Mariage infernal: Bayer veut racheter Monsanto
Le groupe allemand Bayer, spécialiste des pesticides “tueurs d’abeilles” convoite le géant américain des OGM, Monsanto. Il serait prêt à débourser 55 milliards d’euros pour créer un monstre des pesticides et semences encore plus puissant.
On parle déjà de “mariage monstrueux”. Le groupe de chimie-pharmacie Bayer, connu pour fabriquer entres autres les néonicotinoïdes - ces fameux pesticides tueurs d’abeilles - est prêt à casser sa tirelire pour s’emparer du géant des OGM et fabricant du Round Up. Sur la table, Bayer a déposé un chèque de 62 milliards de dollars (55 milliards d’euros) pour avoir la main sur Monsanto. À l’effigie des deux grands groupes d’agrochimie, la somme titanesque pourrait faire de cette éventuelle fusion la plus grosse acquisition de l’année.
Un Monsanto mal en point
En début d’année, Monsanto avait annoncé une chute record de ses profits. La société prétextait avoir subi la hausse du dollar et la diminution des revenus des agriculteurs qui engendrait, à son tour, celle des ventes d’OGM et de pesticides. En conséquence, elle prévoyait de fermer des sites et de réduire ses effectifs.
Grâce à cette acquisition, Bayer espère réaliser environ 1,5 milliards de dollars d’économies au bout de trois ans et enregistrer une hausse de son bénéfice par action d’environ 5% la première année et d’au moins 10% les suivantes, selon Le Monde.
La course aux lobbys et aux brevets
Rachat de la firme agrochimique suisses Syngenta par le géant chinois de la chimie Chemchina et fusion de ses compatriotes américains DuPont et Dow Chemicals, la course aux géants de l’agrochimie est rude. L’alliance germano-américaine permettrait de s’aligner et de contrôler le maximum de brevets notamment sur les OGM. Un pack de semences, d’engrais et de pesticides pourrait être proposé aux agriculteurs. Marco Contiero, chargé de la politique agricole chez Greenpeace craint que le nouveau géant n’ait “un énorme pouvoir de lobbying des deux côtés de l'Atlantique".
Grâce à cette acquisition, Bayer espère réaliser environ 1,5 milliards de dollars d’économies au bout de trois ans et enregistrer une hausse de son bénéfice par action d’environ 5% la première année et d’au moins 10% les suivantes, selon Le Monde.
«Nous pensons que nous pouvons gérer la réputation de Monsanto [...]. Nous savons que nous devons nous occuper de manière décisive de ce point»,Werner Baumann, le nouveau patron de Bayer.
En plus d’un prix de rachat conséquent, Bayer semble prêt à affronter la mauvaise réputation de Monsanto, bête noire des écologistes et de nombreuses ONG. Une opération risquée quand on sait qu’elle est l’une des entreprises les plus haïes dans le monde. Mais, cela n’effraie pas Bayer qui a l’habitude d’être sous le feu de la critique avec ces pesticides “tueurs d’abeilles”. De son côté, Monsanto a indiqué étudier l'offre de la firme allemande.