Vers la fin des mégots en ville
Le phénomène des mégots en ville est un fléau environnemental. Depuis l’interdiction de fumer dans les lieux publics, certains trottoirs en sont recouverts. Selon Le Parisien, 30 milliards de mégots jonchent nos villes. Rappelons qu’il faut en moyenne 12 ans pour qu’un mégot se dégrade totalement et qu’un seul d’entre eux peut polluer jusqu’à 500L d’eau.
Un appel a été lancé par Anne Hidalgo et Serge Orru, incitant les Français à ne plus jeter leurs mégots autre part que dans des cendriers. La première Adjointe au Maire de Paris et le créateur du Festival du vent veulent changer les mœurs vis-à-vis d'un geste devenu banal alors qu’il est incivique.
S’adressant aux 14 millions de fumeurs en France et aux fabricants de cigarettes, les cosignataires déclarent : « il est insupportable de trouver les mégots sur nos berges et nos plages, dans nos campagnes et nos quartiers. Ensemble, nous ne pouvons tolérer cette incivilité. »
Alors qu'une campagne nationale de sensibilisation a commencé, la Ville de Paris souhaite durcir les sanctions. Jeter un mégot à Paris vous coûtera bientôt 35€. Bertrand Delanoë, Maire de la capitale, a demandé au Ministre de l’Intérieur de doubler l’amende des infractions d’insalubrité, estimant qu’actuellement, l’amende est trop faible pour dissuader.
Selon François Dagnaud, Adjoint au Maire de Paris, chargé de la propreté : « le trottoir n’est pas un cendrier ». Il explique que le but des mesures prises n’est pas de placer un policier derrière chaque fumeur, mais de les sensibiliser aux problèmes qu’engendrent les mégots et de les pousser à changer leur comportement.
Dans le camp des fumeurs, beaucoup se plaignent de ne pas être suffisamment aidés et avouent ne pas systématiquement penser aux cendriers. Peu de fumeurs les remarquent d’ailleurs. Depuis cet été, une centaine de cendriers sont expérimentés dans quatre arrondissements de Paris. Dans quelques jours, la capitale en comptera 10 000. Il sera difficile de ne plus le remarquer. Si l'opération est une réussite, les autres grandes villes de France devraient suivre.
Au Japon, une solution radicale a été trouvée. Les autorités de Tokyo ont interdit de fumer dans la plupart des rues, tout simplement. La ville a toutefois mis à disposition des coins fumeurs afin que les mégots soient jetés et que la fumée n'importune pas les habitants de la ville.
L’interdiction de fumer à l’extérieur est également présente dans de nombreuses universités aux États-Unis, comme à l’Université de Winthrop en Caroline du Sud, où les étudiants fumeurs disposent de « smoking areas ».
Rédaction : Mathieu Doutreligne