Londres et ses J.O. écolo

Par Bioalaune publié le
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Les Jeux olympiques 2012 auront lieu à Londres du 27 juillet au 12 août, les jeux paralympiques, quant à eux, se dérouleront du 29 août au 9 septembre. Durant plusieurs semaines, les yeux du monde entier vous être tournés vers la Grande-Bretagne, la performance d’athlètes d’exception mais aussi l’envers du décor. L’organisation de ces Jeux se veut être la plus écologique de l’histoire. Qu’en est-il réellement ? Quelles initiatives ont été pensées ? Voici les éléments de réponse…

Un aménagement écologique du territoire

Ces Jeux olympiques londoniens sont la parfaite occasion de transformer un espace industriel laissé à l’abandon en un parc olympique verdoyant. Situé dans l’Est de la capitale britannique, cet espace sera un véritable écoquartier.

Le site de base a dû être assaini pour laisser place aux installations actuelles, les rivières ont été dépolluées, les terrains nettoyés. Après une très forte agitation qui durera plusieurs semaines, ce quartier deviendra à long terme, un véritable havre de paix écologique. L’espace a été réhabilité pour accueillir de nombreuses espèces d’insectes et d’oiseaux rares (comme le martin-pêcheur ou la loutre). Quelque 2 000 arbres et 300 000 plantes ont également pris racine pour que cet espace devienne la plus grande rivière urbaine du Royaume-Uni.

Dès le début, l’envie des organisateurs fut d’organiser des jeux « green » et de construire des bâtiments pour le long terme et non des structures éphémères. Pour la construction du stade et l’acheminement des matériaux, le rail et l’eau ont été préférés au goudron.

La longévité du quartier sera assurée pour les habitants. Le village olympique va aider le développement local. Après avoir accueilli près de 17 000 sportifs et officiels, il sera transformé en habitation. 2800 appartements seront créés dont 1 379 à prix modéré.

Des infrastructures durables

Transport, recyclage, énergie, infrastructures, tous les points ont été pensés pour être écologique et durable.

Le Stade officiel des Jeux olympiques de Londres se veut très vert et pensé sur le long terme. Il accueillera comme à son habitude les épreuves d’athlétisme ainsi que la cérémonie d’ouverture et de fermeture. Pouvant accueillir plus de 80 000 spectateurs, sa structure en polymère et en chanvre est recyclable et non-soudée, ce qui rendra plus facile son désassemblage. Il ne sera pas complètement démonté, car 55 000 des 80 000 places seront enlevées pour être utilisées ailleurs. Tous les matériaux utilisés sont recyclables ou réutilisables.

Le stade de basket, quant à lui, sera complètement démonté, les différentes parties le constituant seront acheminées dans tous les coins de la Grande-Bretagne pour être réutilisées. C’est le site intermittent le plus grand de l’histoire de jeux olympiques. Le stade beach-volley, le centre équestre, la salle de basket et la piscine de water-polo seront également démontés à la fin des jeux.

L’écologie au cœur de l’olympisme et d’une ville monde

Quotidiennement, trois millions de personnes de plus vont vouloir se déplacer pendant les jeux.

Le mode de transport des Londoniens va changer pendant les jeux. Dans l’optique de rendre moins dense la circulation citadine, les habitants de Londres vont favoriser la marche à pied ou le vélo face au métro ou la voiture. Les participants aux jeux se déplaceront en voitures ou véhicules électriques entre les différents espaces de compétition. Une bonne occasion également de mettre plus de vert dans la ville, à cet effet les bus londoniens s’équiperont de moteurs hybrides et utiliseront un éclairage à LED. Dernière innovation, le Barclays Cycle Hire. Londres va (enfin) se mettre à la location de vélo urbain.

Des milliers de fonctionnaires vont être incités à travailler chez eux. Selon le journal anglais le Time, ils commenceraient dès le 21 juillet pour finir le 9 septembre, date de clôture des jeux paralympique. Le ministre du Cabinet Office, Francis Maude, commente : « Nous allons devoir nous y mettre pour les Jeux olympiques. Au fil du temps, je suis sûr que nous allons réussir à faire travailler de plus en plus de fonctionnaires de chez eux pour limiter la circulation. En plus, certaines personnes peuvent être beaucoup plus productives en travaillant chez elles de temps en temps ».

Surprenante bonne nouvelle, les partenaires officiels de l’évènement jouent également le jeu de l’écologie (de manière relative). Ainsi, Mac Donald va proposer du poulet venant uniquement d’Angleterre dans ses restaurants sur le parc olympique, Coca-Cola s’est engagé à recycler l’ensemble des bouteilles en plastiques utilisées et BMW va procurer 3 000 véhicules électriques, hybrides ou à faible consommation.

Une Commission pour des Jeux durables a été pensée pour le bon respect des engagements pris par la ville. Même la flamme olympique a été repensée. Elle sera alimentée par un gaz écologique, possédant un faible taux de dioxyde de carbonne. Ce gaz remplace la paraffine par le méthane pour être visible de jour comme de nuit.

 

Julian Sutherland, directeur de l’aménagement du Parc olympique, affirme qu’ « il n’y a pas de toute façon de chiffre idéal. L’objectif est simplement de réduire l’empreinte carbone au maximum avec de nouvelles bonnes pratiques pour que Londres devienne la norme par la suite en matière d’installations temporaires et de développement durable ».

Telle une vitrine, les Jeux olympiques de Londres se veulent résolument écologiques et sont une excellente occasion de montrer au monde entier que l’écologie n’est pas une simple option, mais une réelle alternative, nécessaire dans le monde dans lequel nous vivons, avec les contraintes et les avantages qui en découlent.

 


Les plus grands anneaux olympiques du monde sont à Richmond Park et mesurent 300 mètres de large. Ils sont entretenus par des chevaux de trait.

Rédaction : Mathieu Doutreligne