Les industriels vous mentent sur la provenance de leurs produits
Les herbes de Provence, les champignons de Paris, les galettes bretonnes sont très appréciés des consommateurs. Pourtant, la majorité de ces produits n’est même pas élaborée en France. Le magazine 60 millions de consommateurs révèle les mensonges des industriels.
“Il faut redoubler d’attention pour découvrir d’où ils peuvent venir” avertit 60 millions de consommateurs dans son hors série du mois de juin, “Agroalimentaire: vérités et mensonges”. Le magazine s’est intéressé à la provenance de plusieurs produits phares qui font la renommée de la cuisine française tels que les herbes de Provence, la moutarde de Dijon et la saucisse de Strasbourg.
Les consommateurs faisant d’avantage attention aux denrées qu’ils achètent, la provenance est devenue un critère important. Les marques en sont bien conscientes et n’hésitent pas à mettre en avant des appellations faisant référence à des produits artisanaux français. Ainsi, tous les moyens sont bons pour masquer d’où viennent les produits.
Des origines souvent trompeuses
Les produits qui font référence à des régions ou des villes françaises, achetés en grande surface, viennent majoritairement de l’autre bout du monde. Les herbes de Provence illustrent bien ce phénomène puisqu’elles sont cultivées en Pologne, tout comme les champignons de Paris1 dont une partie est issue de l'importation européenne (Pays-Bas, Pologne, Espagne) mais peut aussi (en moindre mesure) provenir de Chine ou des États-Unis tout comme la moutarde de Dijon dont les graines sont importées du Canada. Les appellations se sont tant banalisées que les produits ne sont plus cultivés ou fabriqués dans leur région d’origine. Ainsi, une marque qui vend des saucisses de Strasbourg n’est pas obligée d’élever le bétail et de fabriquer les saucisses en Alsace. Mis à part les produits comme la viande brute, les fruits et légumes, l’Union Européenne n’impose pas aux producteurs d’indiquer la provenance de leurs produits sur les emballages.
Pourtant, certains articles portent des mentions comme “fabriqué/“élaboré/transformé” en France. Ces inscriptions sont trompeuses car, en réalité, elles signifient souvent qu'une seule partie voir un seul ingrédient est fabriqué sur le territoire français et le reste est importé. Par exemple, un gâteau qui indique “fabriqué en France” a en réalité produit uniquement le beurre dans une usine française alors que tous les autres denrées sont importées de l’étranger. Pour savoir si un article est entièrement produit en France, il doit indiquer “origine française”.
Des origines souvent trompeuses
Les produits qui font référence à des régions ou des villes françaises, achetés en grande surface, viennent majoritairement de l’autre bout du monde. Les herbes de Provence illustrent bien ce phénomène puisqu’elles sont cultivées en Pologne, tout comme les champignons de Paris1 dont une partie est issue de l'importation européenne (Pays-Bas, Pologne, Espagne) mais peut aussi (en moindre mesure) provenir de Chine ou des États-Unis tout comme la moutarde de Dijon dont les graines sont importées du Canada. Les appellations se sont tant banalisées que les produits ne sont plus cultivés ou fabriqués dans leur région d’origine. Ainsi, une marque qui vend des saucisses de Strasbourg n’est pas obligée d’élever le bétail et de fabriquer les saucisses en Alsace. Mis à part les produits comme la viande brute, les fruits et légumes, l’Union Européenne n’impose pas aux producteurs d’indiquer la provenance de leurs produits sur les emballages.
Peu de produits d’appellation d’origine protégée
Depuis 1992, il existe un système d’appellation d’origine protégée. C’est le cas du camembert des producteurs normands. En 1986, ces derniers ont réussi à créer l’appellation d’origine protégée “camembert de Normandie”. Elle permet de faire la distinction entre les camemberts produits en Normandie à partir de lait cru de vaches normandes et les camemberts au lait pasteurisé.
Pourtant, la plupart des appellations de produits d’origine ne sont pas protégées, faute d’être tombées dans le domaine publique. Seulement 10% des herbes de Provence viennent de la région du Midi. Le reste est importé de Pologne. Restez donc vigilant sur les pseudo-appelations.
L’importance des labels et des logos
Les agriculteurs locaux souhaitent de ne pas voir disparaître leurs productions pour être entièrement remplacées par des produits industriels. L’espoir se fait ainsi autour du Label Rouge et des logos régionaux. Le Label Rouge protège les productions agro-alimentaires de qualité et d’origine française. Les logos régionaux garantissent la provenance du produit. Les galettes véritablement “bretonnes” affichent sur leur paquet le logo “Produit en Bretagne”.
Afin d’évincer les mensonges des industriels, scrutez les étiquettes ! Si rien n’est indiqué, alors le produit n’est pas français. Le mieux reste tout de même de consommer local. C’est la meilleure des garanties. Si une région ne propose pas une grande diversité de produits locaux, les magasins bio travaillent majoritairement avec des commerçants français.
1 Correctif à la demande de l'Association Nationale Interprofessionnelle du Champignon de Couche (ANICC): "La France est le 5e producteur mondial de champignon de Paris (champignon commun agaricus bisporus qui ne fait l'objet d'aucune appellation). La France n'a pas importé de champignon frais depuis les pays hors UE en 2015. Concernant les champignons destinés à la transformation, les importations proviennent majoritairement d'Espagne et des Pays-Bas. Les importations françaises en provenance de Chine ou des États-Unis sont nulles ou insignifiantes. Globalement, on peut considérer qu'un tiers des champignons frais et que la moitié des champignons en conserve commercialisés en France sont issus de l'importation européenne".