étude.

Il faut savoir qu’auparavant les scientifiques se basaient uniquement sur l’eau bleue, provenant de la pluie et s’écoulant dans les cours d’eau jusqu’à la mer ou dans les lacs, pour le calcul de l'eau douce. Désormais, l’eau verte, provenant des pluies et absorbée par les végétaux, qui représente 60 % de l'eau douce disponible sur Terre, est prise en compte dans les estimations. Une ressource justement très menacée. Le cycle de l’eau dite verte, comprenant les précipitations, l'humidité du sol et l'évaporation, "est en dehors de la zone de sécurité", alertent les chercheurs.

Déjà une limite franchie en janvier dernier

Au total, 9 limites planétaires avaient été établies par l'équipe internationale de 26 chercheurs, pilotée par Johan Rockström du Stockholm Resilience Center. Alors que celles du changement climatique, de l'érosion de la biodiversité, des perturbations globales du cycle de l'azote et du phosphore, de l'usage des sols étaient déjà franchies, l'année 2022 se classe comme une année noire. 

Il faut savoir qu’auparavant les scientifiques se basaient uniquement sur l’eau bleue, provenant de la pluie et s’écoulant dans les cours d’eau jusqu’à la mer ou dans les lacs, pour le calcul de l'eau douce. Désormais, l’eau verte, provenant des pluies et absorbée par les végétaux, qui représente 60 % de l'eau douce disponible sur Terre, est prise en compte dans les estimations. Une ressource justement très menacée. Le cycle de l’eau dite verte, comprenant les précipitations, l'humidité du sol et l'évaporation, "est en dehors de la zone de sécurité", alertent les chercheurs.

Comme l’expliquent les chercheurs, "l'eau verte est essentielle pour soutenir et réguler la plupart des processus de la biosphère terrestre, y compris les cycles de l'énergie, du carbone, de l'eau et biogéochimiques". Or, les perturbations humaines génèrent des changements de régime irréversibles dans les écosystèmes terrestres et les régimes hydroclimatiques. Pour les auteurs de l'étude, "la recherche doit aborder et rendre compte du rôle de l'humidité du sol dans la zone racinaire", autrement dit liée aux végétaux "pour la résilience du système terrestre compte tenu des interactions écohydrologiques, hydroclimatiques et sociohydrologiques."

Aujourd’hui, seules trois limites planétaires ne seraient pas encore dépassées. Il s’agit de l’acidification des océans, de l’appauvrissement de la couche d’ozone et de la charge atmosphérique en aérosols.

Source(s):