10 conseils pratiques pour décrypter une étiquette

Femme regardant l'étiquette d'un produit
10 conseils pratiques pour décrypter une étiquette
Par Caroline Perrichon publié le
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Déchiffrer une étiquette n’est pas une mince affaire. Pour vous aider à consommer plus sainement et sans vous faire avoir, Bio à la une vous propose 10 conseils pratiques qui vous aideront à faire les meilleurs choix.

Décrypter une étiquette prend du temps et requiert certaines connaissances. Lors de vos prochaines courses, gardez en tête que la meilleure façon de savoir ce qui compose son assiette reste de cuisiner soi-même ses plats ou de concevoir ses cosmétiques. Certes, cela demande du temps, mais tout reste une question de priorité.

1. Se retrouver dans la jungle des additifs alimentaires

E213, E301, E404,  sous ces codes se cachent des additifs alimentaires. Des colorants, des conservateurs qui ont envahi nos produits alimentaires et qui pour certains peuvent avoir des conséquences sur notre santé.

Les additifs contiennent tous un E qui signifie Europe. Ils sont suivis de plusieurs chiffres qui les classent dans une catégorie précise.

  • "E" suivi du chiffre "1", indique un colorant
  • "E" suivi du chiffre "2", indique un conservateur
  • "E" suivi du chiffre "3", indique un antioxydant
  • "E" suivi du chiffre "4", indique un épaississant ou un stabilisant
  • "E" suivi du chiffre "5", indique un correcteur/régulateur
  • "E" suivi du chiffre "6", indique un exhausteur de goût
  • "E" suivi du chiffre "9", indique un édulcorant, un gaz de propulsion


Certains additifs sont inoffensifs: E162 (colorant rouge dérivé des betteraves), E574 (correcteur d’acidité de synthèse appelé acide gluconique), alors que d’autres sont identifiés comme étant dangereux:

  • E104, 131, 142, 210 à 219, 239, 320, 952 sont soupçonnés d’être cancérigènes
  • E101, 173, 339 à 341, 520 à 523, 554 à 559, 1412, 1414 sont jugés toxiques pour le système gastrique et les reins
  • E102, 110, 122, 124, 127, 129, 142, 210 à 213, 221, 228 soupçonnés de provoquer des allergies

Pour plus d’informations sur le sujet, vous pouvez lire le guide Danger additifs alimentaires de Corinne Gouget, qui répertorie l’ensemble des additifs alimentaires nocifs pour la santé.

Il est bien évidemment très difficile de retenir tous ces additifs. Sachez qu’il existe des applications pour les smartphones qui répertorient l’ensemble des additifs et indiquent le niveau de dangerosité. C’est notamment le cas de l’application “Additifs alimentaires” disponible sur Iphone et Androïd. Si vous n’êtes pas vraiment branché smartphone, vous pouvez imprimer la liste complète des additifs alimentaires que vous retrouverez en fin d'article.

2. Déceler la présence d’huile de palme

Depuis décembre 2014, les industriels ont l’obligation d’indiquer la présence d’huile de palme dans les produits alimentaires. Cependant certaines marques continuent d’inscrire des mentions floues sur leurs étiquettes. Sur certains produits on peut notamment lire les inscriptions “huile végétale” ou “graisse végétale”. Selon Adrien Gontier, auteur du blog vivresanshuiledepalme, cette imprécision cacherait en fait la présence d’huile de palme dans le produit.

L’huile de palme ne concerne pas seulement les produits alimentaires, puisque des dérivés  entrent aussi dans la composition de nombreux cosmétiques. Ces dérivés sont difficilement repérables à moins d’être un expert. Voici comment les repérer :

Si le nom d’un ingrédient est composé des préfixes « lauryl », « cetear », « stear », « palm », « myr(ist) », « dodec » ou du suffixe « capryl », il a de grandes chances d'être un dérivé d’huile de palme.

3. Éviter les pesticides

À ce jour, aucune réglementation européenne n’oblige les marques industrielles à indiquer la présence indirectes de pesticides dans leurs produits, mais dans la mesure ou les produits ne sont pas biologiques, ils sont fabriqués à partir d’aliments non bio, c’est-à-dire issus de l’agriculture conventionnelle qui utilise largement les produits chimiques : pesticides, insecticides et autre fongicides. Pour être certains de ne pas en ingurgiter, faites confiance aux labels bio :

  • Label bio européen
  • Label AB
  • Demeter
  • Biocohérence

4. Prêter attention à l’ordre des composants

Les composants d’un produit cosmétique ou d’un aliment sont toujours cités par ordre décroissant et sont le plus souvent exprimés en pourcentage. Cet indicateur permet de se rendre compte de la composition réelle d’un produit. Si sur votre paquet de céréales, le sucre apparaît comme le premier des ingrédients, vous pouvez être sûr qu’ils ne sont pas si sains pour la santé.

5. Débusquer les différents sucres

Lorsque l’on décide de limiter sa consommation en sucres que ce soit pour un régime ou tout simplement pour rester en bonne santé, la quête d’aliments sans sucres n’est pas une mince affaire. Voici quelques repères pour s'y retrouver parmi les différents sucres présents dans les produits.

