Pouze. Une grange aux murs de paille alimentée en photovoltaïque
La première du genre dans le Sud-Est toulousain
Révolutionnaire. Un mix entre le passé recomposé et le futur supérieur. Une grange aux murs de paille sous alimentation photovoltaïque pousse comme une fleur rare sur la commune de Pouze. Cette espèce à protéger, située un site isolé du point de vue énergétique, est propriété de Sophie et Bernard Bagnéris, connus aussi pour semer sa parole sur les terres politiques. « Cette installation de 10 mètres de panneaux photovoltaïques s'inscrit dans la lutte du Syndicat Départemental d'Électricité de la Haute-Garonne (SDEGH) pour l'électrification rurale pour l'habitat et le logement. Nous avons un programme par an comme celui-ci, sur les 5 que nous avons réalisés en majorité dans le Comminges, ce sont des tables chasseurs, des gîtes isolés ou des relais montagne.
Un coût deux fois moindre
Celui de Pouze ici est le premier du Sud-Est toulousain. La solution photovoltaïque a été choisie pour un meilleur respect de l'environnement et un impact paysager moindre car sans la photovoltaïque, il aurait fallu tirer 600 mètres lignes moyenne tension et un transformateur » insistait Ludovic Henry du SDEHG, pilote de ce projet.
Et que dire du coût : pratiquement une division par deux. « Un réseau électrique se chiffrait à environ 30 000 €, alors que là, l'opération totale s'élève à 17 650€. Sachant que le Fond d'amortissement des Charges et l'électrique et l'ADEME financent cette installation, cela ramène la facture à encore 50 % de moins pour la famille Bagnéris. L'installation a été intégrée à la concession de distribution d'énergie électrique du département et donc exploitée par ERDF qui en est le concessionnaire. C'est l'entreprise Autant Solaire de Deyme qui a été le maître d'œuvre et ce dans toutes les règles de l'art » ajoutait Ludovic Henry.
Cette grange prototype s'inscrit totalement dans la politique de développement durable chère à Bernard Bagnéris : « Nous avons fait tous les efforts nécessaires. L'installation est d'une puissance de 1 kW pour une surface de 10 m2. Nous avons instauré un système de batteries pour le stockage de l'énergie.
Consommation réduite d'un tiers
On peut même installer un groupe électrogène si besoin. On a aussi construit une cave pour stocker les légumes d'hiver. Nous avons une alimentation d'eau par un puits de 27 mètres de profondeur. L'arrosage se fait au fil du soleil. » Des installations qui ne sont pas gourmandes en énergie, puisqu'elles réclament le tiers de ce que réclame une maison traditionnelle.
Quand les foins seront faits, Bernard Bagnéris s'attellera à monter les murs de paille sur une charpente toute en bois. Ce qui ne fera qu'amplifier le cachet nature du local. « La paille retient énormément la chaleur. Ce qui va réduire encore plus la dépense énergétique. Dans ce décor priorité à l'écologie a déjà éclos une serre de 380 m2 où poussent des légumes de saison bios sans avoir le label, mais le goût, au beau milieu d'un hectare de terre agricole et deux hectares de bois.
Un petit paradis agricole qui fleure bon le terroir et le souci de la préservation de l'environnement. Laurent Conreur