Le bisphénol A est-il responsable des intolérances alimentaires ?
On savait déjà le bisphénol A responsable de graves problèmes hormonaux, on sait désormais aussi qu’il a rôle dans le développement d’intolérances alimentaires. C’est en tout cas ce qu’affirment les chercheurs l’Institut national de la recherche agronomique (Inra) à Toulouse dans un communiqué de presse publié en août dernier.
Avec plus de 20 % de la population mondiale sujets aux allergies et intolérances alimentaires, le facteur environnemental a longtemps été suspecté. Néanmoins, aucune corrélation directe n’avait encore été prouvée. C’est désormais chose faite avec cette récente étude menée par les scientifiques de l’Inra. Selon les résultats de leurs travaux, le risque de développer une intolérance alimentaire serait favorisé par l’exposition périnatale au bisphénol A (BPA - un perturbateur endocrinien), même à des doses considérées inoffensives pour l'Homme.
Pour mener à bien leurs recherches, les scientifiques de l’unité de Toxicologie alimentaire (TOXALIM) de l’Inra ont exposé quotidiennement des rats au BPA, avant et après leur naissance. Pour que les résultats soient transposable à l'Homme, les animaux ont reçu 5 μg/kg de bisphénol A, soit la limite fixée pour l’Homme par l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA).
Mais l'expérience ne s'est pas révélée sans danger pour les animaux de laboratoire. Les tests ont démontré que l’exposition des rats au bisphénol A affectait le développement de leur système immunitaire et les prédisposait aux intolérances à l’âge adulte. Au contraire, le groupe de rats témoin non exposé ne présentait aucune réaction immunitaire caractéristique de l’intolérance alimentaire.
Une accusation qui vient s'ajouter à celle qui tient le BPA responsable de graves dysfonctionnements du système hormonal. Depuis 2013, le bisphénol A n’est pour cette raison plus autorisé dans les biberons et contenants alimentaires pour bébés. Une interdiction s'élargira à l’ensemble des contenants alimentaires à compter de janvier 2015. Mais de nombreux objets du quotidien en contiennent encore, comme les tickets de caisse, les billets de banque, certains ustensiles de cuisine ou jouets en plastique.
Mais l'expérience ne s'est pas révélée sans danger pour les animaux de laboratoire. Les tests ont démontré que l’exposition des rats au bisphénol A affectait le développement de leur système immunitaire et les prédisposait aux intolérances à l’âge adulte. Au contraire, le groupe de rats témoin non exposé ne présentait aucune réaction immunitaire caractéristique de l’intolérance alimentaire.
Rédaction : Manon Laplace
Source : INRA