Les pesticides tueurs d'abeilles: symbole d'un désastre écologique ?
Alors que se tient la réévaluation du projet de loi sur la biodiversité à l'Assemblée nationale cette semaine, les associations apicoles dénoncent, avec le soutien de Nicolas Hulot, les pesticides “tueurs d’abeilles”.
Selon L’UNAF (Union nationale de l’apiculture française), près de 300 000 ruches périssent chaque année et la production française de miel a été divisée par deux en 20 ans. Alors que le projet de loi sur la biodiversité est réexaminé à l'Assemblée nationale, les défenseurs des abeilles montent au créneau.
Une surmortalité chez les abeilles
Déjà victimes du frelon asiatique qui ravage les populations, les abeilles sont aussi décimées par les pesticides et notamment les néonicotinoïdes particulièrement nocifs pour elles. Les néonicotinoïdes sont des insecticides neurotoxiques qui affectent le système nerveux et entraînent la mort des insectes. Mais l’action de ces pesticides, censée se cantonner à la sève de la plante, s'étend bien au-delà. Les sols, l’eau et même le pollen sont contaminés entrainant des désastres bien au-delà des ravageurs de cultures, notamment sur les pollinisateurs comme les abeilles.
Il existerait une centaine de produits phytosanitaires contenant des néonicotinoïdes, aux noms plus barbares les uns que les autres: l’acétamipride, la clothianidine ou le thiaclopride. L'Assemblée souhaite interdire les néonicotinoïdes mais le ministre de l'agriculture, Stéphane Le Foll, s'y oppose dans une lettre adressée aux députés.
Un catastrophe environnementale
Lors d’un rassemblement près de l’Assemblée nationale, des organisations apicoles, agricoles et environnementales dont l'Unaf ont appelé mardi les députés à voter le retrait des produits à base de néonicotinoïdes, ces insecticides "tueurs d'abeilles".
Il existerait une centaine de produits phytosanitaires contenant des néonicotinoïdes, aux noms plus barbares les uns que les autres: l’acétamipride, la clothianidine ou le thiaclopride. L'Assemblée souhaite interdire les néonicotinoïdes mais le ministre de l'agriculture, Stéphane Le Foll, s'y oppose dans une lettre adressée aux députés.
“Nous empoisonnons la Terre autant que nos veines.” Nicolas Hulot
Protéger les abeilles, c’est aussi protéger l’homme
L’homme bénéficie de la pollinisation et des bienfaits du miel. Or, la disparition des abeilles engendrerait une baisse des approvisionnements mondiaux de fruits, de légumes, de noix et de graines. Ce qui aurait pour conséquence une modification de notre alimentation accompagnée de carences en vitamines A et B9 (folate indispensable aux femmes enceintes).
Selon une étude publiée par la revue médicale The Lancet, il n’y aurait pas seulement des carences en micronutriments mais aussi une augmentation des maladies cardiaques, des accidents vasculaires cérébraux (AVC) et de certains cancers. Le bilan serait désastreux, il y aurait 700 000 décès annuels supplémentaires.