L'Europe va-t-elle finalement interdire le Roundup de Monsanto ?
Reconnu cancérigène probable en mars dernier par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le glyphosate, composant principal du Roundup de Monsanto, pourrait voir son autorisation de mise sur le marché rallongée de dix ans par l’Union européenne.
D’ici la fin de l’année, la Commission européenne doit statuer sur l’avenir du glyphosate, composant actif du Roundup de Monsanto, sur le territoire européen en décidant de reconduire ou non l’autorisation du désherbant. Cette décision intervient alors même que le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), qui dépend de l’OMS, a confirmé le lien de causalité entre l’exposition au glyphosate et l’apparition de cancers.
Des organismes d'évaluation sous le joug des lobbies
Pour voir son autorisation d’utilisation sur le sol européen reconduite jusqu’en 2025, le glyphosate doit faire l’objet d’une évaluation de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), laquelle a désigné l’Allemagne comme rapporteur pour conduire l’examen. Plus précisément, c’est le Bundesinstitut für Risikobewertung (BFR), l’institut fédéral allemand d’évaluation des risques, qui est en charge de mener les contrôles. Or, l’indépendance de l’institut est remise en question. Notamment par l’association de consommateurs Foodwatch. « Un tiers des experts du BFR est salarié des géants de l’agrochimie ou des biotechnologies », dénonce l’ONG.
L’organisation appelle l’Europe à user du principe de précaution qui, selon la loi européenne, « permet de réagir rapidement face à un possible danger pour la santé humaine, animale ou végétale, ou pour la protection de l’environnement. [...] dans le cas où les données scientifiques ne permettent pas une évaluation complète du risque, le recours à ce principe permet, par exemple, d’empêcher la distribution ou même de retirer du marché des produits susceptibles d’être dangereux. »
Pour voir son autorisation d’utilisation sur le sol européen reconduite jusqu’en 2025, le glyphosate doit faire l’objet d’une évaluation de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), laquelle a désigné l’Allemagne comme rapporteur pour conduire l’examen. Plus précisément, c’est le Bundesinstitut für Risikobewertung (BFR), l’institut fédéral allemand d’évaluation des risques, qui est en charge de mener les contrôles. Or, l’indépendance de l’institut est remise en question. Notamment par l’association de consommateurs Foodwatch. « Un tiers des experts du BFR est salarié des géants de l’agrochimie ou des biotechnologies », dénonce l’ONG.
Pourtant, sous la pression des lobbies, l’herbicide a de bonnes chances d’être à nouveau autorisé sur le sol européen. Et donc en France, alors même que la ministre de l’Écologie Ségolène Royal entamait en juin dernier une politique apparemment anti-Roundup. La numéro 3 du gouvernement demandait en effet aux jardineries de ne plus proposer le désherbant en libre-service pour les particuliers à compter de janvier 2016.
Pour éviter que l’autorisation du glyphosate ne soit reconduite par la Commission européenne, Foodwatch en appelle à la mobilisation citoyenne au travers de pétitions lancées dans divers pays européens parmi lesquels la France, en partenariat avec la Ligue contre le cancer.
>> Pour rejoindre les 2 798 signataires de la pétition contre l’autorisation du glyphosate en Europe, cliquez ici.