Monsanto reçoit le “prix nobel” de l’agriculture pour ses recherches sur les OGM
Cette année, le célèbre prix World Food Prize (prix mondial de l’alimentation) a été décerné à un scientifique de Monsanto, pour ses recherches sur les OGM. La biotechnologie végétale aurait permis de lutter contre la pauvreté et la faim dans le monde, en plus d'être une mode de culture durable. Ironique ? Hélas, non.
Voilà une histoire qui va en irriter certains. Le prix mondial de l’alimentation, souvent comparé à un prix nobel pour la nourriture ou l’agriculture, a été décerné cette année à trois scientifiques cadres dans des entreprises chimiques, dont Robert Fraley, vice-président de Monsanto.
Le prix en question est décerné à des individus ou des organisations qui aident à réduire la faim dans le monde et apporte un effet positif et durable sur la nutrition. Ces trois scientifiques ont reçu le prix en raison de leur développement de la biotechnologie végétale moderne pour soutenir (parait-il) la sécurité alimentaire et une agriculture durable.
Robert Fraley partage le prix World Food Prize avec deux autres chimistes, avec lesquels il a mis au point, puis commercialement lancé, une méthode permettant d’implanter des gènes extérieurs dans une plante : les OGM. Pour un prix qui prétend honorer les hommes qui contribuent à une alimentation à la fois plus nutritive et durable dans le monde, l’objectif est raté sur les deux points. Explications...
Premièrement, les OGM ne créent, en aucun cas, un approvisionnement alimentaire plus nutritif ou durable. Vingt ans après la commercialisation de la première semence OGM aux États-Unis, presque tous sont limités à seulement deux types. Soit ils ont été développés pour résister à un herbicide spécifique, ou modifiés pour lutter contre les insectes. Bien que ces cultures se soient révélées rentables pour les entreprises qui les produisent, elles ont été coûteuses pour les agriculteurs qui les utilisent. Pour un grand nombre de ces agriculteurs, cette technologie aggrave la dépendance sur les semences achetées, les engrais et les produits chimiques. C’est un cercle sans fin.
Robert Fraley partage le prix World Food Prize avec deux autres chimistes, avec lesquels il a mis au point, puis commercialement lancé, une méthode permettant d’implanter des gènes extérieurs dans une plante : les OGM. Pour un prix qui prétend honorer les hommes qui contribuent à une alimentation à la fois plus nutritive et durable dans le monde, l’objectif est raté sur les deux points. Explications...
Deuxièmement, en termes de durabilité, les OGM ne font rien pour réduire la dépendance du secteur agricole face aux combustibles fossiles, aux minéraux extraits et à l’eau. L’ensemble de ces ressources naturelles deviennent moins accessibles à mesure qu'elles deviennent plus rares.
Bien que les ingénieurs du génie génétique continuent à affirmer le potentiel nutritif et écologique des OGM, les experts restent dans le doute et soulignent les résultats positifs des méthodes d’agro-écologie et d’agriculture biologique. Ces dernières sont plus efficaces lors de situations dites “extrêmes”, en plus d’être moins énergivores et moins émettrices de gaz à effet de serre.
D’une manière générale, les grandes institutions mondiales (comme les Nations Unies, l’Organisation Mondiale de la Santé, la Banque Mondiale, etc) et de nombreux corps scientifiques mettent régulièrement en avant les qualités principales des cultures biologiques. Le bio fournit des aliments de meilleure qualité nutritionnelle, améliore la santé des sols, favorise la biodiversité et rend aux agriculteurs leur indépendance économique.
En raison du modèle éconimique de Monsanto, qui consiste à revendre de nouvelles semences chaque année, les agriculteurs ne peuvent pas réutiliser les semences précédentes. Cela signifie qu'ils doivent acheter de nouvelles graines tous les ans, une pratique qui a rendu l'agriculture durable plus difficile qu'elle ne l'était dans le passé. Cette biotechnologie a augmenté la dépendance sur les semences coûteuses, les produits chimiques et les engrais. Ces produits sont d'un coût prohibitif pour les agriculteurs, en particulier ceux des pays en développement. Les OGM ne luttent donc pas contre la pauvreté dans le monde.
Créé par Norman Borlaug, leader de la révolution verte et lauréat du prix Nobel de la paix en 1970 pour ses travaux sur l'agriculture, le Prix Mondial de l'Alimentation a été pensé pour les particuliers ou les organisations qui s'efforcent d'éliminer la pauvreté et la faim dans le monde. Les précédents lauréats ont accompli un travail remarquable qui a aidé d'innombrables personnes dans le monde entier, mais le prix de cette année est une parodie et rappel l’influence de Monsanto, et plus généralement du système de l’argent.
Plus d'infos ici (site en anglais) : worldfoodprize.org
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samedi 12 octobre 2013. On compte sur vous.
Source : vcstar - dailyiowan - grist