Carrefour et Casino ne vendront plus de poissons pêchés en eaux profondes
Les distributeurs Carrefour et Casino s'engagent à ne plus commercialiser les espèces issues du chalutage profond. Sujet qui a fait le tour du net depuis le lancement par l’association Bloom d’une pétition visant à faire interdire cette pratique.
Grâce à l’énorme coup de pub de Pénélope Bagieu, la pétition contre la pêche en eaux profondes a été largement relayée par les internautes et a recueilli près de 900 000 signatures.
Face à une telle mobilisation, les supermarchés Casino ont été les premiers a annoncer qu’ils ne commercialiseraient plus de poissons issus du chalutage profond à compter du premier janvier 2014.
La veille du vote du Parlement européen concernant l’interdiction du chalutage en eaux profondes, Carrefour a également pris la décision d’arrêter la vente d’espèces pêchées dans les fonds marins d’ici juin 2014.
Depuis 2007, l’enseigne avait déjà cessé de commercialiser deux poissons issus de la pêche en eaux profondes et divisé par quatre les ventes de sabre, de grenadier de roche et de brosme, les trois espèces d’eaux profondes encore pêchées par les armateurs.
Cette série de décisions est intervenue juste avant le vote du Parlement européen concernant une proposition d’interdiction de la pêche dans les fonds marins. Projet de loi refusé ce mardi 10 décembre par les eurodéputés à 342 voix contre 326. Cette proposition, en gestation depuis juillet 2012, trouvait parmi ses opposants la France, le Portugal et l’Espagne, à l’origine de 90% de l’activité de pêche en en eaux profondes.
Plutôt que de l’interdire, le Parlement européen a décidé d’encadrer cette pratique et de la limiter à 10% de la zone de pêche concerné, justifiant un compromis qui va dans le sens de la préservation de la biodiversité sans porter trop lourdement préjudice au secteur de la pêche.
Fabien Dulon, directeur général de la Scapêche, principal armateur de la flotte de pêche du groupe Intermarché, s’est engagé à ne plus cibler les poissons des fonds marins et a proposé de s’associer aux ONG pour établir un cahier des charges.
Bien que les Verts rejoints par des eurodéputés de tous bords réclament encore une interdiction pure et simple du chalutage profond, la réglementation de cette pratique constitue un pas en avant vers la préservation de la biodiversité fragile des fonds marins. Dans les quatre ans une “étude d’impact” devrait être réalisée pour évaluer l’efficacité des mesures prises.
Comprendre les dégâts écologiques de la pêche... par lemondefr
Rédaction: Manon Laplace