L'été sans épilation : le combat des poilues
Le M.I.E.L, ça vous dit quelque chose ? Non, il ne s’agit pas exactement du précieux nectar produit par les abeilles, mais du Mouvement International pour l’Écologie Libidinale. Cette organisation lutte contre le capitalisme et ses dérives, dont découlerait une répression sexuelle inconsciemment subie par la population.
Une de ses revendications majeures est l’arrêt de l’épilation, qui, toujours selon l’organisation, serait une forme d'assujettissement de la femme, contrainte d’abandonner une part de sa féminité pour répondre aux exigences d’une norme sociale machiste.
Pourtant, l’épilation est loin d’être une invention moderne née avec le capitalisme. En Égypte ancienne déjà, les Pharaons et leurs femmes s’épilaient intégralement afin d’être plus “purs”. Elle est pratiquée depuis toujours dans les cultures arabes, où elle est synonyme d’hygiène et d’esthétisme. Le phénomène est cependant beaucoup plus récent dans les pays occidentaux, où il s’est accéléré après la seconde guerre mondiale.
L’avènement des congés payés au bord de la plage, et donc du maillot de bain, ainsi que la mode des vêtements courts ont fortement contribué à cet essor. Le cinéma semble lui aussi avoir joué un rôle dans l’instauration de cette pratique, puisque dès les années 1980, les actrices apparaissent épilées à l’écran.
Malgré tout, les poils ont une utilité, et les épiler comporte des risques. La pilosité régule la transpiration, protège des frottements à l’origine de petites plaies, forme un rempart naturel contre les bactéries et joue un rôle fondamental dans la diffusion d’hormones sexuelles nécessaires à la survie de l’espèce.
Côté esthétique, si la peau lisse est aujourd’hui le critère de beauté par excellence, la repousse est, il faut bien le dire, souvent disgracieuse . Les petits points noirs à la surface de la peau, aussi désagréables à l’oeil qu’au toucher, n’ont rien de sexy et laissent présager la prochaine séance d’épilation, synonyme de douleur pour la femme et pour le portefeuille.
Alors s’épilera, s’épilera pas, telle est la question. Pour des raisons politiques, personnelles ou esthétiques, chaque femme devrait être libre de faire ses propres choix en ce qui concerne son intimité. Le M.I.EL organise depuis 2005 l’opération “été sans épilation”. Avis aux plus téméraires.
Interrogés sur notre page Facebook, les internautes bio sont majoritairement contre les poils et donc pour l'épilation. Céline Thomas est convaincu que "c'est disgracieux en plus d'être un véritable tue l'amour", Caroline Christan affirme : "Je suis pour l'épilation. J'aime avoir la peau douce. C'est tellement plus agréable." Certaines internautes sont plus partagées sur la question, comme Nathalie Brunissen : "Chez les femmes je suis pour, mais sans exagération et pas pour la totale". Selon Julie Baillat, une autre internaute interrogée, l'histoire est différente : "Tout dépend où les poils se trouvent et de leur quantité... Sur les jambes : non ! car je trouve ça laid, mais sous les aisselles : oui ! et j'assume. C'est d'ailleurs meilleur pour ma santé." Et vous, plutôt pour ou plutôt contre l'épilation ?
Et si vous n'avez pas la patience d'attendre la repousse de vos poils, vous pouvez investir dans un collant poilu, une invention made in China !
Rédaction : Justine Chrisment
Crédits photos : hairy pits club