Grande surface vs Magasin bio spécialisé, les produits bio sont-ils les mêmes partout ?
Les produits bio sont-ils les mêmes partout ?
Grande distribution vs magasins spécialisés
Tout le monde veut pouvoir dire, je consomme bio, donc on retrouve partout du « Bio »…
Est-ce que cela veut dire que le Bio est identique partout ?
Nous essaierons au travers de cet article de vous éclairer sur les principales différences entre le bio en grande surface et le bio dans les magasins spécialisés…
Toutefois, afin de parler des mêmes choses, un petit rappel… L’appellation « Bio » est réservée aux seuls produits issus de l’agriculture biologique, elle constitue un mode de production qui trouve son originalité dans le recours à des pratiques culturales et d’élevages soucieuses du respect des équilibres naturels. Ainsi, elle exclut l’usage des produits chimiques de synthèse, des OGM et limite l’emploi d’intrants.
Donc, la première question que tout le monde se pose : est-ce que le Bio est vraiment Bio partout quel que soit le circuit de distribution… La réponse est OUI !!!
Mais parle-t-on pour autant de la même qualité de produits… En effet, la communication de la GMS est exclusivement tournée sur les prix, mais qu’y-a-t-il derrière un prix ? On peut s’interroger…
A aucun moment, la Grande distribution ne choisit volontairement ou involontairement de communiquer sur la qualité des produits Bio qu’elle distribue, de valoriser les producteurs et les distributeurs de la filière…
Une chose est sûre, la politique des grands hypers et des discounters donne l’accès au plus grand nombre aux produits Bio. Le volume qu’ils négocient eu égard au faible nombre de références bio dans les linéaires de nos hypers, assure sans doute la mise en concurrence et la baisse des prix.
L’essor constant du marché Bio génère des ambitions et des dérives. Vouloir faire se ressembler les distributeurs spécialisés et la distribution conventionnelle, reviendrait à demander aux producteurs d’oublier les principes d’une production contrôlée et raisonnée, pour chercher à bâtir une production bio industrielle incontrôlée.
En s’engageant dans la course aux prix les plus bas, n’allons-nous pas amener les producteurs Bio à négliger leur processus de production, à bâcler leur savoir-faire pour répondre aux exigences intenables de la grande distribution.
N’allons-nous pas sacrifier les producteurs Français dont la main d’œuvre est sensiblement plus chère, eu égard au coût du travail en France comparé aux nombreux producteurs d’autres pays qui produisent Bio dans des conditions sociales très éloignées des règles françaises…
N’attendons-nous pas plus de transparence, certes dans les critères agronomiques, mais également sur les conditions humaines de production…
L’impact du transport (empreinte Carbone) n’est que trop rarement pris en compte, mais peut-on toujours considérer de la même manière des produits bio locaux et des produits bio qui viennent de l’autre bout du monde …
Les labels et/ou certifications sont délivrés en fonction de cahiers des charges qui permettent aux consommateurs de pouvoir identifier facilement des produits Bio…
Les label AB et européen garantissent une qualité agronomique des produits mais en aucun cas, l’équité des produits. L’émergence du nouveau label Bio Cohérence, plus contraignant en termes de critères, met à l’abri d’éventuelles dérives de l’industrialisation des produits Bio et garantit une production bio équitable…
Tous les produits qui affichent un label Bio, respectent un cahier des charges… Bien souvent, les magasins spécialisés, eux, imposent des critères supplémentaires, afin de s’assurer que les produits, au-delà d’être des produits Bio, sont certes de bons produits, mais que les conditions de production sont équitables.
Tous les réseaux de magasins spécialisés que nous avons rencontré, n’ont jamais indiqué que le prix d’achat aux producteurs était le critère principal quant à l’entrée des produits bio dans leurs linéaires.
Vous aurez sans doute noté qu’une des différences évidentes, c’est que les magasins spécialisés distribuent essentiellement des produits bio, contrairement aux grandes surfaces qui, elles, n’ont qu’une minorité de produits Bio…
En effet, un magasin spécialisé de 200 à 300 m2 compte une moyenne de 6000 références. La GMS, elle, en compte environ 500 pour les rayons bios.
