Les Etats-Unis se mettent au vert
Critiqué à la fin de son premier mandat pour son manque d’initiative quant au problème du réchauffement climatique, Obama a exposé mardi son plan d’action pour combattre les émissions de gaz à effet de serre sur le territoire américain.
Les Etats-Unis, deuxième pollueur en matière de rejet de CO2, se décident enfin à prendre des mesures pour agir contre le réchauffement climatique. Obama est le premier président des Etats-Unis à s’engager dans cette lutte, et c’est justement parce qu’il est convaincu que les américains en payent déjà le prix “partout dans le pays”, référence aux catastrophes naturelles qui se sont multipliées au cours des 12 derniers mois : l’ouragan Sandy, les sécheresses dans les états de l’Est, les tornades dans les états du Sud, notamment l’Alabama et l’Oklahoma ainsi que les violents orages qui ont ravagé Virginie.
Pour mener à bien son ambitieux projet, Obama compte s’attaquer en premier lieu aux émissions de CO2 engendrées par les centrales électriques à charbon. Il a donc sommé l’Agence de protection de l’environnement d’établir des normes de pollutions, jusque-là inexistantes, pour encadrer cette activité très polluante. Au sujet du projet de l’oléoduc Keystone censé relier le Canada au Texas, Obama s’est montré ferme : il n’aboutira que dans le cas où les revenus économiques qui en découleraient sont évalués supérieurs à son impact environnemental. Il compte aussi promouvoir les énergies renouvelables, en proposant d’accorder 8 milliards de garantie de prêts destinés aux investissements dans les technologies innovantes.
Le but de ce projet est de réduire la pollution carbonique d’au moins 3 milliards de tonnes d’ici 2030, soit la moitié des émissions annuelles. Une bonne nouvelle pour la population américaine mais aussi pour le reste du monde, qui attendait depuis longtemps un engagement significatif des Etats-Unis pour combattre la progression alarmante du réchauffement climatique.
Applaudi par les écologistes qui attendent depuis longtemps que le président s’engage à ce propos, tout comme Al Gore, co-lauréat du prix nobel de la paix 2007, qui a déclaré que c’était “le meilleur speech sur le climat jamais prononcé par un président”, d’autres s’interrogent. Car entre les bonnes intentions et les mesures concrètes, le chemin est souvent long.
Rédaction : Justine Chrisment