Les différents dérivés de sucre:

  • Tous ce qui finit en -ose : maltose, lactose, dextrose, fructose, saccharose, galactose
  • Tous les sirops : de malt, de riz, de canne, de sorgho, de caroube, d’agave et le sirop de maïs aussi appelé “sirop de glucose-fructose” ou “isoglucose”
  • Les extraits de malt, amidon modifié, dextrine, dextrane, maltodextrine, diastase et malt diastasique

Les différentes mentions :

  • « sucre » (au singulier) : signifie la présence de « saccharose »  dit aussi sucre de table
  • « sans sucres ajoutés » signifie que le produit ne contient pas de saccharose , il peut cependant contenir des sucres naturels comme le fructose présent dans les fruits
  • « sans sucres » signifie que le produit ne contient pas des sucres simples : ni saccharose ni fructose, ni glucose, ni lactose mais peut néanmoins contenir des édulcorants de synthèse

6. S’y retrouver parmi les arômes

Arômes naturels, arômes artificiels, les industriels jouent bien souvent sur les mots pour vendre leurs produits. Voici quelques indications pour s’y retrouver et ne pas se faire avoir:

  • « Arôme naturel » ou « arôme naturel goût...»  signifie que le produit a été élaboré à partir de matières premières naturelles. Or cet arôme peut provenir d’une source totalement différente. L’acide férulique issu de son de riz est utilisée comme arôme pour reproduire le goût de la vanille.
  • « Arôme naturel de...» , signifie que l’arôme contient quasi exclusivement la substance aromatisante dont il reproduit le goût. Par exemple, l’arôme de fraise est préparé à partir de 95% de fraise.
  • « Arôme » : ce sont des molécules aromatisantes obtenues par synthèse chimique 

7. Repérer les perturbateurs endocriniens

Les perturbateurs endocriniens sont des substances qui interfèrent sur le fonctionnement du système hormonal et peuvent notamment avoir des incidences sur la fertilité. Ils sont majoritairement présents dans les contenants alimentaires (plastique) et dans les cosmétiques. Voici une liste des perturbateurs endocriniens les plus fréquents:

  • le triclosan (conservateur antibactérien) : présent dans les dentifrices, gel antibactériens et fond de teint
  • les parabens : tous les mots qui finissent par –paraben, par –zoate comme parahydroxybenzoate, et ils se cacheraient aussi sous l’appelation “methylisothizolinone”
  • Les additifs E214 à 219
  • les phtalates aussi appelés “fragrance” ou parfum synthétique

Pour une liste plus complète, le site Oosolution propose une infographie qui répertorie l’ensemble des perturbateurs.

8. Connaître la date de péremption d’un produit

La plupart des produits cosmétiques disposent d’une durée de conservation limitée car ils sont susceptibles d’être exposés à une éventuelle contamination par le milieu extérieur (microbes, bactéries). La période d’utilisation après ouverture est indiquée par un symbole représentant un pot de crème ouvert sur lequel est inscrit un chiffre suivi de la lettre M. “12M” signifie que le produit peut se conserver 12 mois après son ouverture.

Pour les produits alimentaires, il existe deux indications:

  • la DLC (date limite de consommation) exprimée par la mention “A consommer jusqu’au…” suivie de l'indication du jour et du mois. Après la date indiquée, la denrée comporte des risques pour la santé.
  • la DLUO (date limite d’utilisation optimale) exprimée par la mention “ A consommer de préférence avant…”. Après la date indiquée l’aliment perd de sa saveur mais reste néanmoins consommable.

9. Bien regarder les valeurs nutritionnelles

Si la liste des ingrédients est obligatoire pour les industrielles, l’étiquetage nutritionnel est optionnel. De nombreuses marques affichent les valeurs nutritionnelles des produits sous forme de tableau qui indique:

  • La valeur énergique : la quantité d'énergie dans 100 g d'aliments exprimée en calories 
  • Les protéines
  • Les glucides
  • Les sucres : cette mention regroupe tous les sucres simples (qui sont facilement assimilable par l’organisme) sans distinction
  • Les lipides : les matières grasses.

Cette liste est riche d’enseignements car elle nous permet de comparer les produits notamment en termes de calories et d’apports en sucres.

10. Détecter les substances nocives dans les cosmétiques

Certains cosmétiques contiennent de produits nocifs pour la peau et pour la santé. Voici les substances à éviter :

  • Les éthers de glycol : ce sont des solvants principalement présents dans les vernis, ils sont soupçonnés d’être cancérigènes. Ils sont présents dans les cosmétiques sous les appellations : phénoxyéthanol et phénoxytol
  • Les sels d’aluminium : Présents majoritairement dans les antitranspirants, ils sont soupçonnés de causer des cancers du sein. On les retrouve sous les appelations suivantes: aluminium chlorohydrate, aluminium stearate, aluminum sulfate
  • BHA et BHT : ces antioxydants entrent dans la composition des huiles. Des tests effectués sur les animaux ont montré des conséquences sur le système immunitaire, le foie, les reins. On retrouve ces antioxydants sous les appellations suivantes: BHT, butylhydroxytoluène, BHA, butylhydroxyanisole

Voici un tableau récapitulatif des principaux additifs alimentaires