Les labels bio modifient la perception du consommateur
Même si la différence de qualité entre produit biologique et conventionnel peine à être reconnue scientifiquement, il y a bien un sujet sur lequel tout le monde s’accorde : les labels bio modifient la perception d’un produit par le consommateur.
Il suffit qu’un produit soit siglé “AB” pour que notre cerveau l’associe à une nourriture saine et bonne pour la santé. Preuve à l’appui, une enquête intitulée Food and Quality Preference menée par Wan-Chen Jenny Lee et son équipe de chercheurs de l’université de Cornell aux Etats-Unis.
Un panel de 115 consommateurs a été sélectionné pour goûter 3 produits différents : chips, yaourt et cookie. Chacun de ces produits était présenté par pairs : un échantillon labélisé bio et un autre issu de la filière agro-alimentaire traditionnelle.
Vous l’aurez compris, il s’agissait de deux produits parfaitement identiques, autant au niveau qualitatif que gustatif, seule l'étiquette avait été changée. Et l’effet placebo a été particulièrement concluant : la majorité des sondés a déclaré que les produits labélisés leur paraissaient moins caloriques et plus nutritifs que les produits “ordinaires”. Autre donnée que cette enquête a permis de vérifier, (et oui, les idées reçues ont la dent dure ), les denrées issus de l’agriculture biologique ont été jugées moins savoureuses que les autres. Rien d’étonnant, l’une des croyances principales à propos des produits bio est leur manque de saveur...
les “écolos” seraient plus durs à berner
Les chercheurs ont cependant fait un constat intéressant lors de cette étude, les “écolos” seraient plus durs à berner. Les personnes consommant bio régulièrement, qui privilégient le vélo à la voiture, qui recyclent leurs déchets, et qui lisent les étiquettes avant d’acheter sont apparemment moins susceptibles de croire d’emblée qu’un produit bio est meilleur qu’un produit dit classique.
Moins sensibles au marketing et plus regardants quant à leur nourriture, les consommateurs bio ont apparemment tout compris.
Rédaction : Justine Chrisment