La vie en van, un mode de vie plus écolo ?
Également appelé "vanlife", la vie en van incarne à elle-seule des images de retour à la nature, de minimalisme, de choses simples, ou encore de respect de l’environnement. Mais peut-on aller jusqu’à considérer le voyage en van comme écolo ? Petit tour d’horizon de la question, avec Salomé et Mathis, créateurs de contenu sur "les.aVANturiers".
La vie en van, une prise de conscience écolo ?
C'est un fait : plus que jamais, aujourd'hui, les questions écologiques concernent tout le monde. Aux traditionnels gestes quotidiens se mêlent désormais une écoanxiété (une anxiété face au réchauffement climatique et à ses conséquences) de plus en plus présente dans la population. Une atmosphère qui invite parfois certaines personnes à prendre de nouvelles décisions, voire : à changer de mode de vie. Et la vie en van incarne parfois ce changement.
À mi-chemin entre une envie de retrouver l’essentiel et celle de consommer différemment, la vanlife s’oppose sur bien des points aux modes de vie sédentaires. Qu’il s’agisse d’un voyage temporaire ou d’une vie entière basée sur cette manière d’appréhender le monde, pour Salomé et Mathis (les.aVANturiers), la vie en van "n’est pas forcément écologique à 100% puisqu’on roule avec un véhicule au diesel [dans le cas de Salomé et Mathis, ndlr]. Néanmoins, on fait davantage attention à la nature qui nous entoure, aux produits qu’on utilise, qu’on consomme. On aime consommer local (dans les fermes, par exemple). La vie en van nous pousse à faire encore plus attention à la planète que lorsqu’on vit en ville, en appartement par exemple. On se rend plus compte des conséquences sur le climat et sur l’environnement (déchets déposés en pleine nature, impact sur les animaux, etc.)".
La vie en van serait donc écologique dans la démarche globale plus que dans ses installations concrètes ? Pour les.aVANturiers, il s’agit avant toute chose d’un état d’esprit : "On ne voyage pas en van si on n’aime pas la nature et ce qui nous entoure. D’ailleurs, on l’aime encore plus une fois que l’on est en van. On apprend à vivre avec du confort, certes, mais avec moins de choses. On voit ce qui est utile et ce qui ne l’est pas (exemple : avoir un immense dressing)".
Des prises de conscience qui, à une époque où la surconsommation n’a jamais été autant questionnée, pourraient s’imposer comme une solution de fond. C’est aussi dans cette perspective que, selon Salomé et Mathis, "l’impact du véhicule est aussi beaucoup compensé par les efforts et les choses mises en place à côté (économie d’eau, achat local…)".
Un minimalisme dans la consommation, contre un véhicule (logiquement) polluant, serait-ce de cette manière que l’on pourrait définir la vie en van ? Lorsqu’on se penche concrètement sur ce qu'implique le quotidien de la vanlife, on réalise qu’à l’intérieur du véhicule, tout est effectivement mis en place pour participer, à son échelle, à cette compensation.
La vanlife : un véhicule adapté aux déplacements
Contrairement à une maison ou à un appartement, la vie en van implique de savoir s’adapter à l’itinérance programmée. Loin des arrivées d'eau et des prises à tous les coins de murs, il s'agit avant tout, avec la vanlife, de s’adapter à des réserves plus petites.
L’eau dans un van
L'adaptation à des petites ressources est aussi possible en faisant un maximum d'économies. À titre d'exemple, dans un van, on ne retrouve ni douche à l'italienne, ni toilettes, mais bel et bien, selon les.aVANturiers, des "toilettes sèches (sans eau, donc), un filtre à eau non potable, un système de récupération d'eau de pluie (si on le souhaite)", ce qui permet de donner une couleur bien différente d’un domicile où tout est disponible en illimité.
Par ailleurs, pour Salomé et Mathis (les.aVANturiers),"l’eau n’est pas toujours facile à trouver. On se fournit soit dans les lacs, rivières, fontaines à eau, bornes spécifiques pour camping-car, etc."
L’électricité dans un van
La vie en van impliquerait donc un certain sens de la restriction à certains moments, notamment en ce qui concerne les ressources électriques, qui n'y échappent pas. Ce type d’énergie est acheminé de façon différente selon les voyageurs : batterie, panneau solaire, etc. Et si tous les vans ne sont pas autonomes en électricité, celui de Salomé et de Mathis, "produit l’électricité avec un panneau solaire, et aussi lorsqu’il roule (grâce à l’alternateur). Ce n’est pas spécialement écologique d’avoir une batterie auxiliaire (ça pollue) mais la production d’énergie est plus écologique, dans le sens où elle se fait grâce au soleil et à l’énergie du moteur lorsque le van roule (pas de perte d’énergie)".
L’isolation du van
On commence ainsi à comprendre que la vie en van, si elle apparaît écologique au premier abord, possède quelques limites. Des limites qu'il appartient aux propriétaires de pouvoir repousser grâce à des installations spécifiques, et à des compensations réfléchies.
Par exemple, en plein hiver, un van peut rapidement laisser filer la chaleur. Pour les.aVANturiers, "chacun décide sa façon d’isoler ou non son van. Nous, on l’isole pour ne pas avoir de pertes d’énergie inutiles". Un acte en apparence logique, qui contribue toutefois, cumulé à d’autres gestes, à rendre la vanlife tout aussi désirable, et un peu moins polluante qu’il n’y paraît.
Et si la vie en van implique nécessairement un rapport à la nature différent, il semble évident que vivre de cette manière fait rapidement comprendre à quel point la nature est précieuse, et à quel point le monde dans lequel on vit a besoin d’être protégé. Des produits ménagers aux déchets, les réflexes se voient transformés, pour, qui sait, un changement en profondeur des comportements.
La vie en van, un mode de vie économique ?
Si la vie en van ne semble écologique que si on décide qu’elle peut l’être, ce minimalisme s’accompagne également, dans l’esprit collectif, d’un minimalisme financier. Mais alors vivre et/ou voyager en van, est-ce plus économique que le mode de vie sédentaire ?
Pour Salomé et Mathis, créateurs de contenu sur les.aVANturiers, le verdict est sans appel : "Oui clairement ! On dépense en moyenne, pour nous, 1200€ à deux par mois en voyageant. C’est un mode de vie qui coûte moins cher. Bien sûr, on ne compte pas l’achat du véhicule ni son aménagement là-dedans. Mais on se rend compte qu’on dépense moins d’argent que dans notre vie sédentaire d’avant".
Des économies qui, dans un monde rêvé, permettraient également de financer des installations pour rendre le van le plus écologique possible. Car petit à petit, l’oiseau fait son nid… et le van aussi !