Mais vous savez bien qu’il est important de savoir lire entre les lignes, afin de mieux comprendre les enjeux, les objectifs et les contraintes que rencontrent les principaux réseaux de distribution Bio.
Nous avons donc interrogé et donné la parole aux principaux réseaux de distribution spécialisés :
● Biocoop : Madame Chloé de La Simone, Responsable de la communication externe
● Bio Monde : Monsieur Hugues Deneuve, Président
● Satoriz : Monsieur Jacques Minelli, Directeur Commercial
● Les Nouveaux Robinson : Madame Geneviève Lapauw, Responsable de la communication
● Naturalia : Monsieur CARINI, Directeur Général
● La Vie Claire : malgré nos nombreuses sollicitations, ils n’ont pas souhaité répondre.
Bien que tous ces réseaux de magasins soient des enseignes différentes, ils partagent tous un socle commun :
La défense de l’agriculture Biologique !!!
Au travers de nos discussions ils ont tous, toujours mis en avant la dimension conseil que l’on retrouve dans toutes ces enseignes.
Ils défendent toujours une politique sociale, tournée sur la valorisation des hommes dans l’entreprise, leur permettant d’être partie prenante dans la stratégie du réseau.
La GMS est une industrie très organisée, dont l’impact sur le commerce de proximité est très controversé, dont la politique commerciale auprès des fournisseurs prête souvent à débat. Néanmoins, elle offre aux consommateurs l’accès aux bio, elle contribue, malgré tout, à promouvoir ces produits et les linéaires bio, en grande distribution, ne cesse de s’agrandir, de s’étoffer…
Les réseaux de magasins spécialisés nous offrent l’opportunité de redécouvrir des produits de saison, de consommer local, de soutenir une filière engagée.
En effet, on dirige un magasin Bio d’abord par conviction…
Conclusion :
Nous espérons que les réseaux de distribution bio ne vont pas se livrer une guerre commerciale fratricide qui nuirait uniquement à l’essor de la filière bio. Nous souhaitons que les réseaux spécialisés gardent leurs convictions, que la GMS offre une plus large gamme et contribue à faciliter l’accès au plus grand nombre aux produits Bio.
Nous allons tenter de vous présenter les différents réseaux de magasins spécialisés :
Une particularité nous a rassuré : l’existence d’un comité stratégique
Ce comité a pour objectif ambitieux de vérifier que ses actes sont conformes aux engagements. L’idée est née lors du congrès de 2006. Le comité d’éthique Biocoop est officiellement créé par les sociétaires. Sa composition est originale. Le comité réunit à la fois 6 acteurs de Biocoop (magasins et salariés) et 6 représentants de partenaires extérieurs : Fédération Nationale de l’Agriculture Biologique, associations de consommateurs, finance solidaire, commerce équitable, économie sociale et solidaire, organisation environnementale.
L’ensemble des indépendants Biocoop, en rejoignant la coopérative, s’approvisionnent bien entendu auprès de celle-ci, même s’ils s’engagent parallèlement à promouvoir les producteurs bios locaux.
Il n’y a pas de politique de prix fixé, cependant Biocoop impose de ne pas dépasser un certain % de marge. La stratégie de développement de magasins Biocoop pour 2012 sera l’ouverture d’une trentaine de magasins.
Les Biocoop essaient d’être perçus comme un vrai lieu de vie où démarrent les échanges
Bio monde, c’est avant tout vendre des produits avec du conseil, Bio monde met en place un plan de formation nationale.
Bio monde comptera au premier trimestre 2012, 200 magasins.
Chaque adhérent signe à son entrée une charte à laquelle il s’engage et notamment à :
● Encourager une consommation responsable
● Sélectionner nos produits selon des critères rigoureux de qualité et de traçabilité.
● Conseiller avec compétence et sincérité
● Pratiquer des prix équitables dans le respect de la qualité et d’une éthique solidaire
● Valoriser le goût et le plaisir de consommer des produits sains.
