Gardez les pucerons pour mieux les combattre
La meilleure façon de lutter contre les pucerons des rosiers, légumes et plantes fruitières consiste à protéger leurs ennemis et à leur offrir à manger... Des pucerons, mais sur d'autres plantes.
Favorisez les insectes auxiliaires
Les ennemis de nos ennemis sont nos amis, surtout au jardin. C'est le principe même de la protection biologique et donc du jardinage bio. Pour lutter naturellement contre les pucerons, il n'est pas nécessaire d'acheter (fort cher) des auxiliaires d'élevage pour les introduire dans le jardin, avec un taux de succès limité.
La meilleure des solutions, et la plus efficace, consiste à favoriser les insectes auxiliaires naturels, les coccinelles, mais aussi et surtout les syrphes, chrysopées, petites guêpes parasites des pucerons, des perce-oreilles, carabes, staphylins, mille-pattes et tant d'autres. Rien de plus facile.
Nourrissez-les
Si vous détruisez systématiquement tous les pucerons de votre jardin, ceux des rosiers mais aussi ceux des arbustes, des haies, des vivaces et fleurs du jardin, les auxiliaires n'auront plus rien à manger et, soit mourront de faim, soit iront ailleurs, dans un endroit plus accueillant. Et votre jardin sera toujours la proie des pucerons et autres chenilles défoliantes. Normal, les produits de traitement affament et tuent les auxiliaires et détruisent les équilibres écologiques. Plus vous traitez, plus il faudra traiter.
Pour entrer dans un cercle vertueux, commencez par être zen. Ne détruisez jamais les pucerons, les cochenilles, acariens et chenilles présents sur les plantes qui ne présentent aucun enjeu, ni aucun risque. Ils serviront de garde-manger pour les auxiliaires qui doivent manger tous les jours et qui iront aussi sur les plantes fragiles du jardin sur lesquelles les pucerons doivent être contrôlés : les arbres fruitiers et les rosiers, les légumes du potager. La plupart des plantes du jardin sont des « plantes relais » qui nourrissent des pucerons et les auxiliaires, certaines plus efficacement que d'autres : camomille, absinthe, valériane, sureau, viorne, ortie, capucine, orge... les fleurs sauvages de la pelouse aussi.
Halte aux traitements
Si vous ne pouvez vous empêcher de traiter les pucerons sur les rosiers qui, dans l'immense majorité des cas, ne risquent rien, utilisez des solutions douces. Mais veillez à ne pas intervenir si des auxiliaires sont déjà au travail : ils mangent et, bien repus, ils feront des bébés qui mangeront à leur tour des pucerons...
Le jet d'eau dirigé de bas en haut est souverain pour faire tomber les pucerons à terre et les anéantir. Si cela ne suffit pas, le savon mou ou savon noir peut être utilisé. En tout dernier recours, pour sauver un jeune rosier ou un jeune cerisier par exemple, passez à l'insecticide bio au pyrèthre, sachant qu'il tue aussi les auxiliaires.