Un nouveau logo de couleur pour évaluer la qualité nutritionnelle des produits alimentaires
Un logo de couleurs semblable à celui utilisé sur les étiquettes énergétiques des appareils électroménagers pour identifier facilement les produits les plus sains, c'est le nouveau projet présenté jeudi par Marisol Touraine.
Une étude réalisée par le Programme National Nutrition Santé (PNNS) sur le comportement des français durant leurs achats a démontré que l'étiquetage nutritionnel était souvent mal compris. La police de petite taille et les termes compliqués représentent autant de casse-têtes pour les personnes issues de catégories sociales peu élevées chez lesquelles l'éducation est la plus faible.
Lutter contre l'obésité
Or, c'est souvent au sein de ces catégories sociales que le taux d'obésité est le plus élevé, notamment en ce qui concerne les enfants. L'obésité et la malbouffe sont, rappelons-le, les principaux facteurs de diabète et de maladies cardio-vasculaires. Le professeur Serge Hercberg, directeur du PNNS, s'est fixé comme objectif de lutter contre ces inégalités sanitaires engendrées par des inégalités sociales.
Aussi, il a rédigé un programme destiné à améliorer les habitudes nutritionnelles des français. Dans la lignée de « Manger, bouger », il prévoit notamment la distribution de coupons « fruits et légumes » et des aides financières à la pratique d'activités sportives des enfants pour les familles les plus défavorisées.
Mais le grand changement, celui qui concerne tous les consommateurs, réside dans la modification de l'étiquetage nutritionnel sur les emballages alimentaires.
Un logo à 5 couleurs
Ce système de notation s'est inspiré de l'étiquetage nutritionnel en vigueur en Grande-Bretagne. Ce dernier utilise un tableau pour lequel chaque apport nutritionnel est évalué par une couleur allant de vert à rouge tel le feu tricolore.
Le professeur Hercberg estimant que ce type d'étiquetage était encore trop complexe, s'est dirigé vers un logo unique composé d'une note allant de A à E accompagnée d'une pastille de couleur. Cette note serait attribuée sur la base de l'ensemble des qualités nutritionnelles du produit selon un barème de points.
Orienter les choix du consommateur
Ce logo figurerait donc sur l'avant du paquet afin de permettre une identification rapide de la qualité nutritionnelle d'un produit, mais également une identification du produit le plus sain parmi plusieurs produits de marques différentes.
L'objectif du PNNS est « d’aider les consommateurs à orienter leurs choix au moment de l’acte d’achat vers des aliments de meilleure qualité nutritionnelle et réduire la pression du marketing orientant vers la consommation d’aliments de moins bonne qualité nutritionnelle. »
D'autre part, ce projet compte sur le jeu de la concurrence pour encourager les marques à améliorer leurs produits afin d'obtenir une meilleure notation.
Cependant, ce dispositif ne saurait être obligatoire sans entrer en conflit avec la réglementation européenne. Aussi, il s'appuierait sur la bonne volonté des industriels souhaitant utiliser ce logo comme un gage de qualité.
Or, ce projet est particulièrement mal accueilli par les industriels. Jean-Philippe Girard, président de l’Association des industries alimentaires (ANIA) s'insurge : « Nous refusons tout étiquetage de ce type qui serait culpabilisant et stigmatisant. »
Ce logo viendrait en complément de l'actuel que nous connaissons bien et qui indique les apports énergétiques, protéiniques, glucidiques et lipidiques. Car si simplifier l'information est une bonne idée, il ne s'agirait pas de le faire au dépens d'une transparence que les consommateurs les plus impliqués ont eu tant de mal à obtenir.
Rédaction : Chrystelle Camier
Sources : PNNS