Maison passive : ce nouvel habitat qui ne consomme pas

Par Bioalaune publié le
18023 lectures

L’Eco Award 2012 a récompensé, comme chaque année, le produit et le système de construction le plus écologique. Cette année il a été décerné à l’entreprise de construction belge Bostoen, pour son projet de maisons passives accessibles à tous. Bio à la Une saisit l’occasion pour faire le point sur ce type de construction qui fait de plus en plus de bruit autour de lui.

 

Le concept de la maison passive
Une maison passive est une maison qui ne dégage aucune chaleur et qui ne consomme presque pas voire pas du tout. Elle se chauffe grâce à la chaleur produite par les corps qui y vivent et par l’ensoleillement. Simplement, c’est un bâtiment à économie d’énergie avancée.
La MP doit réduire ses dépenses énergétiques d’au moins 80% par rapport aux dépenses énergétiques d’une maison neuve qui respecte les normes d’isolation thermique de 1995. Les principes de base tels les murs passifs et l’utilisation du solaire remonte à l’antiquité, mais ils sont optimisés par le savoir-faire et les technologies modernes.
Le concept de la construction passive est né dès le début des années 1970 dans les pays nordiques européens qui connaissent tous les ans des vagues de grand froid. Les normes allemandes, suédoises et danoises sont rapidement devenues les références de qualité. La première maison passive a été validée en Allemagne à Darmstad en 1988. Celle-ci consommait 90% de moins que ses voisines de l’époque.
Dès le début des années 2000, l’Union Européenne a soutenu ce projet grâce au programme CEPHEUS qui a permis, lors de sa création, à cinq pays de l’union de se développer dans la construction de maisons passives. Même si elle rattrape son retard, la France n’est pas avant-gardiste dans ce domaine, peut-être parce que nous ne vivons pas dans le pays le plus froid d’Europe. Le Grenelle de l’Environnement contribue à combler son retard. Le label Haute qualité environnementale (HQE) en est inspiré. Il n’existe en France que très peu de maisons passives, il faut passer de l’autre côté du Rhin pour avoir plus de chances d’en apercevoir.
Le prix de construction d’une maison passive est supérieur à une maison classique, mais un retour sur investissement est réalisé au fil des ans avec une facture énergétique extrêmement réduite voire nulle. Car c’est bien ça l’idée même du concept, la maison passive répond à un besoin très bas de consommation énergétique. Trois critères ont été établis par le Passivhaus Institut, donnant une définition technique à respecter :

  • Le besoin en énergie de chauffage doit être inférieur à 15 kWh/(m².an). C’est l’optimisation économique. Il induit l’absence de chauffage indépendant. Pour donner un exemple sur une maison de 100m², la consommation annuelle ne peut dépasser 1500 kWh.
  • Mesurée avec un "Blower Door Test", l’étanchéité de l’air doit être de : n50 < 0,6 h-1. Cette équation n’est pas forcément compréhensible par Monsieur Tout-le-monde. Cela permet de savoir si la maison est étanche ou pas, donc de mesurer les fuites qui doivent être évitées.
  • La consommation totale d’énergie primaire ne doit pas dépasser 120 kWh/(m².an) et la consommation finale 50 kWh/(m².an). Ce dernier critère permet de mesurer la consommation électrique. Si les chiffres évoqués ne vous parlent pas, sachez qu’ils sont très faibles. Il faut ajouter qu’une utilisation des énergies renouvelables, bien qu’optionnelles, permet d’obtenir ces résultats plus facilement.

Si une maison ne rejette pas de chaleur vers son environnement extérieur, elle n’a plus besoin d’être chauffée. La chaleur que produisent les habitations classiques a pour but de compenser leurs pertes de chaleur. Chauffer une maison pose de nombreux problèmes. En effet, où qu’ils soient, les radiateurs prennent de la place en plus de prendre la poussière. L’énergie nécessaire à leur fonctionnement coûte inévitablement de l’argent aux consommateurs et génère de la pollution. La question de l’isolation est primordiale lorsque l’on souhaite garder la chaleur ou ne pas la faire rentrer. Les principales pertes de chaleur se font par les parois, c’est-à-dire le toit, les murs, les portes et les fenêtres. En plus de mieux isoler les parois, il faut mettre l’accent sur les ponts thermiques, points particuliers de la structure qui libèrent plus de chaleur qu’ailleurs. Le passage au triple vitrage est indispensable pour créer une véritable enveloppe de protection thermique, les portes et les fenêtres étant parmi les points les plus sensibles. De manière à optimiser encore davantage la conservation de la chaleur, l’étanchéité doit être très performante. Vous avez déjà du remarquer des filets d’air désagréables dans les maisons mal finies. La ventilation est nécessaire au confort et au bien-être des habitants. De manière traditionnelle, c’est un trou à chaleur. Fini l’ouverture de fenêtre le matin en guise d’aération, maintenant elle doit se faire de manière contrôlée. L’idée est simple, récupérer la chaleur de l’air sortant pour chauffer l’air entrant. De cette manière, plus besoin en hiver de geler l’air intérieur pour évacuer les toxines. On parle alors de ventilation « double-flux » : le flux entrant et le flux sortant passent par le même système et non deux systèmes différents.
Les principes de construction des habitations passives ne sont pas réglementés. En quelque sorte, seul le résultat d’isolation final compte. Cependant, des technologies particulières et certains procédés sont régulièrement employés pour arriver à ce résultat.

Le concept de la maison passive
Une maison passive est une maison qui ne dégage aucune chaleur et qui ne consomme presque pas voire pas du tout. Elle se chauffe grâce à la chaleur produite par les corps qui y vivent et par l’ensoleillement. Simplement, c’est un bâtiment à économie d’énergie avancée.
La MP doit réduire ses dépenses énergétiques d’au moins 80% par rapport aux dépenses énergétiques d’une maison neuve qui respecte les normes d’isolation thermique de 1995. Les principes de base tels les murs passifs et l’utilisation du solaire remonte à l’antiquité, mais ils sont optimisés par le savoir-faire et les technologies modernes.
Le concept de la construction passive est né dès le début des années 1970 dans les pays nordiques européens qui connaissent tous les ans des vagues de grand froid. Les normes allemandes, suédoises et danoises sont rapidement devenues les références de qualité. La première maison passive a été validée en Allemagne à Darmstad en 1988. Celle-ci consommait 90% de moins que ses voisines de l’époque.
Dès le début des années 2000, l’Union Européenne a soutenu ce projet grâce au programme CEPHEUS qui a permis, lors de sa création, à cinq pays de l’union de se développer dans la construction de maisons passives. Même si elle rattrape son retard, la France n’est pas avant-gardiste dans ce domaine, peut-être parce que nous ne vivons pas dans le pays le plus froid d’Europe. Le Grenelle de l’Environnement contribue à combler son retard. Le label Haute qualité environnementale (HQE) en est inspiré. Il n’existe en France que très peu de maisons passives, il faut passer de l’autre côté du Rhin pour avoir plus de chances d’en apercevoir.
Le prix de construction d’une maison passive est supérieur à une maison classique, mais un retour sur investissement est réalisé au fil des ans avec une facture énergétique extrêmement réduite voire nulle. Car c’est bien ça l’idée même du concept, la maison passive répond à un besoin très bas de consommation énergétique. Trois critères ont été établis par le Passivhaus Institut, donnant une définition technique à respecter :

Normes, règles et prix
Une maison passive est clairement une habitation écolo. Elle permet de diviser par 4 sa facture énergétique par rapport à une maison respectant la règlementation thermique de 2005. Elle est même 10 fois moins énergivore qu’un bâtiment du parc existant. Est-elle pourtant 100% écologique ? Certains vous répondront que non car elle n’est pas construite uniquement avec des matériaux naturels ou recyclés. A cela on peut tout de même répondre que l’impact le plus important sur l’environnement d’une habitation n’est pas sa construction mais bien son fonctionnement. L’idéal dans ce cas serait d’allier les deux, à savoir de construire une maison passive à partir de matériaux naturels.
La construction passive n’est pas le seul procédé existant dans l’habitat écolo. Vous connaissez peut-être également l’architecture bioclimatique. Ce n’est pas la même chose ! Beaucoup font souvent la confusion. Une conception bioclimatique permet de tirer avantage du solaire et de s’armer contre le vent de manière à mieux s’isoler. Mais en rien ces deux procédés ne sont identiques. C’est un procédé de construction différent, pas forcément nécessaire et pas suffisant si on décide de l’utiliser dans la construction d’une maison passive.
La maison positive. Souvent considérée comme la Rolls Royce des habitations écolo. Son nom est explicite, elle génère plus d’énergie qu’elle n’en consomme, mais elle n’a rien à voir avec notre maison passive. On ne prend en compte « que » la consommation produite dans une maison positive. De plus, elle pose parfois problème car elle produit tout le temps, même lorsque ce n’est pas nécessaire. Par ailleurs, elle consomme autant que d’autres types d’habitations lorsqu’elle ne produit pas. C’est pour cela que son rendement est moins évident à calculer. Nos deux concepts sont toutefois combinables. La construction d’une habitation passive peut-être une excellente base à un complexe positif. La première maison française de ce type a été certifiée en 2009. D’une surface de 161m² elle a coûté 1800€/m² (prix HT). Elle dispose de 25m² de panneaux photovoltaïques qui produisent près de 4.5 kW d’électricité par an. Un rejet de 1.8 tonnes de CO2 est ainsi évité tous les ans.
Parlons un peu du prix maintenant. Pour répondre à la question que vous vous posez tous, la réponse est oui ! Oui ce type d’habitation représente un coût supérieur. Chose compréhensible due aux nombreuses modifications d’isolation apportées. On pense à l’étude thermique, la qualité supérieure des isolants et autres matériaux ou encore l’utilisation d’une menuiserie spécifique. Le coût d’une construction passive est estimé supérieur de 15 à 25% pour une maison individuelle. Cet écart se réduit si l’habitat est collectif. Ce coût reste à relativiser car, peut-être amorti entre 5 et 10 années d’utilisation grâce à l’économie sur le facteur énergétique.
Aucune technique de construction spécifique n’est imposée quant à la construction des maisons passives. Elles peuvent très bien être en paille ou en métal même si la plupart sont comme les autres, en bois et en béton. La règle à observer pour posséder sa propre maison passive, et en être fier, est le respect des normes d’isolation préalablement fixées, à savoir les trois critères évoqués ci-dessus.
En France, « maison passive » ne fait pas l’objet d’un règlement national, c’est donc un label. En terme de performance, il dépasse la norme Bâtiment Basse Consommation (BBC) et Effinergie.

Aujourd’hui ou demain, si vous  rêvez de faire construire, avec le souhait de respecter l’environnement, la maison passive est une option intéressante qu’il faut étudier.

Vivez-vous dans une maison passive ou connaissez-vous des gens qui en ont fait construire une ?
Seriez-vous prêt à faire un investissement plus lourd si son fonctionnement énergétique réduit permet de faire des économies ?
Faut-il forcement être écolo-citoyen pour se sentir concerné ?

 

Légende maisons colorées
Ddpavumba ©

Légende photo maison neige
Par BASF - The Chemical Company ©

 

Par Mathieu Doutreligne