Red Bull : la vérité dont personne n'a jamais parlé

Par Bioalaune publié le
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De fausses informations circulent sur le Red Bull, dans le but de vous désinformer et de mettre en place de nouvelles taxes. Dans leur dernière publication, les spécialistes de l’Anses mettent en garde contre la consommation de boissons dites énergisantes. Depuis plusieurs jours, tous les grands médias appellent à la modération, même les sites d’information dits “alternatifs” relaient en masse de fausses vérités.

Des boissons dites à risques et au succès certain

Les boissons dites énergisantes (BDE) sont des sodas enrichis en substances déjà présentes dans notre alimentation (caféine, taurine, vitamines, …) qui possèdent une importante teneur en caféine. Ces produits ont été autorisés sur l’hexagone en 2008. En 5 ans, leur consommation a explosé.

De nombreuses études ont essayé de montrer que les BDE peuvent amener des accidents chez les personnes sensibles. On parle ici de tachycardie, hypertension, trouble du rythme cardiaque voire même arrêt du coeur. 1 personne sur 1000 devrait se sentir concernée en ayant des prédisposition génétiques sans le savoir. C’est faux. Nous l’expliquons plus bas.

Les expert de l’Agence Nationale de sécurité sanitaire et de l’alimentation (Anses) pointent le type de consommation lié aux BDE et sa fréquence, en particulier le mélange avec un alcool fort et l’assimilation pendant un effort physique.

L’Anses alerte pour plusieurs raisons. Raisons qui montrent clairement l’importance grandissante que prennent ces boissons en France :

  • 1 collégien sur 5 en consomme au minimum une fois par semaine et 17% des plus de 14 ans: soit un total 8.9 millions de Français
  • 16% des consommateurs les mélangent avec de l’alcool
  • 41% en prennent lors d’une activité sportive
  • +30% de ventes en 2 ans. Entre 2009 et 2011, la consommation a explosé
  • 40 millions de litre de BDE sont bus chaque année en France

Ces boissons à forte teneur en caféine ont toujours été dans le collimateur des agences de surveillance alimentaire pour des raisons souvent controversées.

Suite aux déclarations de l’Anses, Irène Margaritis, chef d’unité de l’agence affirme : “c’est très préoccupant. Ces boissons ne sont pas du tout anodines”. Ça l’est encore plus lorsqu’on constate le franc succès actuel de ces boissons, dominées par Reb Bull en France (leader du marché avec 40%).

Le député PS Gérard Bapt, compte déposer un amendement au projet de loi de financement de la sécurité sociale pour taxer les BDE à hauteur de 50 centimes d’euros par litre. Tentative échouée un an plus tôt qu’il veut réitérer.

Éclairer le consommateur et défendre Red Bull

Il faut rappeler que le Conseil Supérieur d’Hygiène Public de France (ancien Anses) a interdit les boissons énergisantes sur le territoire dès 1996. Pour cause, le niveau de taurine et de la D-gluronolactone était jugé trop élevé. En réalité, ces deux substances ne sont pas dangeureuses pour l’organisme.

Premièrement, la taurine est un antioxydant fabriqué naturellement par les hommes et quelques animaux. Sorte d’acide aminé, elle sert à la synthèse de protéines. Jamais aucune étude scientifique n’a montré la dangerosité de la taurine. Par contre, de nombreuses études révèlent son efficacité lors d’insuffisance cardiaque, car elle augmente l’efficacité et la force des contractions du muscle cardiaque.

Deuxièmement, le foie fabrique constamment du D-glucuronolactone à partir du glucose issu de notre alimentation. Ce composant chimique peut être dangereux, tout comme les glucides contenues dans le pain et les pommes de terre le sont.

C’est pourquoi, 13 ans après interdiction, l’Anses s’est vu obligé d’autoriser à nouveau les BDE, reconnaissant ainsi son erreur. L’autorité européenne de sécurité sanitaire des aliments (Efsa) a confirmé ce choix en affirmant en 2009 : “l’exposition à la taurine et à la D-glucuronolactone, aux niveaux actuellement utilisés dans les BDE, ne suscitait pas d’inquiétude sur le plan de la sécurité”.

On croyait le débat terminé, c’est alors que la caféine est devenu le nouvel ennemi. Cet argumentation ne tient pas la route. En effet, une canette de Red Bull contient 80 mg de caféine, un expresso de 100 ml en contient 170 mg. En moyenne, les boissons énergisantes contiennent entre 12 et 32 mg de caféine pour 100 ml, alors que la teneur du café soluble est de 56 mg/100ml.

Depuis la nuit des temps, les hommes consomment de la caféine. En Europe, en Asie, en Amérique, au Moyen-Orient, partout cet alcaloïde rencontre un succès sans scandale. La Food and Drug Administration (équivalent Américaine de l’Anses) qualifie la caféine de “substance alimentaire à buts multiples généralement reconnue comme sans danger”.

Coincée dans son argumentation, l’Anses a décidée de recenser les cas d’intoxication liés aux boissons énergisantes, sans faire preuve de rigueur scientifique. Depuis 2009, un cas isolé de décès a fini par être révélé. Un décès que l’Agence Nationale qualifie de “très vraisemblablement” lié à la consommation de boisson énergisante, sans pouvoir dire quelle quantité de boisson a été ingérée. Il s’agissait d’une adolescente de 16 ans, pesant 50 kg, morte suite à un arrêt cardiaque dans une discothèque après avoir bu de l’alcool (le rapport de l’Anses est disponible ici).

À travers ces révélations, l’Anses tente de désinformer l’opinion publique. L’agence Nationale possède une intention cachée. Celle-la même présentée par le député PS Gérard Bapt et son projet de taxation au litre des boissons énergisantes.

Faut-il boire des boissons énergisantes ?

Au même titre que le Coca-Cola, ne buvez pas de Reb Bull. Les BDE présentent des risques bien réels. Ces boissons restent inoffensives à court terme, mais comme les sodas ou jus, elles sont déconseillées pour leur teneur en sucre qui favorise le syndrome métabolique (argument pour le moment passé sous silence par l’Anses). Les boissons énergisantes perturbent la résistance à l’insuline, engendrent une accumulation des mauvaises graisses et peuvent déclencher des problèmes cardiaques et du diabète. Si l'Anses déconseille le Red Bull, cela devrait être pour sa teneur en sucre et non sa quantité de caféine, taurine ou D-glucuronolactone.

Si l’Agence Nationale de sécurité alimentaire critique le Red Bull, elle devrait en faire autant pour tous les aliments qui augmentent sensiblement le taux de sucre dans l’organisme. Dans ce cas, il faudrait également déconseiller le pain, les pâtes ou encore les céréales.

En s’attaquant uniquement aux boissons énergisantes, l’organisme national supposé prévenir et protéger les consommateurs français s’intéresse non pas à notre santé, mais à notre fiscalité. C’est clairement une technique de communication visant à donner une fausse image de la réalité, dans le but d’influencer l’opinion publique.

Source :
anses.fr : Boissons dites énergisantes : l’Anses met en garde contre des modes de consommation à risques
santenatureinnovation.com : Santé Nature Innovation défend Red Bull
pourquoi-docteur.nouvelobs.com : Boissons énergisantes : les 5 chiffres qui inquiètent les experts
lemonde.fr : Boissons énergisantes : l'Agence de sécurité sanitaire s'inquiète

Rédaction : Mathieu Doutreligne