Rétractation de l’OMS: le glyphosate ne serait probablement pas cancérogène
Il y a un an, l'OMS déclarait le glyphosate comme "cancérogène probable". Aujourd'hui, l'organisme fait marche arrière. Selon une nouvelle étude publiée le 16 mai, il est “peu probable” que cet agent actif contenu dans le Roundup engendre le cancer chez l’Homme.
Le caractère cancérogène du glyphosate a été déclassé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Ainsi, ces organisations internationales ne considèrent plus ce pesticide comme probablement cancérogène. La nouvelle étude juge le glyphosate “probablement peu génotoxique aux expositions alimentaires anticipées".
Des études qui ne se contrediraient pas
C’était une onde de choc dans l’univers de bio et de la santé. En mars 2015, un rapport de l’OMS considérait le glyphosate comme favorisant probablement l’apparition du cancer chez l’Homme. De nombreuses associations avaient enfin la confirmation officielle que l’utilisation du pesticide devait être interdite. À nouveau, la récente conclusion de l’OMS bouleverse le débat.
L’OMS tient cependant avertir les consommateurs que les deux études ne se contredisent pas. Si les travaux de l’année dernière portaient sur les effets du glyphosate en cas de très forte exposition, les nouvelles recherches ont eu pour objet les “risques spécifiques liés à une exposition par l'ingestion de quantités limitées de glyphosate”.
Perturbera-t-elle les débats ?
Cette nouvelle conclusion risquerait d’influencer la décision du comité européen qui reporter hier sa décision concernant le renouvellevement de l’autorisation du pesticide dans l’Union Européenne. La Commission Européenne était prête à prendre sa décision, tout comme le 8 mars dernier, mais a dû la reporter, faute d’une majorité de votes. Son report de décision est justifié par la nécessité de s’appuyer sur plus d’études. C’est la deuxième fois que les membres de la Commission reportent leur décision.
Il y a deux jours, l’ONG Générations futures a d’ailleurs porté plainte, pour “mise en danger de la vie d’autrui” et “tromperie aggravé” considérant que les évaluations européennes effectuées sur le pesticide sont fausses.
Marisol Touraine, Ministre de la Santé, interviewée sur France Info, a affirmé que la France ne souhaitait pas le renouvellement de l’autorisation du glyphosate et que quelque soit la décision de la Commission, le gouvernement n’autoriserait plus le pesticide sur le sol français.