Monsanto se lance dans le biocontrôle
Monsanto, le géant des biotechnologies agricoles se lance dans le biocontrôle, un changement de cap surprenant pour le leader des technologies OGM.
Monsanto, grand groupe de l’industrie biochimique a annoncé sa volonté de se lancer dans le biocontrôle. Un changement de stratégie pour la firme impliquée dans de nombreux scandales sanitaires et violemment critiquée pour ses activités.
Par le biais d'un contrat de 300 millions de dollars, Monsanto s’est associé au groupe danois Novozyme, numéro un des enzymes alimentaires et industrielles et a créé la “BioAg Alliance” afin de développer des solutions de biocontrôle susceptibles d’augmenter le rendement agricole en réduisant la part faite aux intrants dans l’agriculture intensive.
Qu’est-ce que le biocontrôle?
Les méthodes de biocontrôle consistent à recourir à des mécanismes naturels tels que les micro-organismes(bactéries, champignons,..) ou les insectes afin de lutter contre certains nuisibles, de protéger les cultures et d’en augmenter la productivité, en diminuant ainsi la quantité de pesticides employée. Un exemple de biocontrôle étant l’utilisation de coccinelles pour éradiquer les pucerons. Le recours aux insectes, aux bactéries ou aux champignons est essentiel dans le cadre d’une agriculture saine. Il faut savoir qu’une cuillière à soupe de terre classique contient naturellement près de 50 milliards de bactéries, et que celles-ci jouent un rôle majeur dans la croissance des plantes.
Un marché en plein essor
C’est ce type de solutions phytosanitaires propres que souhaitent développer Monsanto et son partenaire danois afin de proposer aux agriculteurs de nouvelles méthodes naturelles pour optimiser le rendement de leurs plantations. Si ce projet peut sembler étonnant de la part de l’un des leaders de la biochimie de l’agro-industrie, il faut savoir que le marché du biocontrôle, en pleine expansion, a rapporté près de 2,3 milliards de dollars l’an dernier, et que les spéculateurs annoncent une hausse des ventes de 14% à 16% l’an prochain. En utilisant et adaptant certaines enzymes déjà développées par Novozyme, Monsanto pourrait alors se tailler une belle part de marché dans le secteur florissant du microbien. En se lançant dans le biocontrôle, Monsanto s’offre également la possibilité d’étouffer quelque peu les préoccupations qui pèsent sur ses produits génétiquement modifiés, en développant des solutions biologiques qui nécessitent par ailleurs des procédés d’évaluation et d’autorisation beaucoup moins lourds que les produits phytosanitaires chimiques ou OGM. D’autre part l’identification et le développement de méthodes de biocontôle impliquera pour Monsanto l’exclusivité des brevets déposés, pour l’utilisation desquels les agriculteurs seront liés par contrat à l’industriel, ce que les détracteurs de la firme voient d’un mauvais oeil.
Rédaction: Manon Laplace
Un marché en plein essor
C’est ce type de solutions phytosanitaires propres que souhaitent développer Monsanto et son partenaire danois afin de proposer aux agriculteurs de nouvelles méthodes naturelles pour optimiser le rendement de leurs plantations. Si ce projet peut sembler étonnant de la part de l’un des leaders de la biochimie de l’agro-industrie, il faut savoir que le marché du biocontrôle, en pleine expansion, a rapporté près de 2,3 milliards de dollars l’an dernier, et que les spéculateurs annoncent une hausse des ventes de 14% à 16% l’an prochain. En utilisant et adaptant certaines enzymes déjà développées par Novozyme, Monsanto pourrait alors se tailler une belle part de marché dans le secteur florissant du microbien. En se lançant dans le biocontrôle, Monsanto s’offre également la possibilité d’étouffer quelque peu les préoccupations qui pèsent sur ses produits génétiquement modifiés, en développant des solutions biologiques qui nécessitent par ailleurs des procédés d’évaluation et d’autorisation beaucoup moins lourds que les produits phytosanitaires chimiques ou OGM. D’autre part l’identification et le développement de méthodes de biocontôle impliquera pour Monsanto l’exclusivité des brevets déposés, pour l’utilisation desquels les agriculteurs seront liés par contrat à l’industriel, ce que les détracteurs de la firme voient d’un mauvais oeil.