La recette du papier écologique
Dans l’esprit des Français, la fabrication du papier est souvent lié au non respect de la nature et à la pollution. Néanmoins, nous pouvons continuer à utiliser les forêts en vue de nombreuses applications pratiques, à condition que la démarche soit réfléchie durablement.
Les français sont de plus en plus sensibles aux critères écologiques lors de l’achat de biens de consommation courante. Le papier en fait partie. Des critères sont à connaitre pour bien évaluer la qualité environnementale du papier brut et de ses dérivés.
Un papier durable (différent de recyclé) est issu d’une forêt éco-gérée, qui garantit un approvisionnement constant de bois dans le temps, des arbres sont coupés dans le respect de l’environnement alentour. Ainsi, on évite la déforestation et la destruction de l’écosystème.
Avec une tonne de bois, on peut fabriquer entre 350 et 500 kg de papier durable. Avec une tonne de papier usé, on peut fabriquer 700 kg de papier recyclé et le recyclage d’un papier peut-être opérer jusqu’à 5 fois. D’un point de vue écologique, il est donc préférable d’acheter du papier recyclé que du papier durable. Cependant, le papier n’est la seul chose que l’homme réalise avec les arbres. La notion de bois durable prend donc toute son importance dans l’utilisation des produits dérivés, présent dans l’habitat et d’autres domaines.
Le PECF est l’organisme international qui a pour mission de certifier les forêts françaises pour labéliser un bois durable.
Pour que la chaîne de fabrication soit irréprochable vis-à-vis de l’environnement, l’organisme délivre un cahier des charges contenant 254 engagements. Les OGM sont interdis pour la repousse et un certain nombre d’arbres morts doit être laissé pour servir la biodiversité.
Sur le terrain, deux entreprises obtiennent la certification chaque jour dans le monde. Il est toutefois difficile pour PECF de contrôler l’ensemble des acteurs car ils sont très nombreux et bien souvent trop petits. De plus, plusieurs cas de fraudes ont été constatés lorsque des entreprises s’octroient le label sans autorisation.
Malgré ces débordements, la tendance globale est positive. En 20 ans, le secteur de la papeterie s’est tournée vers le recyclage de masse, ce qui a réduit de près de 80% la contamination des eaux et de plus de 30% sa facture énergétique.
L’usine Clairefontaine de Lorraine est un exemple à suivre. Sa proximité aux ressources naturelles dont elle a besoin lui permet de limiter son empreinte carbone, elle s’est également équipée d’une station d’épuration qui a l’avantage de relâcher dans la nature une eau plus propre que celle qu’elle reçoit. En plus de cela, l’entreprise utilise une encre à la fois non toxique et non polluante.
Terminons avec un note positive de Marc Duroy, directeur des forêts publiques de l’Office national des forêts : « le papier est utile à la forêt (…) il ne la tue pas mais la fait vivre ».
Rédaction : Mathieu Doutreligne