Bilan de la COP 21, un accord historique qu’il reste à concrétiser

A la signature des accords de Paris, les chefs d'États saluent la foule.
Bilan de la COP 21, un accord historique qu’il reste à concrétiser
Par Camille Anger publié le
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François Hollande avait annoncé un texte juste, durable, équilibré, dynamique, contraignant. Samedi 12 décembre 2015, les 195 États réunis au Bourget ont abouti à « un accord historique » pour réduire le réchauffement climatique « en deçà de 2°C». Toutefois, les ONG décrient des zones d’ombre dans ce texte revu « moins ambitieux ».

Les 195 chefs d’États réunis au lancement de la COP 21 devaient s’accorder sur la limitation à deux degrés de plus pour la température de la planète, entre 1880 et 2100. Si aucun changement n’est opéré, par rapport à aujourd’hui, pour réduire les émissions de gaz à effets de serre et le recours aux énergies fossiles, la température de la terre va augmenter de trois degrés celsius en 2100.
Arrivé à +0.85°C par rapport au tout début de la révolution industrielle, la planète se réchauffe du fait principal de la production des énergies fossiles. L’accord de Paris, signé le samedi 12 décembre, officialise le défi humain pour faire face au changement climatique.
Le texte a été voté par consensus, au terme de douze jours de négociations, et gardé sous scellé jusqu’à midi samedi 12 décembre 2015. Une bonne nouvelle l’accompagne : « la poursuite des efforts pour réduire à 1,5°C le réchauffement climatique » de la terre.

Prouesse politique et diplomatique

À l’inverse de la COP de 2009 à Copenhague, celle de Paris s’inscrit dans un mouvement rassembleur et dynamique. Il y a 6 ans, une scission s’était opérée entre les pays du Sud et ceux du Nord. Les premiers accusaient les pays riches de polluer davantage. La COP21 a réussi à garder jusqu’à la fin des négociations l’ensemble des pays qui ont fini par signer le texte. Un texte qui stipule un minimum de 100 milliards d’euros versés aux pays les moins riches par les pays du Nord. Les pays émergeants (sauf l’Arabie Saoudite et Singapour) ont promis de contribuer au fond des pays du sud.

195 pays sont venus proposer 186 propositions afin d’accompagner et d’accélérer la transition énergétique. Il s’agit de réduire de -40% à -50% la production de gaz à effet de serre. Les États ont voté par consensus le premier texte universel sur le climat et sont donc engagés de manière contractuelle.

À l’inverse de la COP de 2009 à Copenhague, celle de Paris s’inscrit dans un mouvement rassembleur et dynamique. Il y a 6 ans, une scission s’était opérée entre les pays du Sud et ceux du Nord. Les premiers accusaient les pays riches de polluer davantage. La COP21 a réussi à garder jusqu’à la fin des négociations l’ensemble des pays qui ont fini par signer le texte. Un texte qui stipule un minimum de 100 milliards d’euros versés aux pays les moins riches par les pays du Nord. Les pays émergeants (sauf l’Arabie Saoudite et Singapour) ont promis de contribuer au fond des pays du sud.

Aucune date, ni aucun moyen, n’ont été donné pour arriver au niveau 0 d’émission carbone net pour la deuxième moitié du 21e siècle. Pour les pays du sud, le fond d’aide plancher est révisable et assuré jusqu’en 2020, mais aucune garantie n’est apporté pour la suite. On peut également déplorer l’abandon du fonds de dédommagement en cas de catastrophe naturelle.

À partir de 2025, des réunions permettront de superviser les avancées et prendre des décisions tous les cinq ans pour arriver à un équilibre entre l’émission et l’absorbtion de CO2. Les États ont réussi à arbitrer des décisions en vue d’un avenir lointain au détriment d’une vision à court terme. 

Des citoyens agissent pour une justice climatique

Les associations de défense de l’environnement se montrent vigilante pour s’assurer des engagements tenus. Ils étaient bien présents pour ce #D12 au Champs de mars, samedi 12 décembre et tout au long de la COP, au Bourget. Les ONG, comme Oxfam, se montrent déterminées à vérifier les engagements pris lors de l’accord de Paris. Ces ONG s’activaient dans les couloirs et alentours du salon Bourget.

Les climato-sceptiques se sont peu fait entendre ; il est aujourd’hui admis dans l’opinion public que le réchauffement climatique vient des activités humaines. La mobilisation des citoyens et des ONG pèse sur les débats. Leurs présences, dénonciations, revendications font pression sur la classe politique.

Des acteurs économiques ont joué un rôle, en parallèle de la conférence. La technologie se mettra-t-elle au service du climat ? Les “ultras riches” ont décidé d’investir le débat environnemental, à l’instar de Bill Gates. Le milliardaire américain s’est montré prêt à verser d’importantes sommes d’argent pour développer la recherche et l’innovation technologique des objets de consommation dans le but d’arriver à une neutralité carbone.

Source : Accord de Paris