Consommer 2 litres aux 100 dans dix ans
L’annonce récente faite par le chef du gouvernement fait suite à la conférence environnementale. L’objectif est simple : rouler dans 10 ans à l’intérieur de véhicules consommant un maximum de 2 litres aux 100 kilomètres. La construction de véhicules plus sobres est annoncée (ou en tout cas espérée).
À travers ce souhait, l’enjeu est double. Réduire l’impact sur la planète et réduire la facture du consommateur ainsi que celle de l’état. Rappelons qu’en 2011, la France a importé pour 60 milliards d’euros de carburant (pétrole et gaz confondu).
Cet objectif est directement lancé aux chercheurs / ingénieurs, à qui Jean-Marc Ayrault demande de construire de véhicules plus écologiques. Actuellement, les voitures les moins polluantes disponibles en France consomment 3,2 litres aux 100 kilomètres. La moyenne nationale se situe aux alentours de 8 litres.
Acheter un véhicule plus cher pour dépenser moins en carburant, est-ce réellement rentable ? 60% des Français roulent au diesel, tous ne seraient pas capables de faire la transition vers un modèle plus onéreux, même plus économe.
Le gouvernement précédent avait déjà fait un appel aux industriels. Le « plan automobile » soutenait les véhicules à faible consommation, les hybrides et les électriques. La nouvelle demande du gouvernement actuel est un défi à relever par les constructeurs, et pas des moindres. « 2 litres aux 100, c’est un grand pas à franchir, car cela implique de développer à grande échelle les moteurs hybrides qui sont des technologies plus chères. Cela devra se faire prioritairement en ayant recours au diesel, car les véhicules consomment 15% de moins que l’essence » explique-t-on chez Peugeot.
Le premier ministre n’a pas oublié de mettre le doigt sur la nocivité des particules fines rejetées, qui causent la mort de 45 000 personnes en France chaque année. Sept agglomérations françaises se sont réunies le 20 septembre dernier pour décider d’expérimenter des Zones d’Accès Prioritaires pour l’Air (Zapa). L’idée est de limiter l’accès des véhicules les plus polluants en centre-ville. Les actions et mouvements écologiques se lancent, même si cela pourrait soulever des problèmes sociaux liés aux prix dans un contexte de crise.
Rédaction : Julia Lastella
Crédit Photo : ponsulak