Aiguiller le consommateur grâce à 222 nouvelles allégations santé
Allégation santé ou bénéfice produit
Le jus de prune facilite le transit intestinal, la taurine lutte contre la fatigue, la vitamine A ralentit la chute des cheveux… Toutes ces promesses sont appelées allégations santé. Elles sont présentes sur les emballages des produits en guise de promesse pour inciter à l’achat. Dorénavant, ces déclarations vont devoir être vérifiées scientifiquement pour distinguer le vrai du faux.
La notion d’allégations santé a pour but d’éveiller à d’éventuels effets indésirables de certains aliments ou de préciser que celui-ci est bénéfique pour le corps et permet de réduire les risques d’une certaine maladie.
Apparues sur les produits en décembre 2006, un réexamen de ces promesses a été effectué par l’EFSA et va engendrer des changements qui entreront en vigueur le 14 décembre prochain dans l’ensemble des 27 pays membres de l’Union Européenne.
La notion d’allégations santé a pour but d’éveiller à d’éventuels effets indésirables de certains aliments ou de préciser que celui-ci est bénéfique pour le corps et permet de réduire les risques d’une certaine maladie.
Les allégations santé sont encadrées au niveau européen. Une mise à jour majeure va intervenir dans le monde de l’agroalimentaire : celles qui ne seront pas prouvées scientifiquement vont devoir disparaitre des emballages.
Les nouvelles règles (règlement 432/2012 de la commission du 16 mai 2012) sont l’achèvement d’un travail de plusieurs années. Ces règles autorisent uniquement les allégations santé prouvées scientifiquement. Au total, 222 allégations vont être autorisées.
Vous en remarquerez sur les emballages de vos produits Bio préférés à partir du 14 décembre prochain. Elles concerneront les vitamines, les minéraux, les acides gras mono et polyinsaturés, les édulcorants intenses, etc. Elles vont pouvoir être utilisées par toutes les entreprises respectant le règlement allégations et les conditions d’utilisation. Pour un certain nombre d’allégations de santé, l’autorité européenne est arrivée à la conclusion que les données présentées permettaient d’établir un lien de cause à effet entre une catégorie de denrées alimentaires, une denrée alimentaire ou l’un de ses composants et l’effet allégué.
En voici quelques exemples :
- la réduction de la consommation de graisses saturées contribue au maintien d’une cholestérolémie normale
- le calcium est nécessaire au maintien d’une ossature normale
- les fibres de seigle contribuent à une fonction intestinale normale
- les gommes à mâcher sans sucre contribuent au maintien de la minéralisation des dents
- la vitamine A contribue au maintien d’une vision normale
- …
Attendue depuis longtemps, cette liste est l’aboutissement d’une démarche initiée en 2007.
Un avantage donné au consommateur
En 2012, il est impossible de faire ses courses sans atterrir sur des produits aux mille et un bienfaits pour l’organisme. Même si les règles sont assez strictes, les messages des étiquettes sont à étudier attentivement. « On passe d’un marché de promesses à un marché de preuves » explique Christian Phillipeau, président de l’agence de communication By Agency Groupe, en charge de la communication de grands groupes agroalimentaires.
La volonté de contrôle de ces allégations a pour but de mieux informer le consommateur, de ne pas lui faire avaler n’importe quoi : informer sans brouiller. Aucune allégation imprécise n’est désormais autorisée. Finies les promesses de jeunesse ou les luttes contre l’anxiété. Toutes les informations sur la perte de poids seront également prohibées.
Au final, avec de nouvelles allégations santé plus encadrées, c’est un coup dur pour les services marketing des grands groupes agroalimentaires, et une victoire pour les consommateurs. Les marques vont devoir adopter un discours plus réel, l’avantage sera donné aux vrais et bons produits.
Rédaction : Mathieu Doutreligne