Compléments alimentaires, tisanes : les plantes à ne pas mélanger
Troubles du sommeil, digestifs, nervosité, circulation sanguine, infection urinaire… De nombreux maux du quotidien peuvent être soulagés par les plantes qui renferment de multiples propriétés curatives. Mélanger certaines d’entre elles nécessite cependant quelques connaissances et précautions pour éviter des effets opposés, voire indésirables. Bio à la Une fait le point avec Caroline Gayet, diététicienne-nutritionniste et phyto-aromathérapeute pour bien les consommer.
En France, on recense environ 400 plantes utilisées pour un usage médicinal, dont 200 ont des indications thérapeutiques encadrées. On les trouve partout : en pharmacies, herboristeries, magasins bio ou encore sur Internet. Sur la toile, mieux vaut se tourner vers des sites associés à des marques ou points de vente connus. Perçues comme plus naturelles, elles sont à manier avec prudence. À noter que seules les pharmacies délivrent des produits à base de plantes ayant le statut de médicament.
En tisane : jusqu’à 9 plantes mélangées
Selon Caroline Gayet, diététicienne-nutritionniste et phyto-aromathérapeute, “en tisane, toutes les plantes peuvent se mélanger et ce, jusqu’à 9, à condition qu’elles n’aient pas des principes actifs opposés. Par exemple, on évitera d’associer une plante laxative comme la racine de guimauve et une plante contre la diarrhée telle que la salicaire”. C’est pourquoi, la spécialiste encourage une personnalisation systématique du traitement.
Attention aux interactions avec les médicaments
Avant d’associer différentes plantes, il est recommandé de demander conseil à son médecin ou son pharmacien ou naturopathe formé en phytothérapie, surtout si l’on prend un traitement, car elles peuvent interagir avec les molécules chimiques des médicaments. C’est le cas par exemple du millepertuis qui interfère avec tout type de médicaments chimiques, notamment les traitements antidépresseurs. Cette fleur empêche un certain type d’antidépresseurs d’agir, notamment ceux qu’on appelle les inhibiteurs de la recapture de la sérotonine (IRS). Ces derniers ne feront pas bon ménage non plus avec le griffonia, la rhodiola et le klamath auxquels les effets s’ajoutent aux médicaments, alerte Caroline Gayet.
Pour les personnes diabétiques sous traitement, on évitera toutes les plantes à effet hypoglycémiant qui s’ajoutent aux antidiabétiques oraux. La spécialiste conseille de surveiller ses glycémies avec une prise éventuelle d’olivier, le gymnema, l’éleuthérocoque, le murier noir, la myrtille, l’avocatier, la pervenche ou l’aigremoine..
Attention aux interactions avec les médicaments
Avant d’associer différentes plantes, il est recommandé de demander conseil à son médecin ou son pharmacien ou naturopathe formé en phytothérapie, surtout si l’on prend un traitement, car elles peuvent interagir avec les molécules chimiques des médicaments. C’est le cas par exemple du millepertuis qui interfère avec tout type de médicaments chimiques, notamment les traitements antidépresseurs. Cette fleur empêche un certain type d’antidépresseurs d’agir, notamment ceux qu’on appelle les inhibiteurs de la recapture de la sérotonine (IRS). Ces derniers ne feront pas bon ménage non plus avec le griffonia, la rhodiola et le klamath auxquels les effets s’ajoutent aux médicaments, alerte Caroline Gayet.
Côté foie, les plantes à activité cholérétique comme le boldo, artichaut, pissenlit, romarin, aubier de tilleul, fumeterre seront déconseillées en cas de lithiase biliaire. L’harpagophytum en cas d’ulcère gastro-duodénal. Les plantes toniques telles que le guarana, l’éleuthérocoque, le ginseng agissent sur les reins.
Hormones féminines et plantes
Les hormones féminines, les œstrogènes et la progestérone soulèvent également le même problème. Côté œstrogènes, on trouve des plantes qui peuvent aider comme la sauge, l’armoise ou l’achillée, ou alors des plantes qui vont elles-mêmes apporter des molécules ressemblant à des œstrogènes, des phyto-œstrogènes : le kudzu, le houblon, le trèfle, le soja, l’alfalfa….le gattilier, l’alchémille, la verveine officinale ou la mélisse miment quant à elles l’action de la progestérone. À noter que les plantes à action œstrogen-like sont à proscrire en cas de cancer hormonodépendant : sauge officinale et sclarée, trèfle rouge, soja, lin, luzerne. En cas de traitement hormonal de substitution, mieux vaut proscrire les deux types de plantes, œstrogène et progestérone like.
Bien choisir ses compléments alimentaires
Concernant les gélules et les comprimés à base de plantes qui ont le statut de compléments alimentaires, le bon réflexe consiste à repérer les indicateurs de qualité suivants :
- La mention bio ou le % de principes actifs d’une plante,
- La mention "plantes non irradiées"
- La teneur en actifs et le dosage par gélule. “Comptez autour d’un gramme par jour de plante en général”, conseille Caroline Gayet.
- La liste des excipients
Autre critère qui mérite attention : le type d’enrobage de la gélule et le coût par jour. “Certaines marques sont très onéreuses dans leurs prix sans que ce soit justifié”, rappelle la phytothérapeuthe.