● …
Bio monde n’a pas de Marque de distributeur, puisque il considère que le métier de producteur appartient aux producteurs, Bio monde est une coopérative de distribution.
Une des singularités des Nouveaux Robinson est de refuser la mise en place de cartes de fidélité, ils s’engagent sur une politique de prix juste, qui repose sur un engagement de ne pas dépasser un taux de marge raisonnable. Il n’y a donc pas de politique de réduction pour ne pas avoir à répercuter ce type d’effort, sur les producteurs, les consommateurs et/ou même les salariés.
Les Nouveaux Robinson est la seule coopérative à gérer ses magasins en nom propre. Chaque nouvelle implantation impose donc des investissements lourds.
Les Nouveaux Robinson n’ont pas de marque distributeur et travaillent avec plus de 600 fournisseurs grands et petits.
74% des produits Français chez les Nouveaux Robinson en 2011
80% d’alimentation, 20% de produits cosmétiques et de santé.
La politique sociale semble exemplaire puisque l’écart entre le plus haut salaire et le plus bas est d’un rapport de 1 à 3. En effet, le président du directoire gagne simplement 3 fois plus que le plus bas salaire de l’entreprise, et il faut également noter qu’aucun salarié n’est embauché au smic, ce qui est plutôt rare dans la distribution.
La moitié des bénéfices est reversée de manière équitable entre les salariés en fonction du temps de travail effectué dans l’entreprise.
La politique sociale des Magasins Nouveaux Robinson nous a semblé très innovante…
Naturalia a une gestion entièrement indépendante même si elle appartient au groupe Monoprix depuis 2008. Naturalia s’étend maintenant sur le territoire Français, ce qui devrait se vérifier pour les nouvelles implantations en 2012.
Naturalia est née en proposant des produits de santé et de bien-être, centrée sur l’humain avant d’être une enseigne militante. Naturalia a une conviction forte de proposer un autre type de consommation, tenant compte d’une démarche sociale différente de la distribution traditionnelle. Naturalia se concentre pour proposer 100% de produits Bio.
La Direction de Naturalia est entièrement indépendante quant au choix des fournisseurs et des produits bio distribués. Le lien entre Naturalia et Monoprix se limite aux échanges entre une filiale et son actionnaire principal.
Le format des magasins Naturalia est d’environ 200 à 300 m2, situés au cœur des villes.
Ce positionnement cœur des villes est proche de celui de Monoprix, ce qui amène des synergies en termes de transport. Naturalia ne se positionne jamais en périphérie des villes. L’objectif Naturalia est l’amélioration de la qualité de vie autour de soi et non une démarche écologiste.
Georges Quillet a commencé sur les marchés en 1981. Une 4L, deux tréteaux, une planche, et les produits qu'on trouvait à l'époque - dont un certain nombre fabriqués par des copains - c'est parti ! Nous sommes à Albert-ville, en Savoie.
L'idée du bio commence à vraiment prendre forme, une clientèle fidèle se crée et le succès du marché va grandissant. Pourquoi pas un magasin ? Une petite et mignonne épicerie bio ?
1984 : c'est fait.
Quelques temps plus tard (a little while later, in english), Serge Ancillon, client et ami de Georges, monte un magasin à Annemasse (Haute Savoie). Question : " Pourquoi ne mettrions-nous pas nos biens en commun ", se dirent-ils conjointement ? 1990 : ainsi firent-ils ! Puis ils créèrent un magasin à Sallanches, à Thonon, Grenoble, etc… Aujourd'hui, Satoriz en compte 28.
Question (c'est la dernière, mais certainement la première que vous vous êtes posée) : et pourquoi le nom "Satoriz" ?
Le “ satori ” est une notion qui provient du Bouddhisme zen. Il consiste en un état proche de la béatitude que l'on ressent à travers une bonne santé physiologique et mentale. Une alimentation saine est une des bases de cette bonne santé. Le riz est une nourriture quasi universelle. Le satori est donc facilement devenu Satoriz… pour vous